audit du genre dans les politiques et programmes energetiques

Présence des femmes dans les instances de décision
Malgré l’acquisition du droit de vote en 1945, les femmes sont longtemps restées en marge
des instances de décision et n’ont figuré que de manière symbolique dans les différents
gouvernements et Parlements. Ce n’est qu’en 1978 qu’on verra deux femmes entrer au
gouvernement. Le nombre a varié entre 2 et 3 avec une hausse remarquée après Beijing. Le
nombre sera porté à 5 soit 15,5% de l’effectif des ministres. Avec l’alternance survenue en
2000, ce chiffre a d’abord connu une baisse avant de reprendre une montée significative
pour atteindre 25% en 2002 avec 8 femmes. En 2004, il s’en est suivi une chute brutale avec
15%, chiffre qui a stagné à 17,5% depuis 2005 et depuis septembre 2007 on compte 30% de
femmes au Gouvernement.
Le Sénat a été mis en place en septembre 2007 ; il compte 38 femmes sénateurs sur un total
de 100, soit 37%. Le CRAES compte, à la même période, 30 femmes sur 100 soit 30% de
taux de présence et au parlement les femmes sont 33 sur 150 soit 22%.
Il reste encore des efforts à faire au niveau de la gouvernance locale :
• Au niveau municipal on compte 909 femmes sur 4538 conseillers soit 20,03%. Les
femmes Maires sont au nombre de 06 sur 105 soit 5,71%.
• Dans les conseils régionaux, il y a 61 femmes sur 470 conseillers soit 12,97% et 01
femme sur les 11 Présidents de conseils régionaux soit 9,09%.
• Pour les Conseils ruraux on trouve 2484 femmes sur 9092 soit : 27,31 % et au
niveau des instances de décision on n’a que 2 femmes sur 320 Présidents de conseils
ruraux soit 0,62 %.
Du fait de leur faible présence dans les instances de décision, les femmes ont un faible
pouvoir d’influence pour faire prendre en compte leurs besoins en services énergétiques
dans les politiques et programmes et à le faire voter dans le budget national.
En ce qui concerne le Ministère en charge de l’énergie, en 2006, sur un personnel salarié
permanent de trente quatre (34) personnes (Cabinet du ministre et direction de l’énergie)
on compte 15 femmes dont 12 secrétaires, 02 ingénieurs, et 01 agent administratif.
Il s’y ajoute que le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), élaboré en
2001 aux fins de réduire de moitié la pauvreté des populations d’ici 2015, s’est fixé comme
objectif stratégique : « éradiquer toutes les formes d’exclusion au sein de la Nation et
instaurer l’égalité des sexes en particulier dans les niveaux d’enseignement primaire et
secondaire d’ici 2015 ». A cet égard, il est considéré que « la discrimination à l’égard des
femmes en matière d’accès aux ressources a une forte incidence sur l’économie du ménage
car elle réduit la productivité du travail. En outre, les investissements ciblés sur les femmes
donnent des résultats rapides dans la réduction de la pauvreté car lorsque les femmes ont un
pouvoir de décision dans l’utilisation des ressources, une part importante du budget est
consacrée à l’éducation, la santé et à l’alimentation des groupes vulnérables».
C’est pourquoi, il est décliné dans ce cadre de référence de la politique économique que :« la
conception, l’exécution et le suivi évaluation des programmes seront basés sur une approche
transversale qui reconnaît et part des spécificités de genre en vue d’améliorer l’impact des
interventions et d’assurer l’équité. La prise en compte des différents rôles des hommes et des
femmes, les disparités entre sexes en ce qui concerne l’accès et le contrôle des ressources,
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