audit du genre dans les politiques et programmes energetiques

promotion de l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes, mais aussi à l’énergie en tant
que facteur de développement multidimensionnel. Mettre en relation le genre et l’énergie dans
un contexte où des stratégies de lutte contre la pauvreté ont été adoptées, peut être un
important levier de développement. A cet effet, le Sénégal a opté pour l’articulation de la
stratégie de réduction de la pauvreté avec la démarche de mise en œuvre des OMD. L’énergie
apporte une contribution indéniable à l’atteinte de chacun des objectifs du millénaire en tant
que facteur de production et d’entraînement de tous les secteurs de développement
économique et social.
En ce qui concerne spécifiquement la prise en compte des besoins des femmes, des relations
inextricables existent entre la résolution de ces besoins et la disponibilité de sources
d’énergie, de technologies appropriées ainsi que de services énergétiques à moindre coût. La
conjonction de ces conditions, permettra de garantir l’implication des femmes dans les
secteurs productifs et dans les différentes instances de décision, en particulier au niveau local
pour la considération de leurs revendications. En effet, les femmes manquent encore
cruellement de moyens de facilitation pour l’exécution de leurs activités habituelles. De
même, elles éprouvent d’énormes difficultés à bénéficier d’une éducation/formation normale,
à avoir accès à des services sanitaires adéquats, à acquérir des ressources financières
conséquentes, en un mot à sortir de la pauvreté.
En l’état actuel du suivi des OMD, il n’est pas établi que le Sénégal parviendra d’ici 2015 à
atteindre les objectifs définis dans la mesure où de nombreux indicateurs évoluent très
lentement s’ils ne sont pas stagnants.
Le genre dans la mobilisation des ressources. L’analyse des dépenses atteste d’une
influence positive de l’approche genre dont la part dans la mobilisation des ressources est
passée de 1,2% en moyenne entre 1998 et 2000 à 3% en moyenne après 2000. Toutefois, il
convient d’indiquer que ces projets visaient essentiellement la promotion des femmes.
Pour ce qui est de l’énergie dans la programmation budgétaire, la tendance observée a évolué
en baisse en termes de pourcentage entre les deux périodes. D’environ 8% en moyenne entre
1998-2000, la part du secteur de l’énergie est passée à moins de 3% après 2000.
En ce qui concerne les prévisions d’investissement quantifiées dans le budget 2006 du
Ministère des mines et de l’énergie, elles sont évaluées à 18.715.000.000 FCFA 1 . Dans ce
budget, il est difficile de mesurer les impacts et effets sur les hommes et les femmes, en raison
de l’absence d’indicateurs et d’objectifs axés sur des résultats.
Cependant, l’examen du budget montre qu’il y a des possibilités de prise en compte du genre,
à travers la différenciation des besoins dès la phase de diagnostic et dans toute la chaîne de
préparation du budget.
Vers la définition d’une politique énergétique sénégalaise sensible au genre. Le Sénégal
compte réviser prochainement sa lettre de Politique de Développement du Secteur de
l’Energie. Au cours de ce processus de révision, les atouts du pays, ainsi que les défis de
l’élaboration d’une politique sensible au genre, devront constituer des éléments importants
pour l’identification des stratégies et des programmes énergétiques sensibles au genre.
1 Les efforts consentis pour le secteur, sont appréciés à travers le Programme Triennal
d’Investissement Public et le Budget Consolidé.
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