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Zibeline n° 61 en PDF

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20<br />

C<br />

I<br />

R<br />

Q<br />

U<br />

E<br />

Paradoxes et métaphores<br />

Spectacle de fin d’études de 17 circassi<strong>en</strong>s de<br />

la 24 e promotion du C<strong>en</strong>tre National des Arts<br />

du Cirque, Pulsions, mis <strong>en</strong> scène par Laur<strong>en</strong>t<br />

Laffargue, offre un remarquable exemple de<br />

ce nouveau cirque parv<strong>en</strong>u à maturité. Il ne s’agit<br />

plus d’<strong>en</strong>chaîner des numéros éblouissants (le<br />

caractère éblouissant reste !), mais de t<strong>en</strong>ir un<br />

propos fort qui contamine l’<strong>en</strong>semble, et l’esprit<br />

même de chaque tableau.<br />

Ces Pulsions, comme les sept péchés capitaux,<br />

«r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t aux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts primaires de l’homme».<br />

S’orchestre un travail sur la transgression,<br />

ess<strong>en</strong>ce même du cirque qui défie les lois de la<br />

pesanteur, de l’équilibre. D’un magma originel se<br />

dégag<strong>en</strong>t les id<strong>en</strong>tités de g<strong>en</strong>re souv<strong>en</strong>t confuses,<br />

puis des pulsions primaires exploitées par<br />

une société mercantile, disséquée et dénoncée.<br />

Les passions, les excès parfois insout<strong>en</strong>ables<br />

sont mis <strong>en</strong> scène. On est alors partagé <strong>en</strong>tre<br />

Show devant !<br />

Proserpine peut faire la fête, elle a fait du bon<br />

boulot, dans les consci<strong>en</strong>ces au moins, <strong>en</strong><br />

aidant à lutter contre les peurs nées de l’annonce,<br />

effrayante (), de la fin du monde annoncée<br />

pour décembre 2012. Point de dégringolade<br />

cosmique, fêtons-ça nous dit-elle ! Car pour faire<br />

fi de cette inhibition qui nous empêcha de vivre<br />

pleinem<strong>en</strong>t (vraim<strong>en</strong>t ) la fin d’année, ri<strong>en</strong> de tel<br />

qu’une «after», de ces fêtes débridées qui permett<strong>en</strong>t<br />

de prolonger les soirées <strong>en</strong> lâchant le<br />

meilleur (voire le pire) de chacun d’<strong>en</strong>tre nous.<br />

Expulsées, donc, les peurs instillées par les<br />

© Danielle Lorin<br />

Pulsions, les premices, septembre 2012 © Sileks<br />

l’admiration de la prouesse physique et la répulsion<br />

pour ce qui est représ<strong>en</strong>té, ainsi la scène<br />

de ce couple où le mépris, la viol<strong>en</strong>ce, s’<strong>en</strong>trelac<strong>en</strong>t<br />

crûm<strong>en</strong>t. Puis on retrouve l’harmonie au<br />

trapèze, lorsque les êtres <strong>en</strong>fin réconciliés élabor<strong>en</strong>t<br />

de fluides arabesques. Bascule coré<strong>en</strong>ne,<br />

cadre aéri<strong>en</strong>, portique, corde lisse, vélo acrobatique<br />

et mât chinois traduis<strong>en</strong>t le cheminem<strong>en</strong>t<br />

de la p<strong>en</strong>sée, les désirs d’asc<strong>en</strong>sion comme les<br />

plus glauques instincts. Le tout se dessine dans<br />

les jeux de rideaux conc<strong>en</strong>triques, qui jou<strong>en</strong>t sur<br />

les hauteurs ; les transpar<strong>en</strong>ces, accueill<strong>en</strong>t des<br />

images réelles de boxe ou d’un tableau de<br />

Bruegel… Un cirque qui allie la force vitale de<br />

très jeunes g<strong>en</strong>s à une vision esthétique.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Pulsions a été joué dans le Pays d’Aix<br />

du 21 février au 5 mars<br />

rigorismes religieux et politique, sans parler des<br />

dérives médiatiques !<br />

L’After et sa Mamamia avait de ça, sorte de<br />

concert inabouti ou de spectacle raccourci,<br />

mais qui se prés<strong>en</strong>tait comme un joyeux électro-show.<br />

Or le mélange laissa comme un goût<br />

d’inachevé, après quelques riffs de guitare<br />

pourtant bi<strong>en</strong> s<strong>en</strong>tis de la part des deux acolytes<br />

de la clown. Que nous dit-elle, Proserpine, que<br />

nous ne sachions déjà Que la fête est<br />

compliquée à faire à certains âges mais que tout<br />

est une question de volonté Qu’un objet<br />

imaginaire <strong>en</strong>voyé dans le public est r<strong>en</strong>voyé<br />

derechef, la tête de turc désignée jouant le jeu<br />

bi<strong>en</strong> volontiers Qu’un marteau peut aider à<br />

expulser toute p<strong>en</strong>sée négative, à condition que<br />

les coups soi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus <br />

Heureusem<strong>en</strong>t la danse était là, celle que<br />

chacun s’approprie et qui peut servir d’exutoire<br />

à tout mom<strong>en</strong>t, à l’image de celle qui porta les<br />

flashs mobs vécus quelques jours avant dans<br />

un supermarché de Port-de-Bouc et sur une<br />

place de Martigues. À quand le vrai défouloir<br />

géant <br />

DO.M.<br />

L’After et sa Mamamia a été donné le 16 février<br />

à Port-de-Bouc<br />

Merci Pierrot…<br />

Il a fait sortir le cirque des chapiteaux et des<br />

théâtres, introduit du rock’n’roll et des <strong>en</strong>gins<br />

vrombissants. Disparu <strong>en</strong> 2010, Pierrot Bidon<br />

était l’un des grands réformateurs du cirque,<br />

créateur <strong>en</strong> 1984 du cirque Archaos. Inv<strong>en</strong>tif et<br />

généreux, il a fondé au total une dizaine de<br />

cirques dans le monde <strong>en</strong>tier, du Brésil à l’Angleterre<br />

<strong>en</strong> passant par la Guinée. Installé à<br />

Arles <strong>en</strong> 2006, Bidon a émerveillé la ville par ses<br />

tempêtes de plumes de «Place des Anges»<br />

inv<strong>en</strong>tées pour le festival Drôles de Noëls <strong>en</strong><br />

2007, et reprise pour la fête d’ouverture de<br />

MP20123.<br />

«Faire une grande et belle fête quand on s’<strong>en</strong><br />

s<strong>en</strong>tirait la force et l’<strong>en</strong>vie». Tel était sont dernier<br />

vœu. Promesse t<strong>en</strong>ue grâce à cette « fête à<br />

Pierrot » qui a eu lieu du 8 au 10 mars à Arles <strong>en</strong><br />

plein cœur d’une friche industrielle des quais du<br />

Rhône. L’ambiance était au r<strong>en</strong>dez vous. Des<br />

petits chapiteaux pour manger et rigoler, du<br />

cirque <strong>en</strong> plein air avec La roue de la mort, du<br />

trapèze «grand volant» et des projections des<br />

spectacles de l’artiste. Sous un grand chapiteau,<br />

des artistes du monde <strong>en</strong>tier, qui ont croisé la<br />

route de Pierrot Bidon, proposai<strong>en</strong>t des numéros<br />

atypiques pour un dernier cabaret <strong>en</strong> son<br />

honneur. Tango voltigeur, ou Max le cochon<br />

charmeur qui déshabille la belle Sarah, une équilibriste<br />

déjantée… Au loin des anges dévers<strong>en</strong>t<br />

leurs plumes. Le public assiste à un concert<br />

unique sur le rythme effréné des tronçonneuses<br />

illuminé par des jongleurs et cracheurs de feu.<br />

Une pluie de plumes <strong>en</strong>sevelit la foule, et, le<br />

regard vers le ciel, tout le monde dit au revoir et<br />

merci Pierrot…<br />

ANNE-LYSE RENAUT<br />

La fête à Pierrot a eu lieu du 8 au 10 mars<br />

à l’Espace Chapiteau à Trinquetaille<br />

sur les bords du Rhône à Arles<br />

© Anne-Lyse R<strong>en</strong>aut

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