Zibeline n° 61 en PDF
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L’Espace peuplé de Lianne<br />
«C’est mon premier concert à Marseille et je s<strong>en</strong>s<br />
que ce ne sera pas le dernier, vous êtes incroyables<br />
!» Lianne La Havas et le public de l’Espace<br />
Juli<strong>en</strong> vivai<strong>en</strong>t un mom<strong>en</strong>t d’échange exceptionnel<br />
le soir du 24 février, à Marseille.<br />
P<strong>en</strong>dant 1h30, la jeune auteure-compositeureinterprète<br />
et ses 4 musici<strong>en</strong>s (pianiste, batteur,<br />
choriste et bassiste) emmèn<strong>en</strong>t les spectateurs<br />
dans une contrée soul poétique, teintée<br />
de groove jazzy et de mélodie pop. La prestation<br />
du groupe, humble et épurée, est d’une<br />
int<strong>en</strong>sité éblouissante. Lianne La Havas chante<br />
avec tellem<strong>en</strong>t de tal<strong>en</strong>t et d’émotion que son<br />
naturel est déconcertant. La londoni<strong>en</strong>ne de<br />
23 ans à la voix suave semble ne faire aucun<br />
effort pour dégager tant de puissance, et impose<br />
le respect sans artifice. Tout son premier<br />
Dans le secret du oud<br />
«Trois frères unis. Trois musici<strong>en</strong>s de conserve<br />
jouant du soleil de l’Ori<strong>en</strong>t parleront. Car c’est<br />
de la lumière que vi<strong>en</strong>dra la lumière, et respl<strong>en</strong>dira<br />
du bruissem<strong>en</strong>t de la chanterelle la<br />
musique éternelle.» Sur un parchemin imaginaire<br />
ces mots glissés avou<strong>en</strong>t leur faiblesse<br />
quand il faut parler de la musique des frères<br />
Joubran. Le signifié se tarit, le verbe se<br />
dérobe face au tréfonds de leur âme qui surgit<br />
© Marc Ginot<br />
album est retravaillé pour de sublimes versions<br />
lives, agrém<strong>en</strong>tés d’une reprise solo du He loves<br />
me de Jill Scott.<br />
Sur les titres Is Your Love Big Enough et Forget,<br />
la communion <strong>en</strong>tre la scène et la salle<br />
est impressionnante. Mais déjà lorsqu’elle<br />
débute le concert seule à la guitare sur No<br />
Room For Doubt dans une lumière orangée,<br />
elle met tout le monde d’accord. Comme l’arc<br />
<strong>en</strong> ciel réunit toutes les couleurs de la vie, les<br />
compositions de Lianne La Havas exprim<strong>en</strong>t<br />
toutes les émotions de l’exist<strong>en</strong>ce…<br />
KEVIN DERVEAUX<br />
Lianne La Havas s’est produite le 24 février<br />
à L’Espace Juli<strong>en</strong>, Marseille<br />
Lianne la havas © X-D.R<br />
<strong>en</strong> musique. Les cordes se dénou<strong>en</strong>t, les doigts<br />
se déli<strong>en</strong>t et dans ce torr<strong>en</strong>t de notes perl<strong>en</strong>t<br />
les odeurs de jasmin, pleur<strong>en</strong>t les mélodies<br />
gorgées de soleil de la Palestine. Dissimulés<br />
dans l’ombre d’une jalousie on observe : sur<br />
scène les regards se crois<strong>en</strong>t et se mêl<strong>en</strong>t, les<br />
ouds s’interrog<strong>en</strong>t et se répond<strong>en</strong>t : chants<br />
amoébés, harmonies flavesc<strong>en</strong>tes, gerbes de<br />
notes, canevas de rythmes claudiquants, <strong>en</strong>trechocs<br />
de mesures irrégulières… les sons se<br />
mélang<strong>en</strong>t dans l’ivresse d’un soir, des timbres<br />
nouveaux surgiss<strong>en</strong>t, hym<strong>en</strong> impossible des<br />
sonorités inouïes des peaux et des ors du<br />
percussionniste et des larmes des charmeurs<br />
de oud. Alors dans une émotion cont<strong>en</strong>ue,<br />
sans emphase, tout simplem<strong>en</strong>t, le temps<br />
s’arrête… pour contempler la musique.<br />
CHRISTOPHE FLOQUET<br />
Le Trio Joubran, avec le percussionniste Youssef<br />
Hbeisch, à l’Auditorium du Thor le 8 mars<br />
© X-D.R.<br />
Au delà des<br />
frontières…<br />
Dès les premières minutes du concert, les lumières<br />
se pos<strong>en</strong>t discrètem<strong>en</strong>t sur Serge<br />
Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani. Une<br />
complicité surpr<strong>en</strong>ante s’instaure immédiatem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre deux artistes que tout oppose. L’un<br />
jouait dans le groupe français Noir Désir<br />
p<strong>en</strong>dant que l’autre se produisait à Damas<br />
dans un orchestre de Musique arabe. Et pourtant,<br />
un véritable dialogue se crée <strong>en</strong>tre les<br />
longues vibrations de la guitare électrique et<br />
les notes aigües du oud. Le choix du nom du<br />
groupe «Interzone» pr<strong>en</strong>d alors tout son<br />
s<strong>en</strong>s : une musique atypique à la frontière de<br />
plusieurs cultures dépassant la vision clivante<br />
ori<strong>en</strong>t/occid<strong>en</strong>t.<br />
Dans le cadre du festival Mare Nostrum, l’<strong>en</strong>semble<br />
est complété («ext<strong>en</strong>ded») par Carol<br />
Robinson, une tal<strong>en</strong>tueuse clarinettiste franco-américaine<br />
à la voix légère et <strong>en</strong>voûtante.<br />
Aux sonorités ori<strong>en</strong>tales du oud, à la tonalité<br />
grave de la guitare, à la délicatesse de la<br />
clarinette s’ajoute le swing de la trompette du<br />
franco-libanais Ibrahim Maalouf. Aussi discret<br />
que tal<strong>en</strong>tueux, Keyvan Chemirani au<br />
zarb explose dans un remarquable solo réalisé<br />
sur un rythme <strong>en</strong>diablé. Il n’y a pas de doutes<br />
ce sont cinq personnalités musicales. Mais<br />
comm<strong>en</strong>t décrire cette atmosphère si particulière<br />
qu’ils réussiss<strong>en</strong>t à créer <strong>en</strong>semble Le<br />
groupe s’est formé sur l’idée d’élaborer une<br />
musique hybride alliant l’esthétique différ<strong>en</strong>te<br />
de chacun des membres. Le résultat est<br />
surpr<strong>en</strong>ant : une création métissée offrant<br />
généreusem<strong>en</strong>t ce voyage musical inédit, hors<br />
du temps et de toutes frontières…<br />
ANNE-LYSE RENAUT<br />
Le concert Interzone «ext<strong>en</strong>ded» a eu lieu<br />
au théâtre des Salins, Martigues, le 5 mars,<br />
et au Théâtre de Cavaillon le 15 février<br />
31<br />
M<br />
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