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<strong>lire</strong><br />
L’intégrale des aventures du mondialement célèbre héros d’Hergé<br />
BANDES DESSINÉES<br />
1694 pages de 19,3 x 25 cm<br />
w Tout Tintin<br />
Hergé<br />
Casterman,<br />
1694 pp., en couleurs,<br />
env. 77 €<br />
De “Tintin au pays<br />
des Soviets”<br />
à “Tintin et<br />
l’Alph-Art” :<br />
un chapelet<br />
de chefs-d’œuvre<br />
du Neuvième art.<br />
Il y a quelques semaines, nous<br />
nous félicitions de l’édition des<br />
“Aventures de Jo, Zette et<br />
Jocko” en un volume (d’un format<br />
légèrement inférieur à celui<br />
des albums originaux.) Ce recueil<br />
en couleurs réunit les deux tomes<br />
du “Stratonef H.22” – “Le Testament<br />
de M. Pump” et “Destination<br />
New York” –, les deux du “Rayon du<br />
Mystère” – “Le Manitoba ne répond<br />
plus” et “L’éruption du Karamako”<br />
– et “La Vallée des cobras”.<br />
Les heurs et malheurs de la famille<br />
Legrand, créée dans “Cœurs<br />
Vaillants” dès 1936, alimentant<br />
une série peu (sinon pas) connue<br />
des moins de treize ans<br />
d’aujourd’hui; aussi se réjouit-on<br />
qu’ils puissent à leur tour s’en délecter<br />
comme nous nous en délectâmes<br />
il y a… un demi-siècle.<br />
Aurons-nous droit, un de ces quatre,<br />
à pareille intégrale pour les<br />
“Quick et Flupke”, eux aussi peu<br />
lus par les jeunes biberonnés au Titeuf<br />
? Formons-en le vœu. Pour en<br />
revenir à “Jo et Zette”, souhaitons<br />
que chaque titre soit réédité en facsimilé<br />
des albums d’entre 1951<br />
et 1957, à l’instar de ce qui a été si<br />
magnifiquement réalisé pour les<br />
“Tintin”.<br />
VINGT-QUATRE TITRES<br />
Si la formule des intégrales a ses<br />
bons côtés (surtout si elles s’accompagnent<br />
de pages documentaires, à<br />
l’image des bonus pour les DVD),<br />
elle peut présenter des inconvénients.<br />
Ecrivons-le l’amer dans<br />
l’âme (que de cela, nul ne doute) :<br />
c’est avec déception que nous avons<br />
parcouru ce “Tout Tintin” qui regroupe,<br />
en un colossal volume, l’intégrale<br />
des “Aventures de Tintin”,<br />
intégrale hélas dépourvue de la<br />
moindre préface ou postface. Monumental<br />
(entendez : par son<br />
épaisseur), ledit “Tout Tintin” réunit<br />
les vingt-quatre titres de la série<br />
née du génie d’Hergé. A savoir :<br />
“Les Aventures de Tintin au pays<br />
des Soviets” (dont les exemplaires<br />
de l’édition originale se vendent à<br />
prix d’or), “Tintin au Congo” (qui<br />
suscita des polémiques), “Tintin en<br />
Amérique”, “Les Cigares du Pharaon”,<br />
“Le Lotus bleu”, “L’Oreille<br />
cassée”, “L’Ile noire” (ici dans la<br />
version remaniée, parue en 1966,<br />
HERGÉ/CASTERMAN<br />
redessinée avec Bob De Moor), “Le<br />
Sceptre d’Ottokar”, “Le Crabe aux<br />
pinces d’or”, “L’Etoile mystérieuse”<br />
(le plus controversé des “Tintin”),<br />
“Le Secret de la Licorne”, “Le Trésor<br />
de Rackham le Rouge”, “Les 7<br />
Boules de cristal”, “Le Temple du<br />
Soleil”, “Tintin au pays de l’or<br />
noir”, “Objectif Lune”, “On a marché<br />
sur la Lune” (ce diptyque absolument<br />
prodigieux), “L’Affaire<br />
Tournesol”, “Coke en stock”, “Tintin<br />
au Tibet”, “Les Bijoux de la Castafiore”,<br />
“Vol 714 pour Sydney”,<br />
“Tintin et les Picaros” et, enfin, demeuré<br />
à l’état d’esquisse, “Tintin et<br />
l’Alph-Art”. Une œuvre qui, dans<br />
l’histoire de la Bande dessinée, est<br />
d’un poids comparable à celui qu’a,<br />
dans la littérature française du<br />
XX e siècle, “A la Recherche du<br />
Temps perdu” de Marcel Proust.<br />
SUR NOTRE FAIM<br />
A nos yeux, et nous n’en démordrons<br />
pas, les aventures de Tintin<br />
(dont la moitié sont autant de<br />
chefs-d’œuvre) se doivent d’être<br />
lues albumpar album (ne serait-ce<br />
que pour mieux en savourer les<br />
mythiques couvertures) et non pas,<br />
comme dans cette brique, consommées<br />
à la queue leu leu. Même les<br />
couleurs nous semblent, ci et là,<br />
trop appuyées. On déplore aussi<br />
que le format des planches soit inférieur<br />
aux volumes devenus des<br />
classiques (appelons les choses par<br />
leur nom, sapristi !) dont toute bibliothèque<br />
privée ou publique se<br />
doit d’abriter l’entièreté. Mais pas<br />
sous cette forme. Sans qu’on sache<br />
déterminer pourquoi, l’enchantement<br />
fait faux bond dans cette version<br />
(qui ne sera pas rééditée) qui<br />
nous laisse sur notre faim.<br />
Fr. M.<br />
en bref<br />
BANDES DESSINÉES<br />
Alix raconte<br />
Néron<br />
François Maingoval<br />
et Yves Plateau<br />
Casterman, 48 pp. mises en<br />
couleurs par Jean Torton,<br />
env. 10 €<br />
M Nous l’écrivions naguère<br />
dans ces colonnes : on ne<br />
compte plus, cette année, les ouvrages supervisés<br />
par le toujours vert Jacques Martin qui, à 87<br />
ans, n’entend pas dételer. L’une de ses nouvelles<br />
séries, “Alix raconte” (des biographies de personnages<br />
célèbres de l’Antiquité, romancées<br />
par François Maingoval, le scénariste de” Barbara<br />
Wolf” et “La Mémoire des ogres”),<br />
qu’inaugura un “Alexandre le grand” illustré par<br />
l’excellent Jean Torton (alias Jéronaton), s’enrichit<br />
d’un seul coup de deux titres. “Alix raconte<br />
Cléopâtre”, délicatement mis en page par Eric<br />
Lenaerts (”Les Romantiques”), conte la rencontre<br />
de la dernière reine d’Egypte avec César,<br />
rencontre organisée – apprend-on par la même<br />
occasion – par le grand ami d’Enak. Quant à<br />
l’autre volume, sous le crayon réaliste d’Yves<br />
Plateau, il met en scène le sanguinaire Néron,<br />
persécuteur des chrétiens et incendiaire de<br />
Rome (aurons-nous droit, un de ces jours, à un<br />
“Alix rencontre Caligula” ?) Un album, précisons-le,<br />
non destiné aux jeunes lecteurs. Et où<br />
Alix… n’apparaît pas. (Fr.M.)<br />
Sweet Loreena<br />
Mythic et Kas<br />
Le Lombard, collection<br />
“Polyptique”, 48 pp. mises<br />
en couleurs par Graza, env.<br />
13 €<br />
M Sixième des sept tomes<br />
prévus pour la captivante<br />
série “Halloween Blues”,<br />
scénarisée par Mythic (Jean-Claude Smit le Bénédicte)<br />
et mise en page par Kas (Zbigniew Kasprzak),<br />
“Sweet Loreena” désigne une jeune<br />
femme traumatisée par la perte soudaine de ses<br />
parents, perte qui fait de Miss Sunbury une richissime<br />
héritière. Richissime mais fragile, elle<br />
qui va se croire attaquée par une… statue. Restons-en<br />
là, côté Loreena.. D’ailleurs, les “accros”<br />
d’”Hallooween Blues” n’ont d’yeux que<br />
pour Dana Hill (”connue du grand public sous le<br />
nom de Dana Anderson”), carossée à l’Anita Ekberg<br />
ou à la Diana Dors (et qui se démoule de sa<br />
robe rouge dès la troisième case de la planche 9 :<br />
rassurons les fans du fantôme de la belle assassinée<br />
!) Une série polaro-fantastique dont parut<br />
en 2005 le premier volet, “Prémonitions”, que<br />
suivirent “Je vous écris de Gettysburg”, “Souvenirs<br />
d’une autre”, “Points de chutes” – enrichi<br />
d’un carnet de craquants croquis de l’égérie des<br />
Fiftees – et “Lettres perdues” : autant d’albums<br />
aux couvertures (et quatrièmes de couvertures)<br />
appétissantes, dans l’esprit des “pulps”<br />
d’outre-Atlantique d’il y a quelques décennies,<br />
qui n’ont pas fini de troubler ceux qui ne demandaient<br />
qu’à l’être. Une série qui tient en haleine,<br />
habilement imaginée par l’excellent scénariste<br />
des enquêtes de “Rubine”. (Fr.M.)<br />
Garce attack !<br />
(“Péchés<br />
mignons”, t. 3)<br />
Arthur de Pins<br />
et Maïa Mazaurette<br />
Fluide Glacial, 48 pp.<br />
en couleurs, env. 9,95 €<br />
M Les lecteurs de livres<br />
traitant d’érotisme ont découvert<br />
Arthur de Pins (né en 1977) via les couvertures<br />
qu’il a dessinées pour la collection de<br />
poche “Osez” des éditions La Musardine – chères<br />
à Jean-Jacques Pauvert. Quant aux bédéphiles,<br />
c’est soit en feuilletant “Max-Mag” (qui en<br />
prépublia des planches), soit par les 3 albums parus<br />
chez Fluide Glacial – dont un “Artbook” –,<br />
écrits par Maïa Mazaurette (chroniqueuse à<br />
“Newlook”), qu’ils se sont familiarisés avec des<br />
nanas “toutes en rondeurs” (sans jouer les Pamela<br />
Anderson pour autant). Arthur, antihéros de la<br />
série, en voit (en zyeute) de toutes les couleurs<br />
dans ce miroir d’un certain “aujourd’hui”,<br />
comme miroir des années 70 l’étaient les “Tranches<br />
de vie” de Lauzier. Bien sûr, on ne pourra<br />
pas tirer indéfiniment sur la ficelle (le string) : la<br />
formule s’essoufflera vite. Aux poupées (tentées<br />
par toutes les tentations) d’Arthur de Pins<br />
et Maïa Mazaurette, on peut, bien sûr, préférer<br />
les créatures de rêve qui fleurissent sous le<br />
crayon de Dany ou éprouver la nostalgie du<br />
temps des adorables “Parisiennes” de Kiraz, bâties<br />
à la Bardot. Sort donc de presse cette troisième<br />
fournée de “Péchés mignons”; conjointement,<br />
paraît un calendrier (Fluide glacial, 29 x<br />
29 cm, env. 10 €) qui charmera ceux (et celles)<br />
que les girondes d’Arthur enchantent. (Fr.M.)<br />
Le Bouclier<br />
de Thor<br />
(Thorgal, t. 31)<br />
G. Rosinski et Y. Sente<br />
Le Lombard, 48 pp. en<br />
couleurs, env. 10,40 €<br />
M A l’heure où la collection<br />
“Signé” (du Lombard) réédite<br />
“Western”, paru en<br />
2001, écrit par l’infatigable Jean Van Hamme et<br />
mis en page par Grzegorz Rosinski, paraît le<br />
trente et unième “Thorgal”, saga d’heroïc fantasy<br />
créée en 1977 par le même formidable duo<br />
d’auteurs : une série culte (12 millions d’albums<br />
vendus, toutes langues confondues), émouvante<br />
par l’humanité de ses personnages autant<br />
qu’ensorcelante par la beauté de sa mise en<br />
page. Van Hamme, on le sait, a désormais confié<br />
le destin des acteurs de ce roman graphique<br />
fleuve à l’Yves Sente qui, naguère, composa<br />
pour Rosinski le romantiquissime diptyque de<br />
“La Vengeance du comte Skarbek” (réédité, au<br />
Lombard, en un splendide volume qui en contient<br />
l’intégrale : env. 29 €). Yves Sente – auteur<br />
du plus ingénieux scénar de l’année 2008 : “Le<br />
Sanctuaire du Gondwana”, un Blake et Mortimer<br />
illustré par André Juillard – ficèle donc son<br />
deuxième “Thorgal”. Après “Moi, Jolan”, voici<br />
“Le Bouclier de Thor”, illustré par un Grzegorz<br />
R. égal à lui-même (c’est-à-dire : étourdissant de<br />
talent). Un récit où le fils de Thorgal et d’Aaricia<br />
et les quatre adolescents qui l’accompagnent<br />
dans un voyage initiatique doivent dérober le<br />
bouclier du dieu de la Foudre. Un album dont<br />
l’on retiendra surtout la séquence où la blonde<br />
Ingvild se métamorphose en Goliath. (Fr.M.)<br />
L A L I B R E B E L G I Q U E<br />
VENDREDI 26 DÉCEMBRE 2008 V<br />
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