03.05.2015 Views

lire - IPM

lire - IPM

lire - IPM

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>lire</strong><br />

La magie continue à hanter les imaginaires. Sortilèges et fascination<br />

JEUNESSE<br />

Ensorcelantes sorcières<br />

w Sortilèges<br />

Emily Gravett<br />

Kaléidoscope, 26 pp.,<br />

env. 15 euros.<br />

Dès 3 ans.<br />

w La Petite Sorcière et<br />

Grimoire de Sorcières<br />

Benjamin Lacombe et<br />

Sébastien Perez<br />

Seuil jeunesse, 37 pp<br />

et 77 pp., env. 30 euros.<br />

Dès 7 ans.<br />

w Magiciens et autres<br />

enchanteurs<br />

Casterman,<br />

coll. “La bibliothèque<br />

du fantastique”,<br />

59 pp., env. 15 euros.<br />

Dès 7 ans.<br />

Lisbeth découvre<br />

le portrait de<br />

grand-mère Olga<br />

(1905-2002)<br />

quand elle était<br />

jeune.<br />

Bannies, redoutées, dénoncées<br />

puis brûlées, les sorcières<br />

continuent à hanter<br />

les imaginaires et à inspirer<br />

les auteurs fascinés par<br />

l’étrange féerie de la magie. Emily<br />

Gravett, par exemple, a toujours<br />

rêvé d’être sorcière et passait son<br />

temps à jeter des sorts à ceux qui<br />

l’appelaient “ma chérie”. Après de<br />

nombreux essais infructueux, elle<br />

finit par retourner son balai, lui<br />

tailler une jolie mine de crayon et<br />

devenir illustratrice. Les vieux rêves,<br />

cependant, nous abandonnent<br />

difficilement. Pour enfin les exorciser,<br />

Emily Gravett écrit “Sortilèges”<br />

et provoque l’incroyable rencontre<br />

entre un crapaud et une<br />

princesse. Avec quelques précieuses<br />

formules à la clé dans un bel<br />

univers graphique.<br />

LA PETITE SORCIÈRE<br />

Comme chaque année, Lisbeth<br />

va passer Noël chez sa grand-mère<br />

sans ses parents car ils ont un travail<br />

important – un grand magasin<br />

– et ne peuvent s’absenter pour<br />

les fêtes. La fillette tient absolument<br />

à emmener son chat Socrate,<br />

un premier indice… Lisbeth n’est<br />

pas une jeune fille comme les<br />

autres et se réjouit de retrouver sa<br />

grand-mère car celle-ci est la seule<br />

à l’accepter comme elle est. Arrivée<br />

à destination, elle va, lors de lectures<br />

au grenier, faire des découvertes<br />

importantes sur l’histoire de sa<br />

famille dans “La Petite Sorcière”,<br />

très bel album présenté en coffret<br />

de Benjamin Lacombe, doué d’un<br />

beau sens du récit et de l’illustration.<br />

Ceux qui ont lu “Les Amants<br />

Papillons” (Seuil jeunesse, 2007)<br />

s’en souviennent certainement. En<br />

outre, le livre est accompagné d’un<br />

deuxième album dont il vaut<br />

mieux se méfier. Il s’agit, en effet,<br />

d’un fac-similé du fameux “Grimoire<br />

des Sorcières”, livre maudit,<br />

mis en scène dans “La Petite Sorcière”.<br />

Il raconte l’histoire de plusieurs<br />

sorcières, de Lilith, celle par<br />

qui tout commença, à Méduse, de<br />

Malvina à Olga qui fit sombrer le<br />

Titanic, sans oublier quelques détails<br />

précieux comme les dessins<br />

des conserves de marmelade de<br />

doigts que préparait Gretchen<br />

pour les périodes de pénuries d’enfants.<br />

Élégantes, sobres et mystérieuses,<br />

les illustrations de Benjamin<br />

Lacombe conviennent parfaitement<br />

au ton du récit. Ces<br />

histoires nous emmènent dans un<br />

passé attirant et rappellent le coup<br />

de crayon de Rebecca Doutremer<br />

qui connaît, semble-t-il, de nombreux<br />

disciples.<br />

L’étonnante histoire de Lilith<br />

aura sans doute aiguisé plusieurs<br />

esprits sains et curieux. Les voici<br />

donc prêts à en savoir plus sur le<br />

BENJAMIN LACOMBE<br />

monde parallèle au nôtre, celui de<br />

la magie et des sortilèges, des miracles<br />

et des mystères.<br />

MAGICIENS<br />

Dans sa collection “La bibliothèque<br />

du fantastique”, les éditions<br />

Casterman proposent “Magiciens<br />

et autres enchanteurs”, une encyclopédie<br />

fouillée sur cette matière<br />

encline à exciter l’imaginaire. La<br />

matière est dense. Voici trois mille<br />

ans déjà, les Perses devinaient des<br />

signes du destin dans la position<br />

des astres ou dans le vol des<br />

oiseaux. Ils y voyaient certains<br />

présages, on les appelait mages et<br />

leur art était la magie. Les prêtres<br />

égyptiens, quant à eux, pratiquaient<br />

la magie en toutes occasions<br />

et dans la mythologie grecque,<br />

ce sont les dieux et les déesses<br />

qui interviennent dans la vie de<br />

tous les jours. Déesse de la nuit,<br />

Hécate préside à la magie, tandis<br />

que Médée devient victime de son<br />

pouvoir, rappelle l’encyclopédie,<br />

classique, lisible et complète qui<br />

consacre également – comment<br />

faire autrement ? – un important<br />

chapitre à Merlin l’enchanteur.<br />

Né mystérieusement au temps<br />

lointain des chevaliers, Merlin, fils<br />

d’une jeune vierge violée dans son<br />

sommeil par un démon, s’impose<br />

en effet dans le livre du Graal et favorise<br />

la naissance du roi Arthur.<br />

Leçons sur le paradoxe de l’apprentissage,<br />

erreurs et petits travers,<br />

comme ceux qui peuvent exister<br />

entre la potion et le poison<br />

– c’est la dose, dit-on, qui fait la différence<br />

– et réflexion sur la place<br />

infime de la magie dans le monde<br />

réel ou conséquente dans celui des<br />

histoires, constituent quelquesuns<br />

des nombreux chapitres d’un<br />

livre à feuilleter à la lueur vacillante<br />

d’une bougie.<br />

Laurence Bertels<br />

en poche<br />

ROMANS<br />

Je nous revois…<br />

Denis Tillinac<br />

Folio n° 4824, 416 pp.<br />

M Patron réputé invincible d’un<br />

groupe de communication<br />

d’envergure européenne,<br />

Raoul Dutheil s’est entouré<br />

d’une bande d’amis qui auréolent<br />

sa personne d’un halo esthétique.<br />

Tous baignent dans une euphorie capiteuse<br />

et ambiguë. Mais deux événements en<br />

bouleversent la fragile harmonie: la chute de<br />

Raoul Dutheil, “tué” par un patron plus vorace<br />

que lui, et le drame de Marleen, l’amante du narrateur.<br />

De Paris à Londres, en passant par<br />

Rome, Belgrade, Paris et les maisons de famille<br />

somnolentes du Sud-Ouest, des milieux littéraires<br />

aux cénacles politiques et diplomatiques,<br />

Denis Tillinac dévoile les secrets intimes de personnages<br />

délicats et vulnérables, qui semblent<br />

tenir en équilibre sur une ligne de fuite.<br />

La Pension Eva<br />

Andrea Camilleri<br />

Points Seuil n° P2048, 164 pp.<br />

M Minot sicilien des années 1940, Nené se demande<br />

ce que vont faire les hommes à la mystérieuse<br />

pension Eva où les rumeurs de la cour de<br />

récré disent qu’on peut louer des femmes nues<br />

pour un quart d’heure. Un jour qu’il joue au grenier<br />

avec sa cousine Angela dont il ne pense qu’à<br />

trousser les jupes depuis qu’il a huit ans, l’audacieuse<br />

gamine lui enseigne les rudiments de ce<br />

qui se pratique au bordel. Roman d’initiation sis<br />

en pleine Seconde guerre mondiale sur une île<br />

dramatiquement sublime, le récit de Camilleri<br />

conte l’allégresse des premiers troubles sensuels.<br />

Le Consul honoraire<br />

Graham Greene<br />

10/18 n° 4183, 364 pp.<br />

M Au début des années 1970,<br />

l’Amérique du Sud bruisse de<br />

mouvements révolutionnaires.<br />

Pour attirer l’attention,<br />

l’un d’eux décide d’enlever<br />

l’ambassadeur américain.<br />

Mais il y a erreur sur la personne et les guérilleros<br />

capturent à sa place un consul honoraire britannique,<br />

de surcroît alcoolique, sans grande<br />

importance pour eux, ni pour son pays… De<br />

tous ses romans, “Le Consul honoraire” était<br />

celui que Graham Greene (1904-1991) préférait.<br />

Peut-être parce que sous les atours de la<br />

tragi-comédie s’installe peu à peu un drame<br />

étouffant. Un drame où, comme toujours chez<br />

l’écrivain anglais (à qui l’on doit également “Le<br />

Troisième Homme”), la politique sert avant tout<br />

de décor et de révélateur à des personnages<br />

égarés à la recherche de leur humanité.<br />

POLAR<br />

La Griffe du chien<br />

Don Wislow<br />

Points Seuil n° P2043, 827 pp.<br />

M Quand, en 1975, le gouvernement<br />

américain donne carte<br />

blanche à Art Keller, agent de la<br />

DEA (Drug Enforcement Administration),<br />

pour “nettoyer”<br />

la frontière, il ne pense pas qu’il<br />

passera les trente années suivantes à ramasser<br />

des cadavres. À chaque nouvelle arrestation ou<br />

saisie, la famille Barrera, Tio puis Adán, les patrons,<br />

répliquent dans un bain de sang. Entre le<br />

Mexique et les États-Unis, les relations diplomatiques<br />

sont au bord du gouffre. Tous risquent<br />

leur peau: de Keller à Nora, la segunda d’Adán<br />

Barrera, qui, pour se venger de ce dernier, joue<br />

un jeu mortel. Aux frontières du docufiction,<br />

Don Wislow (né en 1953) retrace les sanglantes<br />

étapes de la guerre contre les cartels de la drogue<br />

menée puis perdue par les États-Unis entre<br />

1975 et l’an 2000.<br />

ESSAIS<br />

La révolution néolithique<br />

Jean-Paul Demoule<br />

Le Pommier, “Le Collège de la Cité” n° 38,<br />

128 pp.<br />

M Il y a environ dix millénaires, l’histoire de l’humanité<br />

connut une véritable révolution, qui<br />

marqua le passage du paléolithique au néolithique:<br />

dans différentes régions du monde, de petits<br />

groupes de chasseurs-cueilleurs entreprirent<br />

de domestiquer certains animaux (chien,<br />

mouton, chèvre, porc, bœuf, buffle, lama…) et<br />

certaines plantes (blé, orge, lentille, mil, riz,<br />

maïs, courge, pomme de terre…). Le contrôle<br />

des ressources alimentaires leur permit de se<br />

sédentariser et d’accroître considérablement<br />

leur population, éliminant progressivement les<br />

sociétés de chasseurs-cueilleurs. Cette expansion<br />

démographique continue déboucha sur la<br />

création des premières villes, des premiers<br />

États et, finalement, de l’écriture et de l’histoire.<br />

Pourquoi l’amour<br />

ne suffit pas<br />

Claude Hamos<br />

Pocket n°13138, 250 pp.<br />

M Pour devenir un être civilisé,<br />

créatif, heureux, l’enfant a besoin<br />

que les adultes lui enseignent<br />

les règles de la vie et lui<br />

apprennent à les respecter.<br />

Aimer un enfant ne peut donc se limiter à éprouver<br />

pour lui de l’affection. Notre époque l’oublie.<br />

Et ce recul de l’éducation favorise aussi la montée<br />

de la délinquance que la réduction de son traitement<br />

à la seule répression. L’auteur, à la lumière<br />

desonexpériencedepsychanalyste,ledémontre<br />

et donne aux parents les moyens de comprendre<br />

cequeveutdire“aimerunenfant”.<br />

L A L I B R E B E L G I Q U E<br />

VENDREDI 26 DÉCEMBRE 2008 VII<br />

© S.A. <strong>IPM</strong> 2008. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!