BELGA REPÈRES Message de crise : loin d’être une première L’historien Vincent Dujardin (UCL), cité mercredi par “Le Soir”, a calculé que le Roi avait déjà prononcé à six reprises son discours de Noël alors que son gouvernement était démissionnaire (soit sous Gaston Eyskens deux fois, Edmond Leburton et Paul Vanden Boeynants une fois et… Wilfried Martens, présentement explorateur royal, deux fois). L E F A I T D U J O U R Crise politique | Le discours royal Et auparavant ? La question ne se pose pas : le discours de Noël n’est devenu systématique qu’en 1961, plus tard (1983) élargi au 21 juillet. Tout cela donc sous l’ère du roi Baudouin. En décembre 2007, Albert II n’avait eu droit, au moment de son discours, qu’à un gouvernement de toute justesse, et à titre transitoire, piloté par Guy Verhofstadt. Le 21 juillet qui suivrait, Yves Leterme lui avait déjà remis sa démission, une première fois, alors tenue en suspens. n ,,LA PHRASE ,, Je n’ai pas changé depuis 15 ans. Je dis que la politique n’est pas tout dans la vie… HERMAN VAN ROMPUY Le président (CD&V) de la Chambre confirme ainsi qu’il n’est pas candidat Premier ministre. Il l’avait déjà dit clairement en 1994 lorsque, vice-Premier, il aurait pu succéder à Jean-Luc Dehaene si celui-ci avait été nommé président de la Commission européenne. (VRT, 23/12) Ungouvernement,vite w Le Roi n’a pas éludé l’actualité de crise(s). w Il en appelle au sens des responsabilités pour une formation rapide de gouvernement. w Il évoque aussi “l’enjeu essentiel” d’une nouvelle réforme de l’Etat. Voici, dans son intégralité, le discours du Roi diffusé mercredi à l’occasion des fêtes de Noël et de Nouvel An 2008/2009. “Mesdames et Messieurs, La Reine et moi et toute notre famille vous souhaitons de bonnes fêtes de Noël et de Nouvel An. Elles sont l’occasion de repenser à l’année écoulée et de former des vœux pour 2009. Une nouvelle crise politique Notre pays est secoué par une nouvelle crise politique qui trouve son origine dans la crise financière internationale et ses répercussions en Belgique dans le domaine judiciaire. J’espère vivement que le sens des responsabilités de chacun conduira rapidement à la formation d’un nouveau gouvernement, en mesure de continuer à affronter efficacement les défis économiques, sociaux et financiers urgents de notre pays, et d’avancer dans la nécessaire réforme de l’Etat. Je voudrais à présent partager avec vous quelques réflexions sur la crise financière internationale et sur nos problèmes institutionnels. Des produits dits toxiques La Belgique, comme l’ensemble du monde, est secouée par la crise financière la plus sérieuse depuis les années 30. Celle-ci trouve son origine dans le développement de produits financiers incontrôlés, liés à des prêts hypothécaires risqués aux Etats- Unis. Ils étaient tellement compliqués et sophistiqués que la majorité des responsables financiers ne parvenaient plus à en déterminer la valeur réelle. Ces produits, dits toxiques, ont néanmoins été mis sur le marché. Ils furent acquis par des institutions financières dans le monde entier, à la recherche de marges de profits toujours plus grandes. M “Que les crises financières, économiques et institutionnelles soient résolues, chacune le mieux et le plus rapidement possible”. Face à la débâcle financière, et après un premier réflexe de chacun pour soi, les autorités européennes et les responsables internationaux ont rapidement réagi en prenant des mesures drastiques pour rétablir la confiance. Les conséquences de cette crise sur l’économie sont sérieuses et préoccupantes. Nos autorités publiques mettent tout en œuvre pour en limiter l’impact négatif, en particulier sur l’emploi. Dans cette perspective, l’enseignement et la formation technique sont de première importance. Les partenaires sociaux auront également un rôle essentiel à jouer. Tirer les leçons Nous devons aussi tirer les leçons de cette crise financière pour qu’elle ne puisse plus jamais se reproduire. A ce propos, il me semble nécessaire de soumettre tous les produits financiers à un contrôle efficace et de procéder à la création d’un organisme régulateur européen indépendant. Refusons fermement le retour au chacun pour soi. Mettons cette crise à profit pour créer de nouvelles manières d’agir ensemble, tant sur le plan européen qu’au niveau mondial, comme ce fut d’ailleurs le cas lors de la conférence de Bretton Woods en 1944. Rappelons aussi que la finance doit être au service de l’économie, et celle-ci au service de l’homme. Enfin, cette crise financière a su mobiliser dans les pays développés de gigantesques moyens financiers, mais n’oublions pas de réaliser également la nécessaire protection des plus faibles, chez nous et dans le tiers monde. En effet, ils n’ont aucune responsabilité dans cette crise mais ils risquent néanmoins d’être parmi les premières victimes. Dialogue interinstitutionnel J’en viens maintenant à l’autre crise que nous avons vécue cette année. Elle concerne, vous le savez tous, la réforme de notre Etat. Les tensions politiques ont été fortes, mais je me réjouis beaucoup qu’un dialogue interinstitutionnel ait débuté. Comme le soulignaient les médiateurs, il s’agit d’entamer “des négociations sérieuses et crédibles devant aboutir à une réforme approfondie et équilibrée de l’Etat”. Les médiateurs ajoutaient que cette réforme doit conduire, et je cite, “à un rééquilibrage du centre de gravité institutionnel notamment en attribuant OLIVIER POLET/BELGA une autonomie, des compétences et des responsabilités accrues aux entités fédérées, sans remise en cause de la solidarité interpersonnelle”. J’espère vivement que, malgré les difficultés, ces travaux se poursuivront dans un esprit constructif et aussi dans l’indispensable discrétion. L’enjeu est essentiel pour notre pays et le bien-être de tous. Mais il est aussi d’une grande importance pour d’autres dans le monde. Ainsi, j’ai été très frappé par une déclaration de M me Ingrid Betancourt lors de son passage en Belgique. Elle disait, en s’adressant à des journalistes belges: “Je suis convaincue que votre générosité tient au fait que la Belgique a toujours vécu avec deux cultures qui se sont entendues, malgré des différences. Le monde a besoin de cela. Il y a trop d’intolérance, trop de solutions de facilité. Trop souvent, on se dit qu’on pourrait vivre chacun de son côté. C’est trop facile.” Soldats d’un monde meilleur Pour conclure, je voudrais en votre nom à tous saluer nos militaires qui passent ces fêtes de Noël et de Nouvel An loin de leur foyer. Ils sont au Kosovo, au Liban, en Afghanistan et en Afrique. Ils y œuvrent pour la paix, et nous sommes fiers d’eux. Je salue aussi très chaleureusement leurs familles restées ici au pays. Enfin, je remercie toutes les personnes qui travaillent avec générosité en coopération avec des groupes fragilisés chez nous, ou avec des populations du tiers monde. Elles s’emploient également à l’édification d’un monde meilleur. Nous avons été heureux d’en rencontrer certaines lors de notre visite d’Etat en Inde, notamment Sœur Jeanne Devos et M me Claire Vellut. En souhaitant que les crises financières, économiques et institutionnelles soient résolues, chacune le mieux et le plus rapidement possible, la Reine et moi et toute notre famille vous disons Bonne année 2009. In der Hoffnung, dass die finanziellen, wirtschaftlichen und institutionellen Krisen jede so gut und so schnell wie möglich geklärt werden, wünschen die Königin und ich, sowie unsere ganze Familie, Ihnen allen ein glückliches Jahr zweitausend neun. n w Les intertitres sont de la rédaction. 2 VENDREDI 26 DÉCEMBRE 2008 L A L I B R E B E L G I Q U E © S.A. <strong>IPM</strong> 2008. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
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