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Courrier<br />
Fortis<br />
Les actionnaires entre<br />
le Nord et le Sud<br />
IL APPARAÎT CLAIREMENT AU TRA-<br />
VERS DE LA LECTURE DU “RÉCIT”<br />
DE FORTIS, bien analysé et charpenté<br />
par AvC et FvD, que notre<br />
royaume est coincé entre deux prédateurs.<br />
L’un, du Nord, qui confirme l’attitude<br />
et le comportement de base de cette<br />
population et de ses gouvernants qui<br />
placent l’“orange boven” justifiant,<br />
encore aujourd’hui, notre révolution<br />
en 1830. Ce, assorti d’un cynisme batave<br />
caractéristique du style “pas de<br />
cadeau”, pas de pitié.<br />
L’autre, du Sud, gardant un œil (poché)<br />
depuis Waterloo, revendicatif et<br />
prédateur sur notre bonne terre, héritier<br />
de Louis XIV. Généreux en paroles,<br />
finassiers en actes, ils nous sortent<br />
du pétrin en emportant la bonne<br />
pâte et nous laissant quelques miettes,<br />
et encore…<br />
Cette crise a pour conséquence de<br />
placer clairement la position de la<br />
Belgique comme le jambon du sandwich<br />
que l’on grignote en préalable.<br />
Par conséquent, il est impératif de<br />
cesser de nous disputer sur des frontières<br />
administratives qui, dans quelque<br />
temps, n’existeront plus, dans la<br />
mesure de nos aveuglements, et de<br />
mettre de nouveau le moteur de<br />
“l’union fait la force” en marche.<br />
Pierre van de Putte<br />
Honneur à Davignon<br />
J’AVAIS 400 ACTIONS FORTIS ET<br />
LES AI VENDUES À 36,50 €. Le seul<br />
regret que j’ai est de n’en avoir pas<br />
gardé une. Cela m’eut permis d’aller<br />
au Heysel pour dire tout le bien que<br />
je pense du vicomte.<br />
Pour l’avoir un peu connu, j’ai eu aussitôt<br />
la confirmation de son intelligence<br />
hors du commun.<br />
Chez Davignon, depuis des générations,<br />
on sert l’Etat. Celui qui était au<br />
Heysel aurait dû être président de la<br />
Commission européenne. Il ne le fut<br />
pas parce que Mitterrand trouvait<br />
peu convenable que l’Europe fût conduite<br />
par un vicomte. Dommage !<br />
A 76 ans, il s’ennuie, mais on le retrouve<br />
là où il se sent utile : à la Fondation<br />
Louvain, aux Beaux-Arts, à<br />
SN Airlines, à Francorchamps…<br />
S’il était au Heysel, c’est parce qu’on<br />
était venu le chercher (et pas l’inverse,<br />
comme le petit Ugeux) ! Il savait<br />
qu’il allait au casse-pipe. Peu lui<br />
importe de s’en casser une, lui qui en<br />
a tant !<br />
On le regrettera. Mais, gare au petit<br />
Ugeux qui veut gérer Fortis comme<br />
un “hodge fund” (sic).<br />
Ceux qui ont mon âge savent à quoi<br />
je pense.<br />
Yves Roland<br />
Crise<br />
La crise financière<br />
et l’Europe<br />
“LA LIBRE BELGIQUE”, PAR SA CUL-<br />
TURE DU DÉBAT, PERMET DE SOU-<br />
LIGNER LE RÔLE DE L’EUROPE dans<br />
la crise financière internationale.<br />
Deux articles exceptionnels mentionnent<br />
ce rôle potentiel : l’article<br />
du 24/10/2008 de la part de cadres de<br />
Fortis et l’article du 20/11/2008, écrit<br />
par monsieur Defraigne, directeur<br />
général honoraire à la Commission<br />
européenne. Si l’on parvenait à mettre<br />
en œuvre ce que ces articles recommandent,<br />
on ferait d’une pierre<br />
deux coups : on restaurerait la confiance<br />
du citoyen en la finance et en<br />
l’Europe. Il y a donc moyen de se réveiller<br />
aux vraies réformes.<br />
Marc Den Doncker<br />
28 VENDREDI 26 DÉCEMBRE 2008 L A L I B R E 2<br />
OLIVIER PIRARD<br />
D É B A T S<br />
Chronique - COURANTS D’AIR<br />
Al’amiinconnu<br />
M Mais qui se cache derrière ce masque ? Un être humain qui se respecte ne mérite pas de se cloîtrer dans une aussi pénible<br />
réclusion.<br />
w Anonyme, il réagit et critique via le Web. Comme les “corbeaux”<br />
d’antan ? Non, en cette période de bienveillance, osons dire notre<br />
sympathie à un correspondant virtuel et clandestin.<br />
Eric de BELLEFROID<br />
Chroniqueur<br />
Ilest toujours frustrant de se savoir des<br />
amis avec lesquels on ne peut communiquer,<br />
du moins à visière découverte.<br />
Un ami en particulier qui réagit si<br />
promptement à nos articles, sur le site Web<br />
du journal, masqué comme il se doit en l’espèce<br />
sous un ou plusieurs pseudonymes.<br />
Un ami exigeant, autant le dire de suite,<br />
qui n’adhère pas toujours, tant s’en faut, à<br />
notre cosmogonie, et qui va jusqu’à nous causer<br />
une peine indicible lorsqu’il qualifie charitablement<br />
nos écrits de “charabia” ou qu’il<br />
met en cause notre appartenance présumée<br />
au monde des athées et, de surcroît, à la<br />
franc-maçonnerie. Vieux fantasme, au demeurant.<br />
Force est d’admettre, par ces temps de paranoïa<br />
aiguë, que nous nous sommes senti au<br />
début victime d’un terrorisme artisanal, visant<br />
à installer la peur dès que nous prendrions<br />
la plume, dans la ligne sinueuse des<br />
“corbeaux” de la presse d’antan, ces pervers<br />
maniaques qui, avant<br />
l’ère électronique, nous<br />
renvoyaient les articles<br />
surlignés et soulignés de<br />
toutes les couleurs, et AUX VIEILLES<br />
LE TEMPS N’EST PLUS<br />
frappés d’annotations<br />
menaçantes dont l’injure RÉSOLUTIONS, MAIS<br />
et l’insinuation méchante<br />
n’étaient guère<br />
AUX GRANDES<br />
absentes.<br />
RÉVOLUTIONS : NOUS<br />
Mais aujourd’hui, entre<br />
Noël et Nouvel An, AVONS DÉCIDÉ D’AIMER<br />
nous préférons comprendre<br />
que celui qui nous TOUT LE MONDE !<br />
tourmente ainsi n’est ni<br />
plus ni moins qu’un indéfectible<br />
ami. De ces amis de longue durée,<br />
pour la vie peut-être même, sur lesquels on<br />
peut compter dans les pires circonstances,<br />
dans les plus mauvaises occurrences de notre<br />
existence.<br />
Trêve de procès en malveillance, il nous<br />
faut battre notre coulpe et considérer avec<br />
joie et réconfort la présence autour de soi<br />
d’un lecteur/correcteur aussi vif et vigilant,<br />
toujours soucieux d’éclairer notre lanterne<br />
de ses lumières claires et bienveillantes. Et<br />
nous ne pouvons plus longtemps nous abstenir<br />
de voir que cette garde rassurante est des<br />
plus affectueuses.<br />
Ceci, certes, nous réchauffe le cœur. Mais<br />
cela ne va pas sans tristesse : celle, en ces<br />
jours de clémence et de mansuétude, de ne<br />
connaître ni l’âge, ni le sexe, ni même l’activité<br />
de notre interlocuteur. Encore moins son<br />
nom et son adresse, afin que nous puissions<br />
lui adresser nos meilleurs vœux pour l’année<br />
nouvelle.<br />
Car il est de ces sollicitudes fratricides qui<br />
débouchent parfois sur de grandes et fortes<br />
amitiés, les ennemis d’hier devenant les<br />
meilleurs complices de demain. Si même<br />
nous étions athée et franc-maçon, puisque ce<br />
valeureux ami incline tant à le croire, et<br />
pourquoi pas communiste, instruit qu’il est<br />
de ses lectures attentives et méticuleuses.<br />
On sait que les athées ou les agnostiques<br />
peuvent mener avec des catholiques les plus<br />
pratiquants des dialogues extrêmement<br />
fructueux. De nombreux livres témoignent<br />
de ces riches et pleines rencontres, qui conduisent<br />
quelquefois à d’étincelants états de<br />
grâce.<br />
Encore une fois, le discours ambiant d’entre<br />
Noël et Saint-Sylvestre nous invite à dire<br />
à ce cher compagnon voilé : “Aimons-nous<br />
donc l’un l’autre”. C’est en effet qu’on finit<br />
par s’attacher à ces fraternités paradoxales –<br />
n’allons pourtant pas voir des frères partout<br />
– qui prodiguent l’infini désir de découvrir<br />
l’autre comme l’envers de nous-même.<br />
A tout le moins, nous pensons que cette période<br />
de fêtes – chrétienne avant toute chose,<br />
faut-il le rappeler – nous convie à oublier de<br />
nous lamenter sur les petites misères quotidiennes,<br />
à éloigner les superstitions intempestives<br />
qui ruinent la vie, à écarter les angoisses<br />
inutiles, à ranger les susceptibilités<br />
mal placées. Le temps n’est plus déjà aux<br />
bonnes vieilles résolutions, mais aux belles<br />
et grandes révolutions : nous avons décidé<br />
d’aimer tout le monde !<br />
Mais nous serions vraiment heureux de<br />
savoir si cet (te) ami(e) inconnu(e) préfère le<br />
ping-pong ou le badminton. Nous aimerions<br />
tant le connaître, en fin de compte : apprendre<br />
quelque chose de sa vie, de ses livres, de<br />
ses loisirs, de ses voyages, de ses amours. Lui<br />
donner un visage en quelque sorte. Lui conférer<br />
une existence propre. N’y a-t-il pas droit<br />
en définitive, lui qui se contraint douloureusement<br />
à vivre dans la clandestinité et l’anonymat<br />
? Un être humain qui se respecte ne<br />
mérite pas de se claquemurer, de se cloîtrer<br />
dans une aussi pénible réclusion.<br />
Nous souhaiterions donc tant l’aider à sortir<br />
de son ghetto. Qu’il puisse enfin apparaître<br />
à la lumière du jour. Pour lui dire que<br />
nous nous réjouissons tant de savoir, délicieuse<br />
consolation du journaliste, que nous<br />
comptons au moins un lecteur inconditionnel.<br />
Ce sont des gens pareils, on ne le dira jamais<br />
assez, qui nous suscitent<br />
le goût de poursuivre<br />
envers et contre tous<br />
le beau métier qui est le<br />
nôtre. Aussi est-ce pour<br />
cette raison que nous<br />
aimerions dire à cet ami<br />
inconnu, qui nous devient<br />
pourtant si familier, combien<br />
sa fidélité nous est<br />
chère entre toutes. En<br />
tout cas, entre gens de<br />
bonne compagnie, notre<br />
devoir était de lui répondre<br />
sans surseoir. Et de<br />
lui dire : Merci, l’ami, et<br />
grand bien à vous en ces grands soirs de renouveau<br />
! n<br />
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