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nouvelles de notre association - aafi-afics - UNOG

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Cet inci<strong>de</strong>nt donna le temps aux autres<br />

défenseurs <strong>de</strong> dévaler la rue <strong>de</strong> la Cité et <strong>de</strong><br />

repousser les Savoyards. Les attaquants<br />

s’égaillèrent et plusieurs d’entre eux trouvèrent<br />

refuge dans une écurie abandonnée <strong>de</strong> la<br />

Corraterie. Mais les Genevois les trouvèrent et<br />

peu échappèrent à leur colère.<br />

L’attaque d’un autre groupe <strong>de</strong> Savoyards se<br />

concentra sur la maison du Patissier Aguitton,<br />

entre la Tour Thellusson et la Tertasse. Mais les<br />

Genevois étaient à présent tout à fait réveillés et<br />

les assaillants repoussés.<br />

Les troupes savoyar<strong>de</strong>s qui avaient remonté la<br />

Tertasse, découvrirent avec joie qu’elle n’était pas<br />

fermée et promptement s’y barricadèrent. Mais les<br />

Genevois les attaquèrent et c’est là que le vieux<br />

syndic Canal fut tué. Ce fut un long et sanglant<br />

combat, mais les Savoyards furent finalement<br />

repoussés sur la Place Neuve.<br />

Sur les créneaux <strong>de</strong>s remparts, les Genevois<br />

utilisaient un dispositif <strong>de</strong> leur fabrication, une<br />

sorte <strong>de</strong> grand bouclier en bois, monté sur roues,<br />

à l’abri <strong>de</strong>squels les soldats pouvaient<br />

manoeuvrer. Il n’avait jamais été utilisé et <strong>de</strong> ses<br />

roues complètement rouillées s’échappaient <strong>de</strong>s<br />

grincements qui dominaient le bruit <strong>de</strong> la bataille.<br />

La Porte Neuve était un endroit stratégique dont<br />

dépendait le sort <strong>de</strong> la cité. La garnison genevoise<br />

consistait en douze hommes. La plupart firent feu<br />

<strong>de</strong> leur mousquets mais, <strong>de</strong>vant la hor<strong>de</strong><br />

menaçante qui montait vers eux, ils se replièrent<br />

sur la côte <strong>de</strong> l’Hôtel <strong>de</strong> Ville. Brunaulieu restait<br />

maître <strong>de</strong> la Porte Neuve. L’entrée <strong>de</strong> la ville était<br />

ouverte. Picot, un sapeur savoyard, s’apprêta à<br />

faire exploser un pétard pour faire sauter l’entrée<br />

du rempart et permettre aux troupes savoyar<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> se précipiter à l’intérieur .<br />

Mais <strong>de</strong> la même façon qu’il y avait eu un Mercier<br />

- Jacques Mercier - sur les remparts près <strong>de</strong> la<br />

Porte <strong>de</strong> la Monnaie pour déjouer les méchants<br />

tours <strong>de</strong>s assaillants, <strong>de</strong> même y eut-il, à la Porte<br />

Neuve, un autre Mercier - Isaac Mercier - qui ne<br />

s’était pas enfui sur la rampe avec ses collègues.<br />

Il avait su gar<strong>de</strong>r son sang-froid et calmement,<br />

posément, bien trop occupé pour regar<strong>de</strong>r fuir<br />

ses camara<strong>de</strong>s, s’était hissé sur la plus haute<br />

plate-forme <strong>de</strong> la tête <strong>de</strong> pont. La lour<strong>de</strong> herse <strong>de</strong><br />

fer qui protégeait la porte était normalement<br />

maintenue en position haute au moyen <strong>de</strong><br />

chaînes. Isaac Mercier fit tomber la herse qui<br />

s’abattit, retenant Picot prisonnier entre elle et la<br />

porte. Un coup <strong>de</strong> feu dans la tête eut raison <strong>de</strong><br />

son intention <strong>de</strong> faire exploser son engin. C’est à<br />

cette époque qu’en Angleterre, Shakespeare<br />

écrivit Hamlet. Le Prince <strong>de</strong> Danemark aurait tout<br />

aussi bien pu parler pour Isaac Mercier lorsqu’il<br />

s’exclama: “Et c’est farce <strong>de</strong> voir l’artificier se faire<br />

sauter avec son propre pétard !”. Les Savoyards<br />

se démenèrent pour relever la herse ou la briser.<br />

Mais la belle mécanique genevoise tint bon et les<br />

Savoyards en furent pour leurs frais.<br />

Qui aurait pu imaginer que grâce à l’action d’un<br />

seul - un réfugié huguenot qui avait choisi<br />

l’hospitalité <strong>de</strong> Genève - d’un homme qui, par son<br />

sang-froid au moment où tout le mon<strong>de</strong> avait fui,<br />

l’attaque si bien planifiée d’une troupe d’élite ait<br />

pu, à ce point, être contrariée ?<br />

Alors que les Savoyards essayaient <strong>de</strong> se<br />

dépêtrer <strong>de</strong> la herse bloquée, les Genevois<br />

revenaient en trombe et un furieux combat corps<br />

à corps commença. La lutte fut ru<strong>de</strong> : <strong>de</strong>ux fois<br />

les Genevois furent repoussés, et <strong>de</strong>ux fois<br />

revinrent à la charge. Finalement ils repoussèrent<br />

les Savoyards vers la Corraterie.<br />

C’est à ce moment qu’un coup <strong>de</strong> canon retentit,<br />

entendu <strong>de</strong> tous, défenseurs et assaillants. C’était<br />

le canon du boulevard <strong>de</strong> l’Oie, le seul que l’on fit<br />

tonner durant la bataille. Il était chargé à bloc.<br />

Dans la nuit noire, le tumulte et la confusion,<br />

quand il était impossible <strong>de</strong> distinguer l’ami <strong>de</strong><br />

l’ennemi, il était hors <strong>de</strong> question <strong>de</strong> le diriger vers<br />

quelque objectif que ce fut. Mais les artilleurs<br />

n’entendaient pas laisser passer l’occasion <strong>de</strong><br />

s’en servir : ils décidèrent <strong>de</strong> le faire tirer au moins<br />

une fois.<br />

Et la provi<strong>de</strong>nce continua d’être aux côtés <strong>de</strong>s<br />

Genevois. Le boulet se dirigea droit vers les<br />

fameuses échelles savoyar<strong>de</strong>s et en abattit <strong>de</strong>ux !<br />

Les soldats qui y grimpaient volèrent dans toutes<br />

les directions ; ceux qui étaient déjà sur les<br />

remparts, voyant leur chemin <strong>de</strong> repli coupé,<br />

commencèrent à paniquer. Ceux qui voulurent<br />

s’enfuir ne pouvaient désormais le faire qu’en<br />

sautant du rempart. Les plus chanceux tombèrent<br />

sur les branchages placés dans les douves et<br />

s’en sortirent sans trop <strong>de</strong> mal ; les autres<br />

atterrirent sur le sol et s’y brisèrent les reins.<br />

Le coup <strong>de</strong> canon qui avait réveillé l’espoir <strong>de</strong>s<br />

Genevois désempara les Savoyards. Leurs<br />

troupes qui attendaient à Plainpalais crurent que<br />

c’était le signal <strong>de</strong> la victoire. Ils commencèrent à<br />

battre tambour et à sonner trompette alors qu’en<br />

fait, leurs camara<strong>de</strong>s s’enfuyaient dans le<br />

désordre et la confusion.<br />

Les Genevois, gonflés à bloc, tiraient au<br />

mousquet <strong>de</strong> toutes les fenêtres et les Savoyards<br />

n’avaient plus qu’une idée: sauver leurs vies !<br />

Brunaulieu, bien décidé à ne pas tomber en<br />

disgrâce, se fit tuer au combat. Albigny fit sonner<br />

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