nouvelles de notre association - aafi-afics - UNOG
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immigrants, les Poteau, Muzy, Gallatin, Baudierc,<br />
Baptista, Canal, Mercier et tant d’autres ne<br />
s’étaient soulevés pour combattre, et mourir s’il le<br />
fallait, la Ville serait tombée.<br />
Et si la Mère Royaume, pleine <strong>de</strong> son gros bon<br />
sens, n’avait pas réalisé l’importance d’empêcher<br />
à tout prix les Savoyards <strong>de</strong> franchir l’enceinte <strong>de</strong><br />
la cité; si elle n’avait pas été la bonne ménagère<br />
qui préparait la soupe du len<strong>de</strong>main ; et si elle<br />
n’avait pas été prête à sacrifier soupe et marmite<br />
pour l’indépendance <strong>de</strong> la République, la Ville<br />
serait certainement tombée.<br />
Si les Savoyards avaient gagné, Genève serait<br />
<strong>de</strong>venue une petite ville catholique <strong>de</strong> Savoie,<br />
plus tard <strong>de</strong> France, aux confins <strong>de</strong> ce grand pays<br />
et sans <strong>de</strong>stin particulier. Elle n’aurait pas eu cette<br />
vocation internationale, elle ne serait pas <strong>de</strong>venue<br />
le lieu où les nations en guerre et les gran<strong>de</strong>s<br />
forces mondiales, viennent pour mettre un terme<br />
à leurs querelles ; elle ne serait pas <strong>de</strong>venue le<br />
siège du Comité international <strong>de</strong> la Croix-Rouge,<br />
celui <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Nations après la Première<br />
guerre mondiale et <strong>de</strong>s Nations Unies et <strong>de</strong><br />
plusieurs institutions spécialisées après la<br />
Deuxième. Elle ne serait pas <strong>de</strong>venue la ville<br />
internationale par excellence, dont le nom est<br />
synonyme <strong>de</strong> coopération internationale et <strong>de</strong><br />
recherche <strong>de</strong> la paix.<br />
Mais <strong>de</strong> façon également significative, la nuit<br />
fatale du 11 décembre 1602 a donné à Genève sa<br />
légen<strong>de</strong> la plus vivace, celle qui rassemble le<br />
peuple et lui permet <strong>de</strong> manifester hautement sa<br />
fierté d’être genevois.<br />
Chaque année, on se vêt comme au 17 ème siècle<br />
et l’on assiste au défilé impressionnant organisé<br />
par l’illustre Compagnie <strong>de</strong> 1602 et l’on chante le<br />
Psaume 124, ainsi que l’hymne écrit en 1603 pour<br />
célébrer l’événement : Cé qu’é l’aino (Celui qui est<br />
là en haut). Il est écrit en dialecte et comporte<br />
soixante huit couplets. Heureusement, on ne les<br />
chante pas tous à chaque célébration. La<br />
traduction suivante <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers décrit bien<br />
la marée patriotique qui a submergé la Ville après<br />
la gran<strong>de</strong> victoire :<br />
Celui qui est là en haut, le Maître <strong>de</strong>s batailles<br />
Qui se moque et se rit <strong>de</strong>s canailles<br />
A bien fait voir par un samedi nuit,<br />
Qu’Il était Patron <strong>de</strong>s Genevois.<br />
Ils sont venus le douze <strong>de</strong> décembre<br />
Par une nuit aussi noire que l’encre ;<br />
C’était l’an mil six cent et <strong>de</strong>ux<br />
Qu’ils vinrent parler un peu trop tôt.<br />
La tradition d’une procession pour marquer<br />
l’anniversaire <strong>de</strong> l’Escala<strong>de</strong> remonte à 1902. Elle<br />
fut organisée par la Compagnie <strong>de</strong> 1602 pour le<br />
300 ème anniversaire <strong>de</strong> l’événement. Les<br />
costumes furent fabriqués à la hâte avec<br />
beaucoup d’imagination. Quelque mille <strong>de</strong>ux<br />
cents personnes prirent part à la procession.<br />
Certains <strong>de</strong>s costumes qui furent alors<br />
confectionnés sont encore utilisés ; plus tard<br />
d’autres furent créés d’après <strong>de</strong>s aquarelles<br />
d’Edward Elzingre (1880-1966) dont les<br />
illustrations minutieuses sur les épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
l’Escala<strong>de</strong> sont encore populaires. Il faut dire que<br />
l’artiste s’était lui-même inspiré <strong>de</strong>s costumes <strong>de</strong><br />
la procession <strong>de</strong> 1902 ! Peu importe si certains<br />
détails sont anachroniques. C’est l’inspiration qui<br />
compte. A chaque anniversaire, les boutiques<br />
ven<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s marmites en chocolat remplis <strong>de</strong><br />
légumes en massepain. Traditionnellement, dans<br />
chaque famille, le plus jeune doit fracasser la<br />
marmite posée <strong>de</strong>vant lui en s’écriant : “Ainsi<br />
périssent les ennemis <strong>de</strong> la République’’ ! »<br />
<br />
UNE MISSION « À SURPRISES »<br />
Sophie Prod’hom<br />
SOUVENIRS DE CARRIÈRE<br />
Les faits se passent en 1960. La République <strong>de</strong><br />
Guinée est indépendante. Le PNUD va ouvrir un<br />
bureau à Conakry. Le Gouvernement met à sa<br />
disposition <strong>de</strong>ux petits bureaux dont un avec balcon<br />
ainsi qu’une voiture avec plaques diplomatiques CD<br />
et un chauffeur.<br />
Initialement, le Bureau se compose d’un chef <strong>de</strong><br />
mission en la personne <strong>de</strong> M. Rosenborg (suédois,<br />
ne sachant pas le français …), d’un interprète et<br />
administrateur M. Courtois, <strong>de</strong> Genève, d’une<br />
secrétaire temporaire, anglaise, et d’experts qui<br />
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