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nouvelles de notre association - aafi-afics - UNOG

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arrivaient au fur et à mesure <strong>de</strong>s acceptations du<br />

Gouvernement. Comme la secrétaire était venue à<br />

Conakry seulement pour installer la mission, il fallait<br />

donc la remplacer.<br />

M’ennuyant royalement au Palais <strong>de</strong>s Nations à<br />

Genève, je postulais pour une mission d’une année<br />

à Conakry. Malgré tous les découragements que je<br />

recevais <strong>de</strong> part et d’autre, je maintenais ma<br />

décision mais j’étais loin <strong>de</strong> savoir ce qui<br />

m’attendait.<br />

Tout d’abord : le départ. Arrivée à Paris pour<br />

prendre l’avion UAT qui avait déjà du retard, je<br />

m’installe et attends le dîner qui ne tar<strong>de</strong> pas à<br />

nous être servi. Mais peu après on nous fait savoir<br />

que pour <strong>de</strong>s ‘raisons techniques’ nous retournions<br />

à Paris. Deux habitués <strong>de</strong> ce vol me disent qu’un<br />

moteur a pris feu. Le dîner se termina dans une<br />

salle fort antipathique, au milieu <strong>de</strong> la nuit. Total 6<br />

h. <strong>de</strong> retard ! Enfin, le len<strong>de</strong>main, j’arrivais à<br />

Conakry. Personne ne m’attendait. Le bureau<br />

n’avait pas été averti <strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong> l’avion. Enfin,<br />

la voiture du bureau arriva pour prendre une femme<br />

quelque peu paniquée.<br />

Je fus logée dans l’appartement <strong>de</strong> la secrétaire qui<br />

restait encore quelques jours pour me mettre au<br />

courant. Je dormais dans une chambre sans<br />

climatisation ; il y faisait une chaleur étouffante,<br />

insupportable. J’eus donc vite fait connaissance<br />

avec les cancrelats qui déguerpissait dès la lumière<br />

allumée. Le matin, j’en trouvais dans mes<br />

chaussures, dans l’armoire, etc. Bref, il fallait vite<br />

s’y habituer, c’était l’Afrique. Mais dès que j’ai pu<br />

occuper entièrement l’appartement, il y en eut<br />

beaucoup moins, surtout dans ma chambre à<br />

coucher, la seule climatisée.<br />

Se mettre au courant en trois jours fut très stressant<br />

et surtout très nouveau : les comptes bancaires, y<br />

compris ceux <strong>de</strong>s experts qui touchaient une partie<br />

<strong>de</strong> leur in<strong>de</strong>mnité journalière en dollars US qui<br />

pouvait être convertie en monnaie locale, la<br />

machine à déco<strong>de</strong>r, bref tout un travail nouveau<br />

mais intéressant, hormis les visites à la Banque <strong>de</strong><br />

Guinée en fin <strong>de</strong> mois, car il y faisait une chaleur<br />

tropicale (pas <strong>de</strong> climatisation).<br />

Première déception : le salaire. Mon autorisation<br />

<strong>de</strong> voyage (le PT8 !) mentionnait une somme<br />

journalière <strong>de</strong> 14 $. Dès mon arrivée à Conakry, on<br />

me montre un télégramme qui mentionnait une<br />

« allocation mensuelle » <strong>de</strong> 100 $, ce qui ne<br />

couvrait pas même le montant <strong>de</strong> mon loyer, le prix<br />

étant très élevé à Conakry. M. Courtois fit tout ce<br />

qu’il put, intervenant tant auprès <strong>de</strong> New York, que<br />

<strong>de</strong> Genève. Devant la passivité <strong>de</strong> New York, je<br />

me mis en tête <strong>de</strong> chercher un autre poste, ce qui<br />

n’était pas difficile. Les ambassa<strong>de</strong>s américaine et<br />

anglaise m’offraient un poste intéressant, surtout du<br />

fait que j’étais <strong>de</strong> langue française. Etre au service<br />

d’une ambassa<strong>de</strong> c’est magnifique : à <strong>notre</strong><br />

disposition, un logement très convenable, une<br />

voiture avec plaques CD, un serviteur <strong>de</strong> maison<br />

plus un gardien <strong>de</strong> nuit pour surveiller la voiture, et<br />

<strong>de</strong> surcroît un salaire très confortable. Finalement,<br />

New York m’avisait d’une amélioration financière,<br />

ce qui me permettait tout juste <strong>de</strong> payer mon loyer,<br />

mais ce n’était pas toujours les 14 $ initialement<br />

promis. Je renonçais toutefois à donner ma<br />

démission.<br />

Le travail était très varié, mais mon cauchemar fut<br />

les comptes mensuels qu’il fallait présenter à New<br />

York, et ce en dollars et l’équivalent en monnaie<br />

locale. La banque <strong>de</strong> Guinée n’étant pas habituée<br />

à faire <strong>de</strong>s relevés mensuels, je passais <strong>de</strong>s heures<br />

dans ses bureaux en insistant et <strong>de</strong>vais y retourner<br />

pour mettre le doigt sur leurs erreurs. Un exemple :<br />

pour un « replenishment », disons d’environ 14,500<br />

$, ils débitaient <strong>notre</strong> compte <strong>de</strong> l,405 $ (tout<br />

simplement une faute <strong>de</strong> virgule). L’autre difficulté<br />

fut les câbles codés. Là aussi, je passais <strong>de</strong>s<br />

heures à la poste en fouillant dans la caisse à<br />

papier l’original, bref, il fallait tout reprendre à zéro,<br />

et pendant la pério<strong>de</strong> du ramadan, les employés<br />

restaient inertes parce que fatigués. Il fallais même<br />

réveiller le chauffeur qui dormait dans la voiture.<br />

C’est long 40 jours <strong>de</strong> jeûne …<br />

Un autre chapitre, celui <strong>de</strong>s experts : ils étaient<br />

environ une douzaine, quelques-uns répartis dans<br />

le pays. Après un court délai, un américain,<br />

bilingue, fort sympathique, venu avec sa femme et<br />

son fils, fur renvoyé par le Gouvernement car soitdisant,<br />

il faisait <strong>de</strong> la politique, ce qui était tout à fait<br />

faux. C’est avec beaucoup <strong>de</strong> chagrin que nous lui<br />

firent nos adieux. Un autre expert, suédois, qui, je<br />

pense n’avait pas déclaré son diabète, fut très<br />

souvent mala<strong>de</strong>, buvant trop <strong>de</strong> whisky. Sur ordre<br />

du mé<strong>de</strong>cin, il fallut le rapatrier. Mais il fallait l’aval<br />

<strong>de</strong> New York ; ce <strong>de</strong>rnier tardant à venir, je pris la<br />

responsabilité <strong>de</strong> le rapatrier d’urgence en Suè<strong>de</strong>.<br />

Le Len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> son départ, l’APPROBATION <strong>de</strong><br />

New York arriva, alors que l’expert en question était<br />

déjà à l’hôpital <strong>de</strong> Stockholm où il y resta six mois,<br />

mais il fut sauvé. M. Courtois étant rentré à<br />

Genève pour raison <strong>de</strong> santé, j’étais quelque peu<br />

paniquée. Voilà encore <strong>de</strong>ux experts <strong>de</strong> l’OMS,<br />

logeant en hôtel qui attrapèrent <strong>de</strong>s amibes durent<br />

aussi retourner à Genève au plus vite. Enfin<br />

j’espérais vivre en paix. Après quelques mois <strong>de</strong><br />

calme relatif pendant lesquels je peignais mon<br />

appartement les week-ends, posais <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>aux<br />

cousus au marché par <strong>de</strong>s couturiers locaux.,<br />

faisant tenir ces ri<strong>de</strong>aux avec <strong>de</strong>s ficelles, pas facile<br />

du tout. Je trouvais enfin mon appartement plaisant<br />

ayant une vue sur la mer et assistant <strong>de</strong>puis mon<br />

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