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ELECTROui - IFEA

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Il y a gradation entre les différents niveau d’association : le village, le quartier, laville, le département, la région au sens large. Cette gradation se répercute dansle mode de structuration interne des associations, notamment dans le “partagedes tâches” déjà évoqué entre sièges et annexes ou branches locales desassociations. Ces niveaux correspondent à des activités, des logiquesdifférentes, ce qui nous permet de proposer deux idéal-types d’association depays.Le premier type est l’association de village, ou alors l’annexe de quartier d’uneassociation plus importante, dont les membres ont pour origine commune unezone géographique limitée, et habitent dans les environs immédiats de leurassociation. Les activités de l’association sont limités à la sociabilité (piqueniques, cafés, gece etc.) et à l’entraide. Le second type est l’association derégion qui mobilise des entrepreneurs, des hommes politiques, des notables engénéral. Ce sont ces associations et les acteurs qui y sont impliqués quiimpulsent le discours identitaire, qui orientent les investissements étatiques versleur région d’origine, qui gèrent la représentation des intérêts du groupe auniveau national, et éventuellement sa représentation politique (associations degöçmen).Dans la réalité, les associations sont souvent des types mixtes. De plus, lesassociations de différents niveaux sont en interaction. Ainsi, si l’on introduit ladistinction genel merkez/şube en terme de partage des tâches, on comprend queles associations régionales puissent avoir un recrutement double entre les“notables” et les “migrants ordinaires”, qui pourtant ne se retrouvent pas dans lesmêmes endroits, hormis lors de manifestations précises telles que les gece où lesassemblées générales. La prise en compte de ces associations de göçmen ouvredes perspectives d’analyse plus riches. En effet, si au niveau local les göçmen etleurs associations présentent un tissu social, des stratégies d’appropriation del’espace urbain et de pérennisation du groupe semblables à ceux des hemşehri« classiques », ils participent de la « cause nationale » (millî dava) dans le cadredu nationalisme turc. Il n’est d’ailleurs pas anodin que ce soient plutôt lesassociations de göçmen qui se voient reconnaître le statut d’associations d’utilitépublique (kamu yararına dernek), financées par l’Etat. Ainsi, pour ce qui est de laville de Bursa, seules deux association de hemşehri en bénéficient, il s’agit de labranche locale de la Batı Trakya Türkleri Dayanışma Derneği et de la BalkanGöçmenleri Kültür ve Dayanışma Derneği (Narı, 1999). Ces différents aspects deleur activité se répercutent sur la structure interne de l’association ; il y a ainsitrès peu d’associations qui, comme celle des Turcs de Thrace occidentale, soientconstituées d’une structure centrale assortie d’annexes dans plusieurs quartiersd’Istanbul et dans une dizaine de villes de Turquie. On peut également citer le54

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