DossierOutre l’effet d’émulation que lesprojets du Défi prévention jeunessepeuvent entraîner, une entente entrela <strong>CSST</strong> et Opération Enfant Soleilpermet <strong>de</strong> sensibiliser un large publicà l’importance <strong>de</strong> la prévention.« Chaque année, <strong>de</strong>puis 2000, quatreprojets sont choisis et <strong>de</strong>s capsules sontfilmées, qu’on présente ensuite pendantle téléthon <strong>de</strong> cet organisme,diffusé dans l’ensemble du Canada,explique Manon Gravel, conseillère àla Direction <strong>de</strong>s communications <strong>de</strong>la <strong>CSST</strong> et responsable du tournage<strong>de</strong>s capsules. Par la suite, les vidéocassettessont offertes gratuitement <strong>au</strong>xenseignants qui en font la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. »Le Défi, offert sur une base volontaire,touche environ 40 000 jeuneschaque année. Mais il ne peut à luiseul assurer l’évolution <strong>de</strong>s mentalités.Aussi, pour que le concept <strong>de</strong> la préventionsoit assimilé le plus tôt possible,la <strong>CSST</strong> participe à un comitémixte avec le ministère <strong>de</strong> l’Éducation(MEQ) qui révise les programmesd’enseignement, ce qui mènera à lamise en place <strong>de</strong> nouvelles stratégieset à la production d’un nouve<strong>au</strong> matérieldidactique. « Notre contributionest <strong>de</strong> cerner, dans le contexte <strong>de</strong> laréforme <strong>de</strong> l’enseignement, les notionsrelatives à la santé-sécurité que la<strong>CSST</strong> souhaite voir intégrées par lesjeunes dans différentes disciplines »,explique M me Rodier. Pensons <strong>au</strong>xdangers <strong>au</strong>xquels ils peuvent êtreexposés dans un laboratoire pendantles cours <strong>de</strong> sciences, dans l’atelierpendant <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x d’arts plastiques,dans le gymnase pendant l’éducationphysique…Intégrer, former…La formation professionnelle et technique(FPT) n’est pas en reste. Toujoursen collaboration avec le MEQ,la <strong>CSST</strong> conçoit <strong>de</strong>s outils permettantd’intégrer la santé et la sécuritédans l’enseignement. Cécile Collinge,ergonome et ingénieure, et Jean-YvesCharbonne<strong>au</strong>, conseiller, tous <strong>de</strong>ux<strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la préventioninspection,sont appelés à rédiger<strong>de</strong>s documents <strong>de</strong>stinés, entre <strong>au</strong>tres,à la formation en boulangerie et entechniques <strong>de</strong> génie industriel et <strong>de</strong>production industrielle. Ainsi, ils déterminentles risques <strong>de</strong> ces métiers en sefondant sur l’analyse <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong>travail faite par le MEQ avec <strong>de</strong>s enseignantset <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> l’industrie.« Dans le cas <strong>de</strong> la boulangerie parexemple, le document fait ressortir lesrisques liés <strong>au</strong>x outils tranchants, <strong>au</strong>xéléments rotatifs et <strong>au</strong>x appareils souspression, note M me Rodier, mais <strong>au</strong>ssile contact avec <strong>de</strong>s produits en forteconcentration, qu’il s’agisse d’alimentsou <strong>de</strong> nettoyants, les postures contraignantes,les efforts physiques, les horaires<strong>de</strong> travail atypiques, etc. »Parallèlement à l’élaboration <strong>de</strong>ces manuels, M me Collinge et CharlesAllard, <strong>de</strong> la Direction régionale <strong>de</strong>Québec, participent à un projet pilote<strong>de</strong> formation en ébénisterie dans lequeltrois centres <strong>de</strong> formation professionnelle(CFP) situés à Rimouski,Sainte-Marie-<strong>de</strong>-Be<strong>au</strong>ce et Terrebonne,se sont engagés en février 2002. Uncomité, formé <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> la<strong>CSST</strong>, d’enseignants et <strong>de</strong> directeurs<strong>de</strong> centres, s’est inspiré d’une expériencemenée en France. « Pendant leurstage en entreprise, les jeunes Françaisqui étudient les métiers du bois doiventfaire un diagnostic <strong>de</strong> différentes machinesou procédés en fonction <strong>de</strong> lasanté et <strong>de</strong> la sécurité, rapporte CécileCollinge. Nous avons adapté cettemétho<strong>de</strong> à notre réalité. » En utilisantla série <strong>de</strong> fiches ainsi produites, lesenseignants peuvent, dans tous lesSilence, on tourne ! Derrièrela caméra, Manon Gravel,conseillère à la Direction <strong>de</strong>scommunications, accompagnéed’une équipe <strong>de</strong> tournage, prépareune capsule pour Opération EnfantSoleil avec <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> l’écoleNotre-Dame-<strong>de</strong>-la-Défense.La prévention, ça s’apprend,et les jeunes savent y faire !modules du programme, transmettre lesconcepts <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong> façon trèsconcrète, tant ceux visant les appareilset les procédés que les attitu<strong>de</strong>s. « Certains<strong>de</strong> ces enseignants sont issus dumilieu du travail et n’ont jamais étéformés en santé et sécurité, expliquel’ergonome. Il est donc essentiel queces notions soient intégrées dans leurenseignement, qu’elles ne reposent plussur la personne, mais sur la structure<strong>de</strong> la formation. » Cependant, préciseDiane Rodier, « le but <strong>de</strong> ce projet est<strong>de</strong> permettre à la <strong>CSST</strong> et <strong>au</strong> MEQ, àla lumière <strong>de</strong> cette expérience, <strong>de</strong> revoirl’enseignement <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong> lasécurité pour pouvoir appliquer unevéritable démarche <strong>de</strong> prévention. »C’est d’ailleurs la quête <strong>de</strong> la meilleurefaçon d’assurer cette formationqui a amené <strong>de</strong>s délégués <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong>à un séminaire tenu à Strasbourg, enFrance, en 2001, et réunissant <strong>de</strong>s représentants<strong>de</strong> 12 pays. Cette rencontre,organisée par l’Association internationale<strong>de</strong> la sécurité sociale (AISS)et l’Institut national <strong>de</strong> la recherchescientifique (INRS) <strong>de</strong> France, a permis<strong>au</strong>x organismes chargés <strong>de</strong> laPhoto M<strong>au</strong>rice Vézinet10| Prévention <strong>au</strong> travail | Automne 2002 |
prévention et <strong>au</strong> milieu <strong>de</strong> l’enseignement<strong>de</strong> partager <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong>partenariat, ainsi que <strong>de</strong> faire état <strong>de</strong>leurs métho<strong>de</strong>s. Le <strong>de</strong>uxième séminairesera mis sur pied avec la collaboration<strong>de</strong> la <strong>CSST</strong> et du MEQ, et il <strong>de</strong>vraitavoir lieu <strong>au</strong> Québec en 2003. Onespère déboucher sur un protocoleénonçant <strong>de</strong>s principes fondament<strong>au</strong>xen ce qui a trait à l’enseignement <strong>de</strong> lasanté et <strong>de</strong> la sécurité.La <strong>CSST</strong> a par ailleurs contribué àd’<strong>au</strong>tres interventions concertées visantl’enseignement <strong>de</strong>s métiers d’abatteurforestier, <strong>de</strong> sou<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> carrossierdans trois CFP, grâce à l’appui <strong>de</strong> sespartenaires du milieu (lire l’encadré« Qualitech, une école encore plusdigne <strong>de</strong> porter ce nom », page 14).L’objectif <strong>de</strong> ces projets pilotes étaitd’encourager les centres à mettre l’accentsur la prévention en formant et enresponsabilisant les jeunes avant leurentrée sur le marché du travail.C’est dans le même esprit <strong>de</strong> valorisation<strong>de</strong> la formation en santé etsécurité du travail que la <strong>CSST</strong> s’estassociée, <strong>de</strong>puis 1999, <strong>au</strong>x Olympia<strong>de</strong>squébécoises <strong>de</strong> la formation professionnelleet technique. En mai 2002,elle a à nouve<strong>au</strong> décerné <strong>de</strong>s médailles<strong>au</strong>x 10 l<strong>au</strong>réats inscrits dans<strong>de</strong>s concours en santé et sécurité reliésà trois grands secteurs, la construction,l’entretien du matériel motorisé et lafabrication mécanique.Formation universitaireUn <strong>de</strong>s volets du plan d’action jeunessevise la formation <strong>de</strong>s étudiants qui <strong>au</strong>rontun pouvoir décisionnel et arrêteront<strong>de</strong>s choix stratégiques ayant <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>ncessur la santé et la sécurité du travail,en l’occurrence les architectes, leschimistes et les ingénieurs. Il s’agit <strong>de</strong>les inciter à tenir davantage compte <strong>de</strong>la santé et <strong>de</strong> la sécurité. Au printempsPhotos Roch Théroux2002, Marie Larue, directrice <strong>de</strong> laprévention-inspection <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong>,et Kenneth George, responsable <strong>de</strong>ce dossier à la Direction <strong>de</strong>srelations avec les partenaires,ont donc entrepris d’abor<strong>de</strong>r lesordres professionnels pour lesencourager « à intégrer la santé etla sécurité dans leur analyse età y accor<strong>de</strong>r plus d’attention »,explique M. George. Pourquoi lesordres professionnels et non lesuniversités ? Parce que ces instancesont, entre <strong>au</strong>tres rôles, celui<strong>de</strong> cerner les besoins <strong>de</strong> formationcontinue <strong>de</strong> leurs membres.De plus, dans le cas <strong>de</strong> certainsordres, nul ne peut exercer s’iln’est pas inscrit à l’ordre, ce quisuppose la réussite <strong>de</strong> l’examend’admission, lequel pourrait comporterune section sur la santé etla sécurité. Cela implique toutefoisque la prévention <strong>de</strong>vienneplus présente dans les cursus universitairesqu’elle ne l’est actuellement.« Toutes ces formationscomportent <strong>de</strong>s cours sur les risquesenvironnement<strong>au</strong>x et sur les risquespour la santé et la sécurité, mais ilsDeux participants photographiés pendantles 7 es Olympia<strong>de</strong>s québécoises <strong>de</strong> laformation professionnelle et technique.Lors <strong>de</strong> la cérémonie<strong>de</strong> clôture, la <strong>CSST</strong>a remis 10 médailles ensanté et en sécurité dutravail et une bourse<strong>de</strong> 300 $ à chacun<strong>de</strong>s l<strong>au</strong>réats. De g<strong>au</strong>cheà droite, premièrerangée : Juliette P.Bailly, vice-prési<strong>de</strong>nte<strong>au</strong>x relations avecles clientèles et lespartenaires (<strong>CSST</strong>),Francis Gagné,Louis-Philippe Grenier,Jacob Jubinville,Dominic Dinel,Jean-Michel Pelletieret Jacques Lamon<strong>de</strong>,prési<strong>de</strong>nt du conseild’administrationet chef <strong>de</strong> la direction<strong>de</strong> la <strong>CSST</strong>.Deuxième rangée :Jonathan Viens,Daniel Dawson, RobinBoucher, Marc Potvinet Étienne Vallée.| Prévention <strong>au</strong> travail | Automne 2002 |11