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de l'école au boulot - CSST

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Droits et obligations« Ai-je perdu mon emploi ? »Frédérick était commis <strong>au</strong>rayon <strong>de</strong> la peinture dans une quincaillerie.Il y a quelques mois, il s’est infligéune entorse lombaire en essayantd’attraper un contenant qui tombaitd’une tablette. Aujourd’hui, il est rétabliet il ne conserve ni atteinte permanenteni limitation fonctionnelle. Bref,il se sent prêt à retourner <strong>au</strong> travail.Un doute surgit dans son esprit : sonemployeur le reprendra-t-il ? Il n’estcouvert par <strong>au</strong>cune convention collectiveet un collègue lui a appris qu’unnouvel employé a été emb<strong>au</strong>ché pourle remplacer.Frédérick retrouvera son emploi s’ilsatisfait <strong>au</strong>x conditions prévues <strong>au</strong>chapitre VII <strong>de</strong> la Loi sur les acci<strong>de</strong>ntsdu travail et les maladies professionnelles(LATMP) qui traite du droit <strong>au</strong>retour <strong>au</strong> travail.Selon la loi, un travailleur victimed’une lésion professionnelle, quand ilest rétabli, a le droit <strong>de</strong> réintégrer prioritairementson emploi dans l’établissementoù il travaillait lorsque s’estmanifestée sa lésion. Si cet emploin’existe plus, il a le droit <strong>de</strong> réintégrerun emploi équivalent.Alors, pendant combien <strong>de</strong> tempsFrédérick pourra-t-il se prévaloir <strong>de</strong> cedroit ? Tout dépend <strong>de</strong> la nature ducontrat <strong>de</strong> travail (à durée déterminéeou indéterminée) qui le lie à son employeuret du nombre <strong>de</strong> travailleursdans la quincaillerie. S’il est lié par uncontrat à durée indéterminée et quel’établissement compte 20 travailleursou moins, il <strong>au</strong>ra le droit <strong>de</strong> réintégrerson emploi dans l’année qui suit ledébut <strong>de</strong> sa pério<strong>de</strong> d’absence continueen raison <strong>de</strong> sa lésion professionnelle.Si l’établissement compte plus<strong>de</strong> 20 travailleurs, son droit <strong>au</strong> retour<strong>au</strong> travail pourra être exercé durant les<strong>de</strong>ux années suivant le début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>d’absence continue. S’il est plutôtlié par un contrat à durée déterminée, ilpourra exercer son droit <strong>au</strong> retour <strong>au</strong>travail seulement s’il re<strong>de</strong>vient apte àexercer son emploi avant l’expiration<strong>de</strong> son contrat et à l’intérieur du délaid’un ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, selon le nombre<strong>de</strong> travailleurs <strong>de</strong> l’établissement danslequel il travaillait.Le droit <strong>au</strong> retour <strong>au</strong> travail s’exerce<strong>de</strong> la manière décrite dans la conventioncollective applicable <strong>au</strong> travailleursi <strong>de</strong>s dispositions y sont prévues.Ainsi, s’il est en désaccord avec sonemployeur et s’il veut faire respecterson droit <strong>au</strong> retour <strong>au</strong> travail, le travailleur<strong>de</strong>vra recourir à la procédure<strong>de</strong> grief prévue à sa convention collective.En l’absence d’une telle convention,les modalités d’application <strong>de</strong> cedroit seront déterminées par le comité<strong>de</strong> santé et <strong>de</strong> sécurité ou, à déf<strong>au</strong>t<strong>de</strong> l’existence d’un tel comité, parune entente entre l’employeur et letravailleur.Si <strong>au</strong>cune convention collectivecontenant <strong>de</strong>s dispositions relatives <strong>au</strong>droit <strong>au</strong> retour <strong>au</strong> travail n’est applicable<strong>au</strong> travailleur et qu’il y a désaccor<strong>de</strong>ntre celui-ci et son employeur,ou <strong>au</strong> sein du comité <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>sécurité, la <strong>CSST</strong> pourra intervenir, sur<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, afin <strong>de</strong> faire appliquer ceIllustration Pierre Berthi<strong>au</strong>meLe droit <strong>au</strong> retour <strong>au</strong> travaildroit. Après avoir tenté <strong>de</strong> concilier lesparties, la <strong>CSST</strong> rendra une décision.Elle pourra ordonner à l’employeur <strong>de</strong>réintégrer le travailleur dans son emploiou, s’il n’existe plus, dans un emploiéquivalent avec les mêmes droits etprivilèges. La <strong>CSST</strong> pourrait égalementordonner à l’employeur <strong>de</strong> verser <strong>au</strong>travailleur l’équivalent du salaire et <strong>de</strong>savantages dont il l’a privé en refusant<strong>de</strong> le réintégrer conformément à sondroit <strong>au</strong> retour <strong>au</strong> travail.Comme Frédérick ne s’est absentéque quelques mois en raison <strong>de</strong> sa lésionprofessionnelle, il peut exercer sondroit <strong>au</strong> retour <strong>au</strong> travail et réintégrerson emploi. Il a priorité sur son remplaçant.Ce droit prévu dans la LATMPpermet donc <strong>de</strong> préserver, durant lesdélais déterminés, le lien d’emploi<strong>de</strong>s travailleurs victimes <strong>de</strong> lésionsprofessionnelles. OAnne Vézina| Prévention <strong>au</strong> travail | Automne 2002 | 15

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