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de l'école au boulot - CSST

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Tolérance zéro à l’égard <strong>de</strong>sPar Suzanne CohenPetite histoired’une fameuse idéeconcrétiséetambour battant.Et par ici le bilan…Pendant trop longtemps,la mort a fait partie <strong>de</strong>s statistiques« naturelles » et « obligées » du secteur<strong>de</strong> la construction. « Il a fallu attendrel’érection du Gol<strong>de</strong>n Gate Bridge <strong>de</strong>San Francisco, dans les années 1930,pour que l’on commence à mettre enplace <strong>de</strong>s filets <strong>de</strong> sécurité pendantla construction <strong>de</strong>s ponts 1 », rappelleAlain Auger, chef du Service bâtimentet trav<strong>au</strong>x publics à la Direction <strong>de</strong>la prévention-inspection <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong>.« À cette époque, poursuit-il, les entrepreneursprévoyaient les décès<strong>de</strong> travailleurs selon leur budget. Ilsestimaient en effet comme une bonneperformance en sécurité <strong>de</strong> déplorermoins d’un décès par million <strong>de</strong> dollars<strong>de</strong> trav<strong>au</strong>x. »Malgré les progrès réalisés sur leschantiers <strong>de</strong> construction <strong>au</strong> fil <strong>de</strong>sans, un certain fatalisme semblaitencore <strong>de</strong> mise il y a à peine cinq ansdans ce secteur d’activité. Avec pourrésultat un nombre toujours inacceptable<strong>de</strong> morts pourtant évitables.Constat navrant : les efforts déployés<strong>de</strong>puis longtemps par les spécialistes<strong>de</strong> la prévention et les inspecteurs <strong>de</strong>la <strong>CSST</strong> ne réussissaient pas à fairebaisser les sinistres statistiques.Sortir la mort du chantier !Afin <strong>de</strong> donner le coup <strong>de</strong> grâce à cettementalité coriace, fataliste, et dans lebut d’éliminer sans complaisance lesprincip<strong>au</strong>x dangers mortels dans le1. Onze ouvriers y ont laissé la vie, mais19 <strong>au</strong>tres ont été s<strong>au</strong>vés grâce <strong>au</strong> filet <strong>de</strong>sécurité inventé par Joseph B. Str<strong>au</strong>ss, créateurdu célèbre pont.Plan d’actionGérard Bibe<strong>au</strong>, vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>au</strong>xopérations et instigateur du pland’action construction, évoquel’envergure du défi relevé : « Il nousfallait mettre <strong>au</strong> point une approchecohérente qui fasse l’unanimité,<strong>au</strong>tant à l’interne qu’à l’externe. »secteur <strong>de</strong> la construction, la Viceprési<strong>de</strong>nce<strong>au</strong>x opérations, en collaborationavec la Direction <strong>de</strong> laprévention-inspection <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong>, aélaboré un plan d’action sans précé<strong>de</strong>nt.« Le problème était sérieux etnécessitait l’intervention concertée <strong>de</strong>tous les acteurs du secteur <strong>de</strong> la construction», déclare Gérard Bibe<strong>au</strong>, viceprési<strong>de</strong>nt<strong>au</strong>x opérations et instigateurdu projet. C’est, par conséquent, cequi l’a incité à mobiliser <strong>au</strong>tour <strong>de</strong>la question l’ensemble <strong>de</strong>s directionsrégionales <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong> ainsi que lesemployeurs, les travailleurs et les associationsqui les représentent. Puis <strong>de</strong>les amener à adopter, à l’échelle duQuébec, un cri <strong>de</strong> ralliement communface à ces dangers : TOLÉRANCEZÉRO ! « On a examiné les grandsrisques du secteur <strong>de</strong> la construction,Photo Yves Be<strong>au</strong>lieules dangers sur lesquels tout le mon<strong>de</strong>s’entend, explique le vice-prési<strong>de</strong>nt, eton a pris les moyens pour remédier àla situation. Il fallait mettre <strong>au</strong> point,par rapport à ces dangers, une approchecohérente qui fasse l’unanimité <strong>au</strong>tantà l’interne qu’à l’externe. » NormandP<strong>au</strong>lin, directeur <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong>la sécurité à la Direction régionale <strong>de</strong>la M<strong>au</strong>ricie et du Centre-du-Québecet membre du comité <strong>de</strong> suivi, résumebien la situation : « Auparavant, lesinterventions <strong>de</strong>s inspecteurs étaienttrès variables d’une région à l’<strong>au</strong>treou même d’un inspecteur à l’<strong>au</strong>tre.Le plan d’action présente le grandavantage d’établir la liste <strong>de</strong>s dangersconsidérés comme prioritaires et <strong>de</strong>smoyens d’intervention uniformes. »Carol-Ann Griffin, directrice <strong>de</strong> lasanté et <strong>de</strong> la sécurité à la Directionrégionale <strong>de</strong> l’Île-<strong>de</strong>-Montréal–1,qui siège <strong>au</strong> même comité, ajoute :« L’idée consistait à rallier les inspecteurs<strong>au</strong>tour <strong>de</strong> cibles communes<strong>de</strong> TOLÉRANCE ZÉRO et à envoyer<strong>de</strong>s messages clairs <strong>au</strong> milieu <strong>de</strong> laconstruction. »Un plan évolutifLe plan d’action est simple. Chaqueannée, un important danger pouvantprovoquer <strong>de</strong>s décès est ciblé sur leschantiers. Tout en incitant ses directionsrégionales à se concerter en vue<strong>de</strong> l’adoption d’une position communepar rapport <strong>au</strong> danger ciblé, la <strong>CSST</strong>invite les représentants patron<strong>au</strong>x etsyndic<strong>au</strong>x concernés à participer, dansun esprit <strong>de</strong> partenariat, à l’adoption <strong>de</strong>solutions qui feront l’unanimité et quiseront diffusées dans l’ensemble dusecteur. Normand P<strong>au</strong>lin commente :« Les employeurs estiment <strong>au</strong> débutque l’utilisation d’équipements <strong>de</strong> sécuritéest contraignante. En s’asseyantet en discutant avec eux, on finit partrouver <strong>de</strong>s solutions acceptables danstoutes les situations. On leur montreque l’application <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> santéet <strong>de</strong> sécurité est tout à fait compatibleavec leur souci d’efficacité. Elle peutmême <strong>au</strong>gmenter la productivité danscertains cas. »34| Prévention <strong>au</strong> travail | Automne 2002 |

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