de l'école au boulot - CSST
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DossierEn novembre 2001, <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong> technologie supérieure(ETS) <strong>de</strong> Montréal se sont regroupés <strong>de</strong>vant un stand d’information unpeu particulier. Situé à <strong>de</strong>ux pas <strong>de</strong> la cafétéria, le stand ne se distinguaiten rien <strong>de</strong> celui qui, tout juste en face, faisait la promotion <strong>de</strong> diversesactivités étudiantes. À une exception. Sur le panne<strong>au</strong> rouge qui servait<strong>de</strong> toile <strong>de</strong> fond était épinglée la photo d’un jeune finissant, surmontéed’une épitaphe : Guill<strong>au</strong>meDelisle, 1974-2000. Diplômé engénie <strong>de</strong> la production <strong>au</strong>tomatisée.Décédé dans l’exercice <strong>de</strong> sesfonctions. Les parents du jeunehomme électrocuté acci<strong>de</strong>ntellement,Diane et Jean Delisle, sontà l’origine <strong>de</strong> cette rencontreémouvante ayant pour thèmela prévention <strong>au</strong> travail. Invitéspar les Services <strong>au</strong>x étudiants<strong>de</strong> l’ETS, ils sont venus tous <strong>de</strong>ux<strong>de</strong> Trois-Rivières pour rencontrerles étudiants entre <strong>de</strong>ux séances<strong>de</strong> cours. M me Delisle explique :« Nous voulons que la mort<strong>de</strong> Guill<strong>au</strong>me serve à quelquechose. »Grâce à l’initiative <strong>de</strong>s Services<strong>au</strong>x étudiants et avec la collaborationdu Département <strong>de</strong>s services<strong>au</strong>x étudiants et <strong>de</strong> ChristianPelletier, inspecteur à la Directionrégionale <strong>de</strong> Montréal–1 (DRIM–1) <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong> et responsable <strong>de</strong>l’enquête sur l’acci<strong>de</strong>nt, les parents du jeune Delisle ont pu non seulementrecevoir les condoléances d’étudiants durement interpellés par lesort du jeune homme, mais <strong>au</strong>ssi profiter <strong>de</strong> l’occasion pour faire passerun message, <strong>au</strong> nom <strong>de</strong> leur fils. « Nous souhaitons les conscientiser <strong>au</strong>xdangers qui les guettent sur le marché du travail, leur rappeler qu’ilssont les lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong> <strong>de</strong>main et qu’ils <strong>de</strong>vront assumer leur part <strong>de</strong> responsabilitéen matière <strong>de</strong> sécurité <strong>au</strong> travail », déclare Jean Delisle.L’inspecteur Pelletier, solidaire <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong>puis ledébut, a apprécié l’expérience. « Ces étudiants ont déjà acquis be<strong>au</strong>coup<strong>de</strong> connaissances et ils posent <strong>de</strong>s questions très pertinentes », expliquet-il,pendant qu’un étudiant parcourt son rapport d’enquête.Cette initiative toute simple a été un be<strong>au</strong> succès. Selon RéjeanGosselin, communicateur régional à la DRIM–1, « plus <strong>de</strong> 200 étudiantsont pris le temps <strong>de</strong> s’arrêter <strong>au</strong> stand, et plusieurs sont repartis avec<strong>de</strong>s brochures, <strong>de</strong>s documents, un exemplaire <strong>de</strong> Prévention <strong>au</strong> travail. Etça, poursuit-il, c’est sans compter le professeur qui a <strong>de</strong>mandé à recevoir<strong>de</strong> la documentation pour qu’il puisse s’en servir dans ses cours ».La prévention avance, à force <strong>de</strong> petits pas. Grâce <strong>au</strong>x parents<strong>de</strong> Guill<strong>au</strong>me, soutenus par les Services <strong>au</strong>x étudiants <strong>de</strong> l’ETS et laDRIM–1 <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong> qui ont accueilli favorablement leur idée, <strong>de</strong>s futurstravailleurs sont entrés dans le grand univers <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong> la sécurité« AVANT <strong>de</strong> faire le pas qui les mènera <strong>au</strong> marché du travail », commele fait très justement remarquer l’inspecteur Christian Pelletier. OFrançois MessierETSUne idée, une rencontre,un pas <strong>de</strong> plus…Photo Réjean Gosselin, <strong>CSST</strong>restent les parents p<strong>au</strong>vres, puisqu’ils’agit souvent <strong>de</strong> cours facultatifs », estimeM. George. Selon lui, les ordresprofessionnels se sont montrés très réceptifs<strong>au</strong>x propositions <strong>de</strong> la <strong>CSST</strong>.« Comme bien <strong>de</strong>s gens, ils n’étaient pasconscients <strong>de</strong> l’acuité du problème et <strong>de</strong>l’ampleur <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts et <strong>de</strong>s maladiesdu travail chez les jeunes », signale-t-il.Ainsi, <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> partenariatont été trouvées, soit en ce qui a traità la formation, <strong>au</strong>x contacts avec <strong>de</strong>sprofessionnels ou <strong>au</strong>x démarches communes<strong>au</strong>près <strong>de</strong>s universités. Selon lechargé <strong>de</strong> dossier, cette collaborationà l’acquisition <strong>de</strong>s connaissances ensanté-sécurité du travail dans la formationuniversitaire favorise <strong>de</strong>s actionsréelles qui, dépassant les vœux pieux,donneront <strong>de</strong>s résultats positifs.« Investir » un terrain acci<strong>de</strong>ntéQu’ils aient quitté les étu<strong>de</strong>s ou pas,<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> jeunes arrivent chaqueannée sur le marché <strong>de</strong> l’emploi, enparticulier pendant l’été. À preuve,39 % <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts <strong>au</strong>xquels ils sontmêlés surviennent entre mai et août. La<strong>CSST</strong> juge donc crucial d’intervenirdirectement dans les milieux <strong>de</strong> travailpour, d’une part, renseigner ces jeunessur leurs droits et leurs responsabilitésà l’égard <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong> la sécuritéet, d’<strong>au</strong>tre part, pour sensibiliser lesemployeurs <strong>au</strong> rôle qu’ils doivent jouerdans la formation <strong>de</strong> ces travailleursinexpérimentés. Mais, pour être efficaces,les opérations terrain doiventêtre structurées. En d’<strong>au</strong>tres termes, ilf<strong>au</strong>t viser juste ! La <strong>CSST</strong> a donc dresséun portrait <strong>de</strong> la population ciblée,comprenant <strong>de</strong>s données sur ses valeurset ses comportements. Cette analysefait ressortir le fait que si les jeunesveulent être considérés comme <strong>de</strong>sadultes, ils pensent néanmoins souventqu’un « job » d’été ou à temps partiel,ce n’est pas un vrai emploi. En outre,ils sont peu conscients <strong>de</strong>s risques.La santé et la sécurité ne figurent pasparmi leurs priorités et ils surestimentparfois leur force. À cela s’ajoute lefait que souvent les jeunes « n’ont pastoute la formation nécessaire parcequ’ils ne restent pas assez longtempsdans le même milieu <strong>de</strong> travail », faitremarquer Renée St-Cyr.C’est donc avec ces données entête que <strong>de</strong>s directions régionales <strong>de</strong>la <strong>CSST</strong> ont élaboré leurs propresstratégies découlant du plan d’action12| Prévention <strong>au</strong> travail | Automne 2002 |