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de l'école au boulot - CSST

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Recherche à l’IRSSTBoursierMamert MbonimpaÉcole polytechniqueStabiliser les solset les remblais<strong>au</strong>tour <strong>de</strong>s ouvrages miniersMamert Mbonimpa a, pour lemoins, un parcours étonnant. Il a obtenuson titre d’ingénieur civil dans son paysd’origine, le Burundi, puis fait unemaîtrise et un doctorat en géotechniqueen Allemagne, pour ensuite compléter<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s postdoctorales en environnementminier <strong>au</strong> Québec avec, enpoche, une bourse <strong>de</strong> l’IRSST : <strong>de</strong> quoien impressionner plus d’un!C’est avec toute l’humilité qui caractériseles personnes ayant surmonté<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s épreuves que MamertMbonimpa raconte son périple. Aprèsl’obtention <strong>de</strong> son baccal<strong>au</strong>réat, il travaillependant <strong>de</strong>ux ans comme professeuradjoint <strong>au</strong> Département <strong>de</strong> géniecivil <strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong>s sciences appliquées<strong>de</strong> l’Université du Burundi.Puis, il quitte son pays pour allerfaire une maîtrise et un doctorat enAllemagne, bénéficiant ainsi d’unebourse du DAAD (office allemandd’échanges universitaires). Il racontequ’il y a rédigé sa thèse et son mémoireen allemand, alors que les <strong>de</strong>ux seuleslangues qu’il parlait à son arrivée là-basétaient le kirundi et le français!Le choixd’une nouvelle terre d’accueilComme à plusieurs compatriotes partisparfaire leur formation à l’étranger, laguerre civile qui sévit <strong>au</strong> Burundi dérobe<strong>au</strong> jeune chercheur son projet <strong>de</strong>revenir enseigner <strong>au</strong> pays. Un <strong>de</strong> sescollègues étudiant à l’École polytechniquelui parle <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> MichelAubertin qui, plus tard, <strong>de</strong>viendra professeurtitulaire <strong>de</strong> la Chaire industrielleCRSNG-Polytechnique-UQATen environnement et gestion <strong>de</strong>s rejetsminiers.Mamert Mbonimpa entre en contactavec lui. De cette rencontre naît l’idée<strong>de</strong> trouver une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul rapi<strong>de</strong>et peu coûteuse qui permettraitd’évaluer le comportement hydrogéotechnique<strong>de</strong>s matéri<strong>au</strong>x utilisés dansla construction <strong>de</strong>s digues qui circonscriventles parcs <strong>de</strong> résidus miniers,<strong>de</strong>s amas <strong>de</strong> roches broyées pouvantatteindre plusieurs dizaines <strong>de</strong> mètres.Une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calculpeu coûteuse et rapi<strong>de</strong>Le boursier explique dans quel contextese fait l’excavation <strong>de</strong> roches et <strong>de</strong>minerais : « Avant <strong>de</strong> trouver ce qu’ilscherchent, les mineurs doivent mettre<strong>de</strong> côté <strong>de</strong>s tonnes et <strong>de</strong>s tonnes <strong>de</strong>matéri<strong>au</strong>x sans valeur commerciale,qu’ils entassent dans <strong>de</strong>s parcs à résidus.Autour <strong>de</strong> ces parcs, on construit <strong>de</strong>sdigues pour empêcher que ces amas <strong>de</strong>rejets ne s’écoulent ni ne s’écroulent,risquant ainsi <strong>de</strong> mettre en dangerla santé et la sécurité <strong>de</strong>s vies environnantes.»Mamert Mbonimpa poursuit sonexplication : « Les matéri<strong>au</strong>x secsprésentent une plus gran<strong>de</strong> stabilité queles matéri<strong>au</strong>x saturés d’e<strong>au</strong>. La pluiepeut donc entraîner une perte <strong>de</strong> résistanceet une diminution <strong>de</strong> la stabilité<strong>de</strong>s digues ou <strong>de</strong>s amoncellements.Dans mon travail, j’ai notamment essayéd’estimer la capacité <strong>de</strong> rétentiond’e<strong>au</strong> <strong>de</strong> matéri<strong>au</strong>x non saturés (secs) àpartir <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> base classiques,faciles à évaluer. »De ces recherches <strong>de</strong>vrait résulterun modèle <strong>de</strong> prédiction <strong>de</strong> la stabilité<strong>de</strong>s digues simple à utiliser, rapi<strong>de</strong> etpeu coûteux, qui permettrait <strong>au</strong>x ingénieurs<strong>de</strong>s entreprises minières d’évaluereux-mêmes cette résistance. Lechercheur fait toutefois une mise engar<strong>de</strong> : « Ce modèle ne <strong>de</strong>vra servirque pour une première évaluation.Il f<strong>au</strong>dra toujours effectuer <strong>de</strong>s testsplus poussés par la suite, surtout siles résultats révèlent un certain risqued’instabilité <strong>de</strong>s digues. »Dans son pays, c’est encore mieux !Environ 11 ans après avoir quittéson pays, Mamert Mbonimpa désiretoujours y retourner pour exercer laprofession qui le passionne : professeurchercheur.« Après mes étu<strong>de</strong>s enAllemagne, en principe, j’avais unposte qui m’était réservé à l’Universitédu Burundi… Maintenant, je ne saisplus. » Selon le chercheur, <strong>de</strong>s dizaines<strong>de</strong> personnes qui <strong>de</strong>vaient rentrer <strong>au</strong>pays pour travailler dans leur universitéont dû prolonger leur exil… Jusqu’àquand ? OIsabelle LabarreLe programme<strong>de</strong> bourses <strong>de</strong> l’IRSSTMamert Mbonimpa est un <strong>de</strong>sétudiants bénéficiant du programme<strong>de</strong> bourses <strong>de</strong> l’IRSST. Celui-ci viseà former <strong>de</strong>s chercheurs en santéet en sécurité du travail <strong>au</strong> Québec.Pour obtenir <strong>de</strong>s informations surle programme <strong>de</strong> bourses <strong>de</strong> l’IRSST,on peut téléphoner <strong>au</strong> (514) 288-1551,ou écrire à bourses@irsst.qc.ca.28| Prévention <strong>au</strong> travail | Automne 2002 |

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