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Rapport annuel ADRAO 1996Points saillants des activitésFigure 2. Croissance des adventices dans des parcellescontenant une variété O. glaberrima (IG 10) et deux variétésO. sativa (Moroberekan et IDSA 6).Poids secd'adventices (g m –2 )24022020018016014012010080604020010 20 30 40 50 60 70 80 90 100Monty Jones,sélectionneur à l’ADRAO :la réalisation d’un rêvecaressé de longue dateIG 10MoroberekanIDSA 6Jours après émergencedépassent leurs concurrentes en taille dès les premiers stadesde leur développement, et l’ombrage fourni par leurvégétation ralentit ensuite la croissance des adventices(figure 2).Les chercheurs ont également mis au jour les caractèresà l’origine du rendement en grains médiocre des lignéesO. glaberrima. Celles-ci ne produisent en général que 74 à150 grains par panicule, contre 250 ou plus pour O. sativa.Leurs panicules portent peu de ramifications secondaires parrapport à celles d’O. sativa, et elles contiennent par conséquentun plus faible nombre d’épillets. Les lignées O. glaberrimamanifestent également des tendances à la verse, à l’égrenageet à une longue période de dormance des semences. De telsinconvénients expliquent pourquoi les producteurs ontremplacé O. glaberrima par des variétés O. sativa.Un nouveau type de plantGrâce à ces criblages, les chercheurs ont pu identifier huitlignées O. glaberrima qui allaient servir de géniteurs pourun programme de croisements interspécifiques avecO. sativa. Tout en présentant l’architecture de plantcaractéristique d’O. glaberrima, ces lignées étaientrelativement productives et avaient une bonne qualité degrain. Les chercheurs ont choisi comme géniteurs O. sativacinq variétés améliorées à haut rendement de l’ADRAO, etils ont réalisé 48 croisements entre les deux espèces.Les résultats des croisements interspécifiques sontaléatoires : il y a une forte probabilité pour que lesdescendances soient stériles. « Nous étions sur des charbonsardents », se souvient Jones. « Néanmoins, il arrive que deséchanges de gènes se fassent spontanément entre les deuxespèces dans les champs des paysans, et nous pensions doncavoir une chance de réussir. »Finalement, sept des 48 croisements ont produit quelquesgraines fertiles. Les plants issus de ces graines se classaientdans trois catégories : la plupart ressemblaient à O. glaberrimaou à O. sativa, et quelques-uns—les véritables descendancesinterspécifiques—présentaient des caractères des deuxgéniteurs. Parmi ces derniers, un petit nombre combinaitles épillets abondants d’O. sativa avec les feuilles tombanteset la croissance vigoureuse d’O. glaberrima.Deux rétrocroisements ont été effectués entre cesdescendances et les géniteurs O. sativa afin de restaurer la16
Rapport annuel ADRAO 1996Points saillants des activitésfertilité et d’accroître le potentiel de rendement. On a ensuiteprocédé à des sélections avec la méthode pedigree sur sixgénérations, jusqu’à ce que les caractères désirés soientstabilisés. C’est ainsi que le nouveau type de plant a vu lejour.Testées en station avec un faible apport d’intrants, deuxdes descendances interspécifiques ont donné des rendementssupérieurs à ceux des témoins O. sativa et O. glaberrima,faisant ainsi preuve d’un degré élevé d’adaptation à unenvironnement difficile. Cultivées avec un niveau élevéd’intrants, elles ont systématiquement produit 3,4 à3,8 tonnes par hectare, dépassant significativement legéniteur O. glaberrima et se classant à égalité avec le témoinO. sativa (tableau 2). Ces descendances présentaient à lafois une croissance de départ vigoureuse, un cycle court, unrendement élevé et une bonne qualité de grain.Le nouveau type de plant ne permettra pas à lui seul derésoudre le problème des adventices. Il sera la pièce maîtressed’un ensemble de mesures—et notamment de pratiquesagronomiques améliorées telles qu’une densité de semis plusélevée—qui tireront leur efficacité de leur combinaison.Jusqu’à présent, cette pièce maîtresse faisait défaut. Commele dit Johnson, « avec un bon type de plant, la victoire devientpossible sur les autres fronts ».De nouveaux outilsL’équipe de l’ADRAO met au point de nouveaux outils pouraccroître l’efficacité de son programme d’améliorationgénétique.Au laboratoire de Mbé, les chercheurs ont recours à laculture d’anthères pour accélérer l’obtention du produit final.Il s’agit d’une forme de culture de tissus qui permet derégénérer des plants entiers à partir de l’anthère ou partiemâle de la fleur à l’aide de divers milieux de culture. Cettetechnique repose sur le fait que les anthères (et le pollenqu’elles renferment) sont haploïdes—c’est-à-dire qu’ellesne contiennent qu’un exemplaire de chaque chromosome.La duplication des chromosomes donne des plants diploïdesfertiles, possédant deux jeux identiques de chromosomes.On peut se servir de la culture d’anthères pour produire deslignées génétiquement stables, de fertilité élevée, en l’espaced’environ 24 mois, contre cinq à six ans avec les méthodesd’amélioration conventionnelles. En outre, la cultureTableau 2. Rendement en grains de 22 descendances interspécifiqueset de leurs géniteurs avec des niveaux d’intrantsdifférents.VariétésWAB450-I-B-P-106-HBWAB450-24-2-3-P33-HBWAB450-I-B-P-38-HBWAB450-24-2-1-P-5-HBWAB450-I-B-P-20-HBWAB450-I-B-P-160-HBWAB450-24-3-2-P18-HBWAB450-11-1-1-P3-HBWAB450-I-B-P-133-HBWAB450-I-B-P-91-HBWAB450-I-B-P-31-HBIDSA 6 (géniteurWAB450-I-B-P-32-HBWAB450-I-B-P-23-HBWABC 165WAB450-I-B-P-62-HBWAB56-104WAB450-I-B-P-142-HBWAB450-24-3-1-P135-HBWAB450-I-B-P-147-HBWAB450-I-B-P-105-HBWAB450-15-3-1-P8-HBWAB450-11-1-8-KBWAB450-I-B-P-137-HBWAB450-I-B-P-28-HBRendementen grains (kg ha1Niveau élevé Faible niveau1d'intrants1d'intrants3692a1613 bcde3665ab1496 de3610ab1833 abcde3600ab1511 de3583ab2003 abc3578ab2164 a3565ab1463 de3533ab1395 de3525ab1685 bcde3448abc1533 cde3370abc1703 abcdeO. O . sativa)a ) 3368abc1390 e3305abc1521 de3278abcd1498 de3270abcde1885 abcd3259abcde1714 abcde3255abcde1460 de3220abcde1456 de3120bcdef1793 abcde2933cdef1705 abcde2715defg1667 bcde2699efg1640 bcde2608gf1542 cde2493g1409 de2373g1668 bcdeCG 14 (géniteurO. O . glaberrima)) 1693g2073 ab1Les moyennes suivies des mêmes lettres ne présentent pas dedifférence significative.d’anthères permet de conserver du matériel génétique quiserait sinon éliminé.En décidant d’employer cette technique complexe pourla régénération d’un nouveau type de plant de riz, leschercheurs de l’ADRAO s’aventuraient en terrain inconnu.–)17
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