Association pour le développement de la ... - Africa Rice Center

Rapport annuel ADRAO 1996Points saillants des activitésfortement. Mais au-delà de 10, la courbe s’aplanit rapidementet l’incidence demeure remarquablement stable jusqu’à desniveaux d’exposition atteignant 1000 piqûres par an. Celas’explique par le fait que, lorsque le niveau d’expositionaugmente, la population acquiert une immunité. Aux niveauxles plus élevés (plus de 1000 piqûres infectieuses par an),on peut même enregistrer une diminution du nombre de casde paludisme, bien que la forme exacte de la courbe ne soitpas connue.Si l’on extrapole les chiffres enregistrés en saison sèchedans les villages de la savane, on obtient des niveaux allantde 50 à 100 piqûres infectieuses par individu et par an. Tousles types de villages se situent donc nettement au-delà dupoint à partir duquel la courbe s’aplanit. En d’autres termes,lorsque le niveau d’infestation est aussi élevé, le fait que lariziculture soit ou non pratiquée n’influe pas sur l’incidencedu paludisme à moyen ou à long terme.Les données enregistrées dans le Sahel laissent à penserque la présence des rizières pourrait même apporter unecertaine protection. Ici, le caractère saisonnier de l’expositionsemble influer fortement sur la sensibilité. Dans les villagesdes zones pastorales arides, 220 individus sur 1000, soit plusdu cinquième de la population humaine, ont des accès depaludisme pendant la courte saison des pluies, tandis quedans les périmètres irrigués de l’Office du Niger oùl’exposition s’étend sur toute l’année, on ne compte que57 cas pour 1000 habitants, ce qui représente une incidencequatre fois plus faible.En revanche, les experts en visite dans les périmètresirrigués auraient bien tort de ne pas emporter leur chloroquine,prévient Teuscher. Les nouveaux arrivants—travailleurs migrants, commerçants et autres—sontparticulièrement vulnérables. Le niveau de revenus desexploitants, qui leur permet d’acheter des moyens deprotection tels que des moustiquaires et des médicamentsprophylactiques, contribue sans doute aussi à expliquerl’incidence plus faible de la maladie. En tout état de cause,étant donné que la densité de la population humaine estbeaucoup plus forte dans les périmètres que dans les zonespastorales environnantes, le nombre absolu de personnesatteintes par le paludisme y est plus élevé.Le taux de survie des moustiques pourrait être un autrefacteur explicatif de l’incidence relativement élevée du...mais dans les périmètres irrigués du Sahel, les nouveauxarrivants, de même que les experts en visite, constituent ungroupe à haut risque...paludisme dans les zones pastorales. Lorsque la populationde moustiques dépasse un certain seuil, la durée devie de chaque individu se trouve réduite du fait del’accentuation de la concurrence pour les ressources. Unmoustique doit avoir au moins 12 jours pour devenirinfectieux. Dans les périmètres irrigués où leur populationest nombreuse, seuls 1 à 3% des moustiques vivent aussilongtemps, tandis que dans les zones pastorales où leurdensité est relativement faible, cette proportion peutatteindre 79% en saison sèche. Paradoxalement, la diminutionde la population de moustiques peut accroître lesrisques de maladie en prolongeant la vie de ceux quisurvivent.Pas de menaceLes recherches du consortium ne sont pas encore achevées,et il convient donc de traiter avec prudence les résultatsobtenus à ce jour. Mais le tableau qui se dessine laisse àpenser quel’introduction ou l’intensification de la riziculturede bas-fond n’accroîtra les risques de paludisme ni dans lazone forestière ni dans la savane, où la maladie est déjàendémique. Dans le Sahel, la création de nouveauxpérimètres irrigués ou l’expansion des périmètres existantspourrait augmenter les risques à brève échéance, quand denouveaux colons et travailleurs agricoles s’installeront. Maiscette situation ne persistera pas une fois que les nouveauxvenus auront acquis une immunité.31