Association pour le développement de la ... - Africa Rice Center

Rapport annuel ADRAO 1996Points saillants des activitéss’ils semaient trop tôt, le riz était anéanti en début decroissance par un vent froid chargé de poussière ; s’ilssemaient trop tard, les plants flétrissaient sous le soleil ardentde la saison chaude. Même la culture d’hivernage pouvaitêtre détruite par le froid si elle était semée trop tardivement.Diop a beaucoup appris avec l’expérience, mais sonapprentissage a été facilité par un encadrement institutionnelsolide. A Thiagar, il a récemment participé à une « journéede restitution ». De nombreuses réunions de ce type—quiservent à faire le point sur tous les aspects techniques de lariziculture, comme la fertilisation—sont organisées endifférents points de la vallée par la Société d’aménagementet d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et desvallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED). Cetorganisme, qui apporte un appui aux producteurs, est l’undes principaux partenaires de recherche de l’ADRAO (voirencadré).De l’avis de Diop, la réunion a été véritablement profitable.« Je m’attendais à entendre des recommandationsirréalistes pour nous autres, petits exploitants », dit-il. « Maisau contraire, on nous a donné des conseils qui complètentce que nous faisons déjà. Plutôt que d’essayer de nous fairedépenser davantage, on nous a expliqué comment utilisernos ressources plus efficacement pour obtenir de meilleursrésultats. »Restitution des résultats de la rechercheLes organisateurs de la réunion ont traité de deux aspects :l’observation du calendrier cultural et le respect des doseset des dates de fertilisation. Le choix de ces thèmes et lesrecommandations formulées reposaient sur les résultats derecherches récentes.Des enquêtes effectuées chaque année depuis 1995montrent que la non-observation du calendrier culturaldemeure la principale cause des bas rendements desproducteurs de la vallée du fleuve Sénégal. Pour diversesraisons—qui ne tiennent pas seulement au défaut d’expérience,mais aussi au manque de crédit et d’intrants —, lespaysans démarrent régulièrement la saison avec du retardet, au fur et à mesure que les semaines passent, ce retard nefait que s’accentuer. D’après les enquêtes, le respect des datesdes opérations agricoles est crucial d’un bout à l’autre de lasaison culturale : ainsi, un semis tardif de la culture decontre-saison peut impliquer une absence totale de récolte,car les plants risquent de succomber sous la chaleur extrêmequi règne dans le Sahel en avril et en mai ; un retard dans ledésherbage entraînera une forte diminution de rendement,car les adventices feront de plus en plus concurrence au rizpour l’eau et les éléments nutritifs ; et en cas de retard dansla récolte et le battage, la réduction du taux d’humidité desgrains et les dégâts des ravageurs se solderont encore pardes pertes.Toujours d’après ces enquêtes, la fertilisation donne desrésultats extrêmement variables. Soit les producteurs neparviennent pas à s’approvisionner en engrais au momentoù ils en ont besoin, soit ils ne savent pas comment et quands’en servir. Les engrais une fois appliqués, il n’est pas rarequ’ils soient lessivés par une irrigation excessive ; et quandils restent dans la parcelle, ils profitent parfois davantageaux adventices qu’au riz.Un organisme d’encadrement solideCréée en 1965, la SAED a pour mission de développer lariziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal. Elleencadre les producteurs et mène des recherches.La SAED se distingue de beaucoup d’autr es organismesafricains par la solidité de ses services de vulgarisation.Cette solidité vient en grande partie du dynamisme desa direction et de la qualification et de la motivation deses cadres. Sa couverture géographique bien délimitéelui permet d’optimiser l’utilisation de ses ressources. Sondouble mandat—r echerche et vulgarisation—fait d’elleun interlocuteur privilégié pour les instituts de rechercheet lui donne un sens de responsabilité pour les résultatsdes recherches conjointes.Grâce à l’aide de bailleurs de fonds, la SAED a établiune base de données sur les périmètres irrigués del’ensemble de la vallée du fleuve Sénégal, qu’elle arécemment complétée par l’intr oduction d’un systèmed’infor mation géographique (SIG). Celui-ci constitue unoutil efficace d’analyse agroécologique et deplanification, qui permet un encadrement bien ciblé.Pour garantir la pertinence des recherches conjointes,la SAED organise chaque année une réunion entr e leschercheurs et les représentants des producteurs. Outreses propres cadres, les chercheurs de l’ADRAO et de l’ISRAy participent.33