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Y. Chevallard ENSEIGNEMENT DE L'ALGEBRE - Seminario ...

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178 Y. <strong>Chevallard</strong>aujourd'hui, dépourvu de la puissarice d'investiture et de légitimation nécessaire, mais -negativement-ce rapprochement tend à déqualifier socialement le travailde l'enseignant enbanalisant les objectifs assignés au système d'enseignement - Fecole primaire fournissantici le cas le plus visible, mais non le seul, du type de dysfonctionnement qu'une telleévolution (en elle r mème naturelle) tend à provoquer, et qui peut, à la limite, conduire lesparents a regarder les enseignants comme recevant mission de faire ce qui'ils pourraient trèsbien faire eux-mèmes s'ils en prenaient le temps, dans une perspective où les enseignantsregoivent ainsi un statut social proche de celui de la femme de ménage...4.5. La solution spontanément apportée au problème de l'équilibre de ce rapport de forcesse trouve, pour résumer, dans l'établissement d'une "bonne distance", qui rapproche lesavoir enseigné du savoir savant, et qui Téloigne suffìsamment du savoir des parents. Cesdeux mouvements sont en fait solidaires - et il faut à nouveau souligner ici l'economie deprincipe ainsi réalisée - dans la mesure où tout rapprochement avec le savoir savant (actuelou récent) entrarne ipso facto un éloignement par rapport au savoir des parents.4.6. La question des conditions de compatibilite sociale du système d'enseignement sepose encore - comme on l'a note - à propos d'autres groupes sociaux, et notamment lesgroupes de métier, en relation avec l'usage du savoir concerné qui se trouve réalisé danstei ou tei de ces groupes. S'il est vrai que, à l'instar du groupe des parents, aucun groupede métier ne semble disposer aujourd'hui du capital symbolique qui pourrait fonder lapuissance d'investiture requise, le problème, cependant, se pose ici différemment.4.7. D'une part, le système des groupes de métier est dote d'une structure très làche,atomisée en une multiplicité largement incoordonnée de groupes incapables de donnerTimpression de parler d'une seule voix, tandis que les contestations ponctuelles n'ont quepeu de chances d'ètre culturellement prises en compte, dès lors qu'elles ont à s'opposer à lalégitimité culturelle, historiquement acquise, des savoirs savants. D'autre part, l'articulationentre les groupes de métier et les savoirs savants dont ils mettent en oeuvre des élémentsse fait de manière indirecte, par le truchement de médiations nombreuses, qui créentune constante opacité sociale et culturelle et empèchent ces groupes de développer unecontestation argumentée (et non pas seulement globale et generale, laquelle, pour toujoursrenaissante qu'elle soit, demeure également peu crédible) des savoirs enseignés.4.8. On noterà de ce point de vue que l'intention, actuellement fréquemment formulée ausein de la noosphère, de ne plus donner aux savoirs enseignés que la seule référence dessavoirs savants correpondants, apparatt à cet égard comme une difficile ambition - dès lorsque ce rapprochement, mene avec désinvolture, entrainerait en mème temps l'éloignementpar rapport aux savoirs savants. Dans le dialogue qu'elle voudrait instaurer à cette fin,la noosphère découvre en effet que ses interlocuteurs sont introuvables (ce qui la conduiten bien des cas d'ailleurs à se créer des interlocuteurs imaginaires) ou - de toute facon -

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