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Shay éclata de rire.— Tu t’y habitueras. À La Fumée, les trucs ne sortent pas tout cuits du mur. Tu as intérêtà t’accrocher à <strong>ce</strong> que tu apportes avec toi. Ne commen<strong>ce</strong> pas à le distribuer <strong>au</strong> premier quite le demande.Shay jeta un regard noir à Croy, lequel baissa la tête d’un air pen<strong>au</strong>d.— J’allais lui donner quelque chose en échange, insista-t-il.— Ben voyons, fit David.Tally remarqua sa main sur l’ép<strong>au</strong>le de Shay, sa façon de l’effleurer tandis qu’ilsmarchaient. Elle se souvint de la manière plutôt rêveuse dont Shay avait toujours parlé deDavid. Ce n’était sans doute pas la seule promesse de la liberté qui avait fait venir son amie.Ils parvinrent à la lisière des fleurs, où un enchevêtrement d’arbres et de buissons partaità l’ass<strong>au</strong>t d’une montagne imposante…— Comment faites-vous pour empêcher les orchidées de se propager ? voulut savoirTally.Les yeux de David pétillèrent comme si on abordait son sujet favori.— C’est <strong>ce</strong>tte vieille forêt qui les arrête. Elle est là depuis des siècles, peut-être mêmeavant les Rouillés.— Elle renferme de très, très nombreuses essen<strong>ce</strong>s, dit Shay. Ce qui la rend assez fortepour tenir la m<strong>au</strong>vaise herbe à distan<strong>ce</strong>.Elle leva les yeux vers David, quêtant son approbation.— Autrefois, toutes <strong>ce</strong>s terres servaient <strong>au</strong>x cultures ou <strong>au</strong>x pâtures, continua-t-il enembrassant d’un geste les vastes étendues blanches derrière eux. Les Rouillés les avaientdéjà sérieusement épuisées avant l’implantation des orchidées.Après quelques minutes de progression à travers la forêt Tally comprit pourquoi les fleursétaient contenues. Les buissons et les arbres noueux s’entretissaient si étroitement qu’ilsformaient une muraille infranchissable de part et d’<strong>au</strong>tre. Même sur le sentier, elle devaitconstamment écarter des branches, des brindilles, enjamber des racines ou des rochers.Jamais elle n’avait vu de bois si touffu et inhospitalier. Des plantes grimpantes hérisséesd’épines à l’allure redoutable barraient la semi-obscurité, comme du fil de fer barbelé.— Vous habitez vraiment là-dedans ?Shay s’esclaffa.— Ne t’en fais pas. Nous sommes encore loin d’être arrivés. On s’assure simplement quetu n’as pas été suivie. La Fumée se trouve be<strong>au</strong>coup plus h<strong>au</strong>t, à un endroit où les arbres nesont pas <strong>au</strong>ssi denses. Le torrent est proche, de toute façon. On pourra sortir les planches.— Ouf ! fit TallySes nouvelles ch<strong>au</strong>ssures, plus ch<strong>au</strong>des que les antidérapantes, commençaient à luifaire mal <strong>au</strong>x pieds. Elle se demanda <strong>ce</strong> qui se serait passé si les rangers ne les lui avaientpas données. Comment se procurait-on des ch<strong>au</strong>ssures neuves à La Fumée ? En leséchangeant contre tout son stock de nourriture ? En les fabriquant soi-même ? Elle regardales pieds de la personne qui la précédait, David, et vit des ch<strong>au</strong>ssures artisanales, telles deuxplaques de cuirs cousus de façon grossière. Curieusement, elles semblaient lui permettre dese dépla<strong>ce</strong>r avec grâ<strong>ce</strong> à travers les sous-bois, d’un pas sûr et silencieux, alors que les <strong>au</strong>tress’avançaient avec la discrétion d’un troupe<strong>au</strong> d’éléphants.La seule idée de confectionner soi-même une paire de ch<strong>au</strong>ssures lui donnait le tournis.Aucune importan<strong>ce</strong>, se dit Tally. Une fois à La Fumée, elle activerait son pendentif et se

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