CR<strong>É</strong>ER DES EMPLOIS DANS LES TERRITOIRESlourd tribut (industrie : - 4,9 %, soit près de 12 000emplois perdus ; BTP : - 2,8 % ; tertiaire : - 1,4 %)(voir la figure 1).Globalement, le Nord-Pas de Calais connaît un importantdéficit d’emplois, qui se manifeste par un tauxd’emploi très en-deçà du niveau national.Neuf zones d’emploi ont un taux de chômage supérieurà la moyenne régionale (12,6 %), elle-même sensiblementplus élevée que la moyenne de la France métropolitaine(9,1 %). Il s’agit :• du littoral : Calais, Boulogne, Dunkerque ;• de l’ancien bassin minier : Béthune, Lens, Douai etValenciennes (où l’industrie des matériels de transportautomobile et ferroviaire - est très présente) ;• de la partie méridionale du département du Nord :Cambrai et la vallée de la Sambre, autour de Maubeuge(voir la figure 2).Figure 1 : Pertes d’emplois salariés du secteurprivé dans la région Nord-Pas deCalais.Dans la région Nord-Pas de Calais, des acteurscroyant en l’avenir de l’industrieDe sa tradition industrielle, le Nord-Pas de Calais a héritéla volonté de maintenir des activités de productionprofondément renouvelées, s’appuyant sur des savoirfaire,et résolument orientées vers l’innovation (1), avecle soutien de ses sept pôles de compétitivité (2).(1) La stratégie régionale de l’innovation Nord-Pas de Calais a été approuvéeen décembre 2009 ; voir http://www.nordpasdecalais.fr/srde/telechargement/SRI/sri.pdf(43 pages).(2) Les 7 pôles de compétitivité sont : le Pôle I-Trans (matériels de transport),le Pôle Nutrition-Santé-Longévité, le PICOM (Pôle Industries duCOMmerce), le Pôle UP-TEX (nouveaux matériaux textiles), le PôleMAUD (Matériaux à Usage Domestique), le Pôle Aquimer (valorisationdes produits de la mer) et, enfin, depuis mai 2010, le Pôle TEAM(Technologies de l’Environnement Appliquées aux Matériaux).Figure 2 : Taux de chômagelocalisés par zone d’emploi.8R<strong>É</strong>ALIT<strong>É</strong>S INDUSTRIELLES • AOÛT 2010
A l’occasion des Etats généraux de l’industrie (EGI), lerapport publié de la DIRECCTE intitulé « Les enjeuxde l’industrie Nord-Pas de Calais » (3) a servi de diagnosticaux ateliers régionaux qui se sont réunis endécembre 2009 et en janvier 2010.Ces ateliers régionaux des EGI ont formulé de nombreusespropositions qui alimenteront au cours des prochainsmois les réponses régionales aux appels à projetsdu programme des investissements d’avenir (4). Cespropositions contribueront, par ailleurs, à développerles politiques d’animation régionale des filières, à l’instarde celles déjà mises en œuvre dans l’automobile,avec l’Association Régionale de l’Industrie Automobile(Aria).Parmi les acteurs publics, il faut souligner le rôle del’Etat et de ses établissements financiers, mais aussicelui de la région Nord-Pas de Calais et de son réseaude correspondants :• L’Etat, représenté par le Préfet de région et son brasdroit le Secrétaire général aux affaires régionales, veilleà la cohérence de la mise en œuvre des politiques nationaleset de celles de la Commission européenne dans ledomaine économique régional. Il dispose, depuis juin2009, d’un commissaire à la réindustrialisation, chargéde faciliter et de coordonner la mise en œuvre des politiquesde l’Etat en matière d’anticipation des difficultés,d’accompagnement des entreprises et de revitalisationéconomique, en lien étroit avec les directions des ministères(DATAR, DGCIS, DGEFP, …) et au contact desterritoires ;• Par leurs multiples contacts avec les entreprises, lesservices de l’Etat (DIRECCTE, Pôle Emploi, DRFiP)jouent un rôle essentiel sur le plan de la connaissancedes besoins en matière de développement technologiqueet industriel et de difficultés financières, ainsi quede contrôle des relations du travail, de formation et derecrutement ;• Dans le domaine financier, le réseau Banque deFrance a développé son rôle dans la médiation du créditdepuis l’automne 2008, à l’instar des directionsrégionales de la Caisse des Dépôts et d’Oséo, qui ontmis en place en 2009 un guichet PME-PMI pourl’orientation (et le suivi) des entreprises vers les outils definancement les plus appropriés, en liaison avec lesacteurs locaux du développement économique ;• Le Conseil régional est consacré dans son rôle de chefde file des aides des collectivités territoriales (5) depuisl’adoption, en 2005, d’un schéma régional de développementéconomique et sa prise de responsabilité dansla mise en œuvre du volet économique du contrat deprojet et du programme opérationnel du FEDER, avecl’appui de son bras armé financier, FINORPA (égalementun des opérateurs, parmi d’autres, des conventionsde revitalisation) ;• Les agences de développement : au niveau régional,Nord-France Experts (NFX), correspondant régionalde l’AFII (6) et, au niveau des grandes zones d’emploi,le réseau des agences de développement locales(Dunkerque Promotion, Calais Développement, Saint-Omer Développement, Cambrésis développement,APIM pour la promotion de l’agglomération lilloise).De longue date, ces acteurs savent travailler ensemble ;leur mobilisation exceptionnelle, depuis l’automne2008, a encore renforcé cette collaboration.DES OUTILS NOUVEAUX À COMBINER AVEC LESOUTILS EXISTANTS, NATIONAUX ET R<strong>É</strong>GIONAUXUn renouvellement des outils nationaux d’appui auxentreprisesLa crise a amené l’Etat à mettre en place un dispositifrenforcé en direction des entreprises, dans le cadre duplan de relance de l’automne 2008. Ce plan s’estnotamment traduit par un renforcement de la mobilisationdes réseaux de la Caisse des Dépôts et d’Oséo etpar un élargissement de la panoplie des interventionspubliques, avec de nouveaux régimes d’aides aux PME,en vigueur jusqu’à la fin 2010 (7). Récemment, ces dispositifsont été encore renforcés à la suite des Etatsgénéraux de l’Industrie (aides à la réindustrialisation,prêts « verts » bonifiés).Ces dispositifs complètent (ou perfectionnent) lesoutils antérieurs, qui continuent à jouer un rôle important.Ils constituent une large panoplie, dont ilconvient de mobiliser les aides à bon escient et ensynergie.Une partie de ces dispositifs est uniforme sur l’ensembledu territoire métropolitain, tandis que l’autreest modulée de façon à opérer une discrimination positiveen faveur de territoires plus fragiles : c’est l’objet durégime des aides à finalité régionale (AFR) 2007-2013,dont le zonage couvre au niveau national une populationde 9,33 millions d’habitants. Le Nord-Pas deCalais, avec un territoire éligible peuplé de 1,25 milliond’habitants, est, de loin, la principale région à bénéficierde ce zonage.C’est dans ce cadre qu’est mise en œuvre la primed’aménagement du territoire (PAT), qui permet de(3) « Les enjeux de l’industrie de la région Nord-Pas de Calais », 640pages, décembre 2009, publication DREAL (service développementindustriel et technologique) et DRTEFP, direction intégrée depuis janvier2010 au sein de la DIRECCTE.http://www.Nord-Pas de Calais.drire.gouv.fr/(4) Programme des investissements d’avenir, dont le dispositif est inspirédes conclusions du rapport « Investir pour l’avenir » d’Alain Juppé etMichel Rocard.(5) Les intercommunalités restent compétentes pour allouer aux entreprisesdes aides à l’immobilier d’entreprise.(6) L’Agence Française des Investissements Internationaux, créée en 2001,a pour mission la promotion, la prospection et l’accueil des investissementsinternationaux en France.(7) Aides compatibles d’un montant limité (ACML), Aides temporairessous forme de garantie, Aides temporaires en capital-investissement…FRANÇOIS YOYOTTER<strong>É</strong>ALIT<strong>É</strong>S INDUSTRIELLES • AOÛT 2010 9