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R É A L I T É S

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CR<strong>É</strong>ER DES EMPLOIS DANS LES TERRITOIRESrent majoritairement incapables de prendre la mesurede l’impact de la crise en termes d’exploitation etd’évolution des postes du bilan financier des entreprises.L’enjeu est donc de changer de posture de gestion : ilconvient de dépasser le simple regard sur l’historiqued’exploitation, qui était de mise jusqu’ici, et de s’engagerrésolument dans un pilotage prévisionnel par le« cash ».UN ENJEU PR<strong>É</strong>GNANT EN MATIÈREDE RESSOURCES HUMAINES : LA N<strong>É</strong>CESSIT<strong>É</strong>DE « MANAGER PAR LES COMP<strong>É</strong>TENCES »En raison de la proximité de la Suisse, les activités dudécolletage et des métiers connexes ont connu, par lepassé, de sérieuses difficultés de recrutement. Celles-ciresurgiront à la première embellie et elles iront croissant,au fur et à mesure que la reprise s’affirmera.Ces difficultés de recrutement sont de nature à menacerle rebond économique et le développement futurde la vallée. En effet, admettre l’hypothèse d’un indispensablechangement de modèle économique (tournédésormais vers la montée en gamme des productionset la fourniture de sous-ensembles à haute valeurd’usage), c’est admettre également, de facto, l’importancestratégique des savoir-faire et des compétences.Dans un contexte d’efficacité croissante des paysémergents, les entreprises sont soumises à un niveaude concurrence encore jamais atteint.Au-delà de la valorisation comptable, la valeur d’uneentreprise ne repose plus seulement sur la qualité deses équipements, mais est constituée d’une série d’actifsimmatériels, qui en constituent le patrimoine réel.Les savoir-faire, assis sur les compétences, sont un élémentessentiel de ce capital immatériel. Il convient deles préserver et de les valoriser : plus les salariés sontmis en mesure de valoriser leur potentiel, plus l’entrepriseest performante.Dans une économie de la fonctionnalité, en cours dedéveloppement, qui va tendre à étalonner les entreprisessur de nouveaux déterminants, la prise encompte des compétences est un élément essentiel de lacompétitivité et du développement de l’excellenceindustrielle.Cela suppose de stimuler l’innovation managérialecomme un élément clé de la performance et de promouvoirdes stratégies d’entreprise qui soient porteusesd’un « management par les compétences ».Par ailleurs, l’enjeu est également de stimuler la mobilitédes salariés les moins qualifiés, dans une perspectivede sécurisation des parcours, en donnant unedimension territoriale à l’approche « ressourceshumaines ».Pour l’heure, cette dimension fait cruellementdéfaut…L’IMP<strong>É</strong>RIEUSE N<strong>É</strong>CESSIT<strong>É</strong> DE SUBSTITUERÀ LA RELATION CLASSIQUE ENTRE DONNEURSD’ORDRES ET SOUS-TRAITANTS, UNE STRAT<strong>É</strong>GIECLIENTS-FOURNISSEURS « GAGNANT/GAGNANT »Dans les différentes filières faisant appel au décolletage,la relation clients-fournisseurs reste marquée parun profond déséquilibre entre, d’un côté, les « donneursd’ordres » et, de l’autre, leurs « sous-traitants ».Les donneurs d’ordres maintiennent une forte pression« coûts » (et, par voie de conséquence, « prix »)sur leurs fournisseurs, vis-à-vis desquels ils exercentune véritable « tyrannie de l’achat ».Telle qu’elle s’organise actuellement, la fonction Achatse caractérise par une approche essentiellement financièrequi, méconnaissant dans une certaine mesure lesmétiers et les techniques, ne parvient plus à évaluer àleur juste mesure les offres des fournisseurs.Pendant la crise, les donneurs d’ordres ont fait jouer àleurs fournisseurs le rôle de « variable d’ajustement ».Leur politique d’outsourcing hors de l’Hexagone (dansles différentes filières) est d’autant plus contestablequ’elle intervient à un moment où les donneursd’ordres allemands accordent, quant à eux, une préférenceà leurs propres producteurs.Cantonnée à une vision partielle et non globale du« coût » et ne permettant pas d’apprécier la compétitivitévéritable des offres, cette vision de l’achat estcontestable tant sur le plan économique qu’éthique.Dans les différentes filières, le sous-traitant ne disposeque rarement d’une visibilité pourtant indispensable; la réintégration brutale de productions et ledésengagement des donneurs d’ordres interviennent,le plus souvent, sans délai de prévenance. Elle augmentele risque, pour des fournisseurs en situation dedépendance marquée et déjà affaiblis par la criseCette situation de fait, qui relève d’une stratégie decourt terme, constitue un frein au progrès et aux processusd’innovation.Elle ne permet pas d’anticiper les enjeux de croissanceet de développement durable, qui sont les leviers durebond économique et les instruments de sortie decrise.La modernisation des rapports de sous-traitance dansle sens d’une « coopétition » constitue donc unenécessité économique.Dans les différentes filières, il est essentiel de ré-humaniserles rapports entre acteurs économiques :• chez les donneurs d’ordres, cette ré-humanisationpasse par la prise de conscience du caractère stratégiquede leurs fournisseurs ;• chez les sous-traitants, elle nécessite une prise deconscience des limites d’une hyperspécialisation techniquepar sous-segments de produits, ainsi que de lanécessité, qui est la leur, d’accroître leur excellence40R<strong>É</strong>ALIT<strong>É</strong>S INDUSTRIELLES • AOÛT 2010

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