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R É A L I T É S

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DANIEL FIXARI ET FR<strong>É</strong>D<strong>É</strong>RIQUE PALLEZ© Guillaume Horcajuelo/REA« Les Réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) (treize actuellement) ont pour but de rassembler, autour d’un noyaudur d’unités de recherche proches géographiquement, une masse critique de chercheurs de très haut niveau, fédérés dans lecadre d’une stratégie partagée ». Recherche agronomique au CIRAD (à Montpellier), groupement de laboratoires RTRA gérés parl’INRA.plexe à organiser. Un autre constat est la quasi-absencede relations entre les PRES et les pôles de compétitivité,même dans le domaine où les PRES semblaient apriori les plus légitimes, à savoir le volet formation.Cette absence s’explique, en particulier, par le fait queles pôles, au début, ont été incités à être avant tout des« usines à projets » de R&D, et que l’aspect formationy a été quelque peu négligé.Quant aux RTRA, certains d’entre eux peuvent choisird’ignorer complètement les pôles de compétitivité pourtravailler (plutôt en bilatéral) avec des industriels surdes innovations de rupture incompatibles, au nom dusecret industriel, avec les exigences du travail collaboratifqu’encouragent les pôles.Au total, si les dispositifs PRES, RTRA et PC sont souventjugés « intelligents » pris séparément, ils ont étéconstruits de manière relativement indépendante lesuns des autres. Leurs interfaces ne sont ni naturelles (ausens où il y aurait des complémentarités évidentes), nivraiment fixées par les textes juridiques qui leur ontdonné naissance.En outre, ils prennent place dans un paysage déjà saturé(nombreux organes de valorisation, fondationspubliques et privées, clusters de recherche et réseauxscientifiques préexistants, notamment au niveau régional…).D’où, parfois, des tensions institutionnellesliées à des recouvrements de compétences, à des questionsde leadership, à un sentiment de concurrencedans l’accès aux financements… Partant de ce constat,deux attitudes coexistent. Certains estiment qu’uneattitude volontariste visant (notamment) à une simplificationradicale est nécessaire. D’autres jugent que le« puzzle » va progressivement se mettre en place, mêmesi la cohérence d’ensemble n’était pas donnée au départ.Cela étant, ces politiques traduisent un mode d’actionpublique qui nous semble en profonde rupture avec desconceptions longtemps mises en application. L’Etat yrelâche sa position surplombante et préfère, auxapproches top-down, des approches bottom-up (appelsd’offres vis-à-vis des entreprises ou du monde académique)et incitatives (par le biais de divers mécanismesde financement). La conduite même de ces politiquesse veut de plus en plus partenariale : définition concertéedes objectifs, voire liberté donnée à ces organisations,sur certains aspects, de définir par elles-mêmes lesindicateurs sur lesquels l’Etat les évaluera. Ce qui n’empêchepas les pouvoirs publics de fixer des cadres générauxappliqués dans les appels d’offres, les labellisationset les critères de financement. Mais les instruments nesont pas entièrement figés, ce qui traduit une volontéd’apprentissage et d’expérimentation..., mais, peut-êtreaussi, des controverses internes à l’appareil d’Etat.Cette nouvelle philosophie peu normative peut donnerl’impression qu’il n’y a pas de pilotage des poli-R<strong>É</strong>ALIT<strong>É</strong>S INDUSTRIELLES • AOÛT 2010 61

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