de la guadeloupe - Manioc

(343)ils devaient savoir au inoins que Colbert avait refuse 1786.ce traité, en 1669 ; que ce refus s'était renouvelé en1715 ; et que Montesquieu, ce penseur éclairé, quipossédait une connaissance si approfondie des desseinsd'Albion, avait écrit : que la France ne devaitjamais faire de traité de commerce avec l'Angleterre,qu'à coups de canon. Ce traité fut signé dansdes circonstances où la puissance de la Grande-Bretagne allait toujours croissant, et ne pouvait qu'abuserde notre faiblesse. La rivalité des deux nations,depuis long-temps résolue en faveur de l'Angleterre,et incessamment animée parle voisinage deleurs colonies , permettait-elle à la France d'attendrede ce traité d'autres résultats que la ruine de soncommerce ; il lui porta, en effet, un coup plus fatalque la perte de vingt batailles.Le fils du fameux lord qu'en 1764 , nous avonsvu jurer haine et injustice à la France et auxBourbons, Pitt, avait hérité des talents de son père,et surtout de son inimitié contre les Français. Lapaix de 1783 ne fut pas plutôt signée, qu'il entrevit,dans le lointain , le moyen de les punir de leursgénéreux efforts en faveur de l'indépendance desÉtats-Unis; quoique, dans cette circonstance, laconduite des Français eût été provoquée par les déclamationsde son père. Il introduisit, en 1784, dansles Indes Orientales, la culture de la canne à sucre,et l'usage des moulins, persuadé que la rapidité avec