de la guadeloupe - Manioc

(429)tenus quarante-deux colons que le général Collot 1795.avait en-vain tenté de faire mettre en liberté.Ce gouverneur qui n'avait , comme les administrateurs, que ses ressources personnelles pourcombattre l'effervescence générale et neutraliser lesefforts des scélérats que la licence avait déchaînés ,ne put parvenir à les arrêter; mais il présenta sapoitrine à la bouche du canon. Son héroïque dévouementconfondit l'audace de ces hommes égarés,que le crime n'avait pas encore entièrement endurcis; ils n'osèrent faire feu sur leur premier chef; ilsse dispersèrent, et le généreux Collot reçut le prixde son intrépidité ; il sauva la vie à ces quarantedeuxinfortunés (1). L'esprit d'insurrection éclataencore à Sainte-Anne, le 25 août, se propagea àSaint-François , et sembla gagner tous les quartiers.Ces mouvements séditieux déterminèrent à fuirbeaucoup d'hommes paisibles ou menacés ; la peurse communiqua à tous les blancs , et la colonie semblaittoucher au moment d'un bouleversement général.(1) Procès-verbal de la municipalité de la Basse-Terre,cité à la page 7 des notes du mémoire imprimé, en1803, I er vol.