de la guadeloupe - Manioc

(369)La Guadeloupe eu était indignée, lorsqu'elle 1790.apprit, le 5 septembre, que les deux forts de la Martiniquevenaient d'être enlevés par les troupes quitenaient au parti des habitans de Saint-Pierre ;cet important événement la remplit de joie. Le calmerégnait et l'on n'était encore avide que de nouvelles,quand un bateau, arrivant furtivement de la Martinique,le 10 septembre, débarqua à la Basse-Terredeux passagers que l'on vit conduire, avec mystère,chez M. de Clugny. Ces précautions donnèrentl'éveil; la foule, qui les suivit, se précipita dans lamaison du gouvernement et trouva M. de Clugnylisant une dépêche. On demanda qu'elle frit portéeà la municipalité et que les deux passagers y fussentconduits. Ce vœu fut rempli, et la lettre lue publiquement;elle était de M. de Damas, et datée du 6septembre; après avoir parlé du parti que les troupesavaient pris, à la Martinique, de s'emparerdesforts, M. de Damas ajoutait : dans un tel état dechoses, vous voyez que je ne puis vous fournir aucunesorte de secours. Ces expressions rappellent àla mémoire une foule d'événements et de circonstancesqu'on rapproche; chacun croit y voircomplot, un projet de destruction; se représentela Guadeloupe en proie aux malheurs de la Martinique, et la Basse-Terre asservie, par la force, etréduite à l'état déplorable de Saint-Pierre, La commotionfut générale dans la ville; la municipalitéII. 24un