de la guadeloupe - Manioc

1787à1789.(344)laquelle ils se propageraient ne tarderait pas à faireprimer, en Europe, les sucres manipules à trèsbasprix, par des mains libres, sur ceux des Antilles, fabriqués à un prix bien plus élevé, pardes esclaves (1). Le machiavélisme de Pitt sacrifiaitsans regret la Jamaïque, qu'il remplaçait par denouveaux établissements, pourvu qu'il fit tomberSaint-Domingue, cette souveraine des colonies,dont les richesses excitaient un vif sentiment d'envie, dans le cœur jaloux de tous les Anglais. Mais larévolution, que hâtaient un concours singulier decirconstances, vint bientôt changer la face de l'Europeet des Antilles, et fournir au ministère Britauniquedes occasions plus promptes et plus décisives,de signaler sa haine contre les Bourbons, etcontre tout ce qui était Français.(1) Il ne se trompait pas, l'état de détresse de nos îlesdu Vent, en 1823, n'a pas d'autre cause, et les colonsqui l'attribuent à la révolution , ne veulent pas voir que,ans la révolution, l'énorme quantité de sucre qui reflueaujourd'hui de l'Inde, de la Cochinchine, de Manille, detous les établissements espagnols, de Bourbon même,ui n'en fabriquait pas, en 1786, les aurait réduits à ladétresse dont ils se plaignent; cette détresse ne peutqu'aller croissant, surtout lorsque l'Égypte, qui est à nosportes, versera en Europe le sucre, produit de la canne,dont un pacha éclairé à su y introduire la culture.