de la guadeloupe - Manioc

(352)1789. des noirs, établie à Londres, propageaient des doctrinesdont les résultats ne pouvaient être que sinistrespour les colonies. Beaucoup d'hommes marquansavaient formé à Paris, dès l'année 1787, uneassociation pareille. Ils provoquaient, avec autantde bonne foi que d'enthousiasme, une discussionqu'ils étaient bien éloignés de penser devoir compromettre,plus tard, la vie des colons, l'existencedes colonies et les intérêts de la Métropole.Pendant que la prévoyance anglaise, se contentantd'un vain étalage de philantropie, donnaitchaque jour plus d'étendue et d'activité au honteuxcommerce des esclaves , en peuplait ses colonies,afin de se mettre en état d'abolir la traite aussitôtqu'elle pourrait s'en passer, et que cette abolitionentraînerait la ruine des établissements français auxAntilles, il n'était plus question dans les sociétés deParis que de la manière de réaliser le projet de l'émancipationdes nègres. Tous les cercles et tous lesclubs ne retentissaient que de cette proposition,déjà plusieurs fois agitée à la tribune nationale ; desémissaires avaient été envoyés dans les îles françaises,pour y préparer les esprits aux grands changementsqu'on méditait ; comme s'il eût été possiblede faire impunément retentir dans les Antilles lesmots magiques de liberté et d'égalité, avant d'avoirréglé l'usage de cette liberté ?L'assemblée nationale et son comité des colonies,