de la guadeloupe - Manioc

(366)1790. mars, qui ordonnait son installation; et par lesécrits et les discours fréquents dans lesquels les amisdu gouverneur cherchaient à démontrer que lesavantages assurés par la constitution n'étaient pasfaits pour un pays d'esclaves. On vit, avec inquiétude, que l'assemblée coloniale , convoquée àla Basse-Terre pour le 15 juin, n'était plus composéeque d'hommes dont on redoutait surtoutl'opinion et le dévouement à M. de Clugny, surl'esprit duquel ils avaient le plus grand ascendant.Ces motifs, les nouvelles alarmantes qu'on recevaitde la Martinique, et la correspondance assiduede M. de Clugny avec M. de Damas, firentperdre à ce gouverneur le crédit et l'influence quelui avaient acquises sa modération, ses qualitéspersonnelles et les concessions qu'il avait su faire àpropos.La révolution s'avançait à grands pas et faisaitsentir chaque jour, aux soldats comme au peuple,qu'elle était faite par eux et pour eux ; qu'ils avaientbesoin de se réunir pour la défendre et pour conserverles avantages qu'elle leur promettait. Cetteréunion ne s'était pas encore opérée à la Guadeloupe.Ellese fit tout naturellement, le 1 erseptembre1790. Les soldats du régiment de la Guadeloupe ,plus particulièrement instruits de leurs véritablesintérêts, par un mémoire que venait de publierleur quartier-maître , sortirent en ordre du fort; ils