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Par Jean-Pierre!"#$%&'%()*)+,&-.%/#0(1)*)2342546277)*)789:7L’»Œdipe» <strong>de</strong> Langhoff est grec, afghan et françaisc’est « Grospied » et ce<strong>la</strong> colle bien avec <strong>la</strong> versionafghane qui ouvre <strong>la</strong> soirée.Une histoire grecque dans <strong>la</strong> poussièreafghaneTout y part <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, <strong>du</strong> sol où sont allongés lesmorts <strong>de</strong> <strong>la</strong> peste qui ravage Thèbes. Œdipe, unhomme venu d’ailleurs, un étranger, règne sur <strong>la</strong>ville. Il s’y est marié et quand <strong>la</strong> pièce commence,il attend le retour <strong>de</strong> son beau-frère, Créon, envoyéà Delphes consulter les oracles.Créon revient : <strong>la</strong> ville sera sauvée lorsque l’onaura retrouvé le ou les meurtriers <strong>de</strong> Laïos, l’ancienmaître <strong>du</strong> pays dont Œdipe a épousé <strong>la</strong> veuve, Jocaste.On connaît <strong>la</strong> suite : Laïos est son père, Jocastesa mère. Cette <strong>de</strong>rnière comprenant tout avant toutle mon<strong>de</strong> rentra dans sa chambre pour se pendre,comme le raconte <strong>la</strong> servante.Chez Sophocle, Œdipe entre, allonge sur le sol sonépouse-mère suicidée et, avec les broches en or <strong>de</strong>sa robe, se perce les yeux. Chez Müller le corps restepen<strong>du</strong>, les épingles arrachées libèrent l’habit <strong>de</strong>telle sorte qu’avant <strong>de</strong> s’aveugler, ce que voit Œdipec’est le corps nu <strong>de</strong> sa mère-amante.Voir cette scène tour à tour dans <strong>la</strong> version afghaneet dans <strong>la</strong> version française, <strong>de</strong>ux versions que toutoppose, tout comme diffèrent les <strong>de</strong>ux servantes àl’heure <strong>du</strong> ba<strong>la</strong>i, ce jeu comparatif multiplié n’estpas le moindre charme <strong>de</strong> ce spectacle où, commeŒdipe, Langhoff ne cesse <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s questions.!"#$"%$"&$'(")*+",-*./0$."12/)$"3"2/45/-6La tragédie y est comme apaisée par <strong>de</strong>s siècles<strong>de</strong> misère, <strong>de</strong> fatalité et <strong>de</strong> pu<strong>de</strong>ur. <strong>Le</strong>s voix suintentce<strong>la</strong>. Seule <strong>la</strong> musique, re<strong>la</strong>yant les éléments,tonne. Un simplicité que l’on dirait biblique maisle christianisme n’a rien à faire dans cette histoiresur fond <strong>de</strong> catastrophe.<strong>Le</strong> « croisement <strong>de</strong>s trois chemins » où Laïos a trouvé<strong>la</strong> mort (c’est <strong>la</strong> première pierre : Œdipe comprendqu’il a tué le roi mais il ne comprend pas encore quec’est son père) ressemble à un croisement poussiéreux<strong>de</strong> routes comme il y en a tant en Afghanistan…Loin <strong>de</strong> chez eux, les acteurs afghans comprennentcomment Œdipe, étranger comme eux, a besoin <strong>de</strong>papiers d’i<strong>de</strong>ntité.Une histoire grecque en milieu urbainLa version française s’inscrit dans un autre contexte :non celui d’un paysage et d’un pays mais celui d’unehistoire : celle <strong>du</strong> théâtre occi<strong>de</strong>ntal. Costume grisuniformes qui rappellent certains spectacles <strong>de</strong>Meyerhold, tables et chaises comme service minimum<strong>de</strong> tout décor dont ils constituent <strong>la</strong> base,spectateurs cernant l’espace <strong>du</strong> jeu sur quatre côtéscomme sur un ring. Cette version-là est plus brutale,hachée, nerveuse, c’est une version urbaine.<strong>Le</strong> double d’Œdipe <strong>de</strong> <strong>la</strong> version afghane – un idiot<strong>du</strong> vil<strong>la</strong>ge épileptique portant une couronne <strong>de</strong> roi– inventé par Langhoff disparaît ici, comme si sonrefoulement contaminait chaque personnage. L’intimitén’est plus préservée, elle est chose publique :il ne manque que <strong>de</strong>s paparazzi pour photographierle corps nu <strong>de</strong> Jocaste morte.Printed with joliprint<strong>Le</strong> croisement <strong>de</strong>s trois chemins« D’où venons nous ? » est « une <strong>de</strong>s questions fondamentales<strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie grecque » dit-il encore.La version afghane nous entraîne dans un universrural où les maisons sont en terre, où l’on tutoie leciel les pieds nus soli<strong>de</strong>ment accrochés au sol, oùl’on connaît le prix <strong>du</strong> feu, le nom <strong>de</strong>s oiseaux etleur <strong>la</strong>ngage comme Tirésias.Achevant ce renversement cul par-<strong>de</strong>ssus tête, l’intermè<strong>de</strong>écrit par Langhoff nous ramène au bac àsable <strong>de</strong> l’enfance, aux b<strong>la</strong>gues potaches, aux boulespuantes <strong>la</strong>ncées sur l’estra<strong>de</strong> un jour <strong>de</strong> remise <strong>de</strong>s)./(6"#787"9#7,*+4$:;"
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