LE CINÉMA À L’ÉPREUVE DES PHÉNOMÈNES DE CONCENTRATION
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18. L’exploitation en salle consiste, pour un propriétaire indépendant d’une ou plusieurs salles, ou pour<br />
un circuit de salles, à réserver auprès d’un distributeur une copie physique ou le fichier d’un film et<br />
à projeter l’œuvre en percevant la recette de la billetterie. Le taux de location détermine le partage<br />
de la recette entre le distributeur et l’exploitant. Il est fixé simultanément à la durée durant laquelle le<br />
film sera exploité dans une salle. Il est le plus souvent fixé à 50/50 5 des recettes en première semaine<br />
d’exploitation, la part revenant au distributeur pouvant diminuer dès la deuxième semaine. Tous<br />
les distributeurs ne bénéficient pas du même pouvoir de négociation avec les salles et notamment<br />
avec les circuits. Le distributeur se paye avec sa part de recette, notamment en se remboursant du<br />
minimum garanti (MG) qu’il a (parfois) accordé au producteur 6 . Il se paye également de l’ensemble<br />
de ses frais, prélève sa commission et calcule une recette nette à partir de laquelle sera calculée la<br />
part revenant au producteur puis les parts que ce dernier versera aux ayants droit. Le reste demeure à<br />
la salle qui doit payer ses frais fixes, dont son loyer, ses dépenses d’équipement et de personnel. Bien<br />
évidemment, à tous les étages de la filière, les aides ou les subventions, d’une part, et les taxes, de<br />
l’autre, viennent transformer le bilan d’exploitation et engendrent une redistribution très complexe<br />
entre une multitude d’acteurs.<br />
19. En 2014, le prix du billet 7 se partage ainsi. Une fois ôtée la TVA (5,5%, le taux normal pour les activités<br />
culturelles), 10,72% de Taxe Spéciale Additionnelle est prélevée (TSA). Cette taxe alimente le fonds<br />
de soutien qui sert ensuite au financement de la filière. Reste alors une somme qui constitue la « base<br />
film ». Se déduisent ensuite les différents droits encaissés par la SACEM (musique de film, musique<br />
entracte, musique hall et sécurité sociale auteurs), des cotisations CNC et des cotisations syndicales<br />
pour 1,27% 8 . Le dernier prélèvement majeur avant l’impôt sur les sociétés est la part distributeur, en<br />
moyenne d’environ 38% du prix du billet (en moyenne 46,9% de la base film en première semaine).<br />
Sur la base d’un prix moyen à 6,45 euros, la part nette de l’exploitant s’élève finalement à 2,83 euros,<br />
soit 44%.<br />
Graphique 1<br />
Le partage de la recette guichet<br />
Recette guichet nette<br />
38,28%<br />
Recette brute distributeur<br />
RNPP (producteurs<br />
et ayants droit)<br />
Récupération des frais d’édition<br />
avancés par le distributeur<br />
Recette guichet<br />
5,50%<br />
Commission du distributeur<br />
10,72%<br />
1,27%<br />
TVA<br />
44,43%<br />
TSA<br />
Redevance Sacem<br />
Recette de l’exploitation en salles<br />
Coûts fixes<br />
Marge de profits<br />
5<br />
Ce qui représente le plafond fixé par le Code du cinéma et de l’image animée.<br />
6<br />
En pratique, le distributeur accorde un Minimum Garanti dont il ne paye que 10% au comptant. Les 90% restants sont escomptés par<br />
le producteur auprès d’un établissement de crédit comme Coficiné ou Cofiloisirs ou d’une banque. L’IFCIC contre-garantit ces crédits<br />
dans la plupart des cas, ce qui baisse le risque des établissements prêteurs.<br />
7<br />
Les recettes guichets correspondent à la fois aux entrées payantes hors abonnements illimités et aux entrées réalisées dans le cadre<br />
de ces abonnements, pour lesquelles les recettes sont valorisées conformément au prix de référence (5,10 euros pour la plupart des<br />
entrées).<br />
8<br />
Ce taux peut varier en fonction de l’affiliation syndicale de l’exploitant.<br />
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