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LE CINÉMA À L’ÉPREUVE DES PHÉNOMÈNES DE CONCENTRATION

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• Quatrièmement, ils ne peuvent pas reconstituer leurs marges avec la facturation des coûts de<br />

promotion aux distributeurs.<br />

• Cinquièmement, la carte d’abonnement incite les multiplexes à programmer des films Art et<br />

Essai afin de remplir leurs écrans, ce d’autant plus facilement qu’ils se sont affranchis de tout<br />

engagement de durée minimale d’exploitation des œuvres. Et ainsi, les exploitants se font<br />

progressivement évincés de leur cœur de programmation.<br />

188. Du côté de la distribution, on recense plusieurs effets.<br />

• Premièrement, les nouvelles méthodes de programmation initiées par les multiplexes<br />

(déprogrammation intempestive et multidiffusion) privent certains films de toute chance<br />

de rencontrer le public. Ainsi, de nombreux films sont cantonnés à des séances marginales<br />

quand d’autres sont diffusés sur plusieurs écrans dans un même cinéma ou sur une même zone<br />

de chalandise. En conséquence de ces nouvelles pratiques, la concentration de la fréquentation<br />

autour de quelques films s’est accentuée.<br />

• Deuxièmement, le poids de la publicité dans les recettes des salles fausse le jeu de la<br />

concurrence entre les films et pénalise les distributeurs. Déprogrammer un film qui marche<br />

rapporte parfois plus d’argent que de le conserver. En jouant sur les recettes engendrées par les<br />

VPF et en imposant à la distribution de prendre en charge le coût de la publicité qui devient donc<br />

une recette pour les salles, les circuits faussent le libre jeu de la concurrence.<br />

189. Enfin, au niveau de la production, on observe deux tendances.<br />

• Premièrement, les producteurs indépendants ne jouent plus à armes égales avec les<br />

producteurs intégrés dans des grands groupes. Les premiers devant utiliser les services de distribution<br />

et d’exposition dans les salles des seconds, ils sont contraints de négocier avec des partenaires qui sont en<br />

fait leurs concurrents mais qui, du fait de la structure oligopolistique de la distribution et de l’exploitation,<br />

sont devenus incontournables.<br />

• Deuxièmement, les réalisateurs, auteurs et comédiens qui ne travaillent pas pour les<br />

productions des grands groupes souffrent de difficultés à voir leurs films et leur talent<br />

exposés au public. Toutefois, dès lors qu’un réalisateur ou un comédien remporte un succès<br />

public, les groupes intégrés tentent de l’accaparer, privant leurs découvreurs de toute chance<br />

d’amortir leur frais et contribuant à la flambée de prix qui pénalisent les indépendants.<br />

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