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LE CINÉMA À L’ÉPREUVE DES PHÉNOMÈNES DE CONCENTRATION

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• Deuxièmement, le Médiateur du cinéma est une institution créée en 1982. Il s’agit d’un<br />

conciliateur qui peut, le cas échéant, en cas d’échec de son intervention, se transformer en « juge ».<br />

Le Médiateur du cinéma est considéré comme une autorité administrative indépendante. Le<br />

Médiateur rappelle l’existence des règles applicables, qu’elles soient relatives à la concurrence,<br />

aux pratiques commerciales, à l’exploitation des films en salles et à leur distribution. Si l’accord<br />

amiable n’intervient pas, et dans un délai maximum de deux mois à compter de la saisine, le<br />

Médiateur du cinéma peut émettre une injonction. C’est une décision exécutoire qui s’impose<br />

aux parties. Le Médiateur prescrit alors les mesures qui lui paraissent de nature à mettre fin à la<br />

situation litigieuse<br />

257. Ni l’une ni l’autre de ces institutions n’a, en l’état de la législation actuelle, l’organisation et les<br />

moyens lui permettant de jouer le rôle d’une autorité de régulation. Le CNC, placé sous l’autorité<br />

du ministère de la culture, n’a aujourd’hui pas l’organisation requise mais dispose de moyens et<br />

d’un savoir-faire incomparable dans l’expertise de la filière. Le Médiateur du cinéma dispose de<br />

l’indépendance requise mais n’a à connaître la filière que par les conflits qui lui sont apportés en<br />

médiation et, en outre, n’a pas actuellement les moyens d’une mission de régulation. A l’instar de<br />

l’ARCEP 136 , du CSA 137 ou de la CNIL 138 , véritables autorités de régulation, solidement installées dans<br />

le paysage institutionnel, le Médiateur du cinéma doit être transformé afin de prendre son rang<br />

dans le chorus des autorités de régulation.<br />

258. La confirmation des pouvoirs de régulation du Médiateur du cinéma passe par l’élargissement<br />

des domaines pour lesquels ses pouvoirs seraient renforcés : régulation de l’exposition des films,<br />

engagements de distribution, modalités de contractualisation écrite.<br />

259. Afin de pouvoir jouer pleinement son rôle, les moyens du Médiateur, en particulier pour instruire<br />

les dossiers, devraient être renforcés. Il pourrait ainsi exercer un pouvoir de contrôle, en s’appuyant<br />

notamment sur le service de l’inspection du CNC. Son pouvoir d’injonction devrait être accru<br />

afin de pouvoir actionner les sanctions que le CNC peut prononcer, notamment en saisissant<br />

directement la Commission des sanctions. Enfin, le Médiateur devrait avoir un pouvoir d’avis et<br />

de recommandation vis-à-vis du pouvoir réglementaire du CNC, notamment en demandant des<br />

modifications du Règlement général des aides au Conseil d’administration du CNC.<br />

136<br />

L’ARCEP est une autorité administrative indépendante, comme le sont l’Autorité de la concurrence, le CSA, la CRE, l’Autorité des<br />

marchés financiers, etc… <strong>À</strong> ce titre, elle fait partie de l’État français, tout en étant indépendante du gouvernement. L’ARCEP est<br />

notamment chargée d’accompagner l’ouverture à la concurrence du secteur des télécommunications et de réguler les marchés<br />

correspondants. Le rôle de l’Autorité est de veiller à l’exercice d’une concurrence effective et loyale au bénéfice des<br />

consommateurs sur le marché des communications électroniques. L’Autorité peut aussi fixer, dans le cadre légal, des<br />

obligations générales s’appliquant à tous les opérateurs, sous réserve qu’elles soient homologuées par le ministre chargé des<br />

télécommunications ; sanctionner des opérateurs ne remplissant pas leurs obligations, et intervenir pour régler les différends<br />

entre opérateurs en matière d’accès au réseau (conditions techniques et tarifaires) ; attribuer des ressources en fréquences et en<br />

numérotation.<br />

137<br />

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est l’autorité française de régulation de l’audiovisuel (télévision et radio<br />

seulement). Il garantit l’exercice de la liberté de communication audiovisuelle en France. Comme la CNIL, le CSA est une « autorité<br />

administrative indépendante » : il régule le secteur audiovisuel au nom de l’Etat, mais sans dépendre du gouvernement. La loi sur<br />

l’indépendance de l’audiovisuel public du 15 novembre 2013 a encore renforcé ce statut, en lui attribuant « une personnalité morale<br />

et des ressources propres ». Le Conseil est désormais qualifié « d’Autorité publique indépendante » (API), une autre forme d’autorité<br />

administrative indépendante. Garant de la liberté de communication audiovisuelle, le CSA a comme mission historique d’assurer le<br />

respect du pluralisme politique. Les réformes successives ont ajouté des objectifs sociaux et culturels mais aussi technologiques et<br />

économiques, pour mieux remplir les exigences liées au service public et au respect des valeurs fondamentales de la République.<br />

138<br />

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) est une autorité administrative indépendante française. La CNIL<br />

est chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux<br />

droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. La CNIL ne reçoit d’instruction d’aucune autorité. Les<br />

ministres, autorités publiques, dirigeants d’entreprises, publiques ou privées, ne peuvent s’opposer à son action. Les décisions de<br />

la CNIL, qui prennent le nom de délibérations, peuvent faire l’objet de recours devant le Conseil d’État.<br />

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