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Essentiel Prépas HS#1_HD

L'Essentiel Prépas, webzine dédié aux professeurs de CPGE. Edité par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie pour l'enseignement supérieur, la recherche et la formation. www.headway-advisory.com / @HEADwayAdvisory

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ZOOM<br />

Congrès de l’APHEC<br />

à Toulouse : quel bilan ?<br />

Toujours plus<br />

d’élèves en<br />

prépas<br />

© Philippe Koehler<br />

Si de nombreux sujets statutaires ont bien évidemment été traités,<br />

un débat a également été l’occasion d’un échange sans<br />

concession entre le sociologue François Dubet, invité principal<br />

et grand pourfendeur de « l’élitisme à la française » et les 370<br />

professeurs présents dans la ville rose. Les professeurs ont défendu<br />

« l’élitisme républicain » mais aussi leur souci de conduire les<br />

étudiants vers les meilleures écoles en fonction de leur potentiel,<br />

une « excellence pour tous » en quelque sorte. Ils ont aussi insisté<br />

sur la nécessité de lutter contre l’autocensure qui freine l’accès<br />

de certains très bons élèves qui n’osent pas tenter les classes<br />

préparatoires.<br />

: Harmoniser les calendriers<br />

de recrutement<br />

À l’époque encore président de l’APHEC, Philippe Heudron,<br />

regrette que « les universités proposent de plus en plus de double,<br />

voire des triples licences, qui sélectionnent hors de la procédure<br />

APB comme c’est par exemple le cas pour Paris 2 Panthéon-<br />

Assas. Les universités ne rendent leur verdict qu’après la fermeture<br />

d’APB ». Le résultat est que les lycées ne savent pas si elles<br />

recevront bien tous les étudiants ayant répondu un « oui définitif »<br />

pour leur entrée en prépas. Le lycée Henri IV de Paris aurait ainsi<br />

perdu l’année dernière 24 inscriptions en hypokhâgne qui ont<br />

finalement préféré aller à l’université. La concurrence d’établissements<br />

prestigieux hors APB comme Dauphine et Sciences Po, est<br />

également problématique pour l’organisation des prépas. Il serait<br />

donc indispensable d’harmoniser au minimum les calendriers de<br />

recrutement de toutes les formations sélectives de l’enseignement<br />

supérieur. Sinon, les formations comme les CPGE qui respectent<br />

le calendrier APB sont pénalisées.<br />

Autre souci : la possibilité pour les bacheliers méritants d’entrer<br />

dans des prépas plus « haut de gamme » que celle dans laquelle<br />

ils étaient admis. « L’idée n’est pas mauvaise mais son application<br />

est source de risques pour des élèves qui se retrouvent propulsés<br />

dans des lycées qui dépassent parfois leur niveau et où ils<br />

échouent », remarque Philippe Heudron.<br />

: Corrections des copies des concours :<br />

peut mieux faire<br />

C’est un sujet que vient d’évoquer plus largement le médiateur de<br />

l’Éducation : les décisions des jurys sont insuffisamment motivées.<br />

Alain Joyeux, alors encore vice-président de l’APHEC, demande<br />

que des « commentaires soient mis sur les copies des candidats<br />

des concours pour qu’ils comprennent leurs notes, au moins<br />

lorsque celles-ci sont faibles » : « C’est une question de respect<br />

pour nos candidats qui reçoivent à leur demande leur copie corrigée<br />

à la rentrée sans autre mention que la note ».<br />

Le congrès annuel de l’APHEC s’est déroulé<br />

à Toulouse BS les 27 et 28 mai. Bilan et<br />

perspectives en cette année charnière.<br />

Autre souci : le trop grand nombre de copies corrigées par<br />

certains professeurs. « Au-delà de 140 en trois semaines, la<br />

rigueur des corrections ce n’est pas crédible. Il faut que les écoles<br />

limitent le nombre », reprend Alain Joyeux. Rappelons qu’il n’y a<br />

pas de double correction pour des raisons de coût et de durée du<br />

concours. Ecricome aurait aujourd’hui fixé le nombre maximum<br />

de copies à 180 et la BCE serait plutôt vers 240. « Cela dépend<br />

également des disciplines. En tant que prof de maths je prends<br />

moins de temps qu’un professeur de sciences économiques »,<br />

remarque Philippe Heudron.<br />

: Classes prépas internationales :<br />

l’APHEC y croit toujours<br />

« Pour le moment rien n’est fait mais les choses avancent avec le<br />

soutien des écoles de management qui veulent recruter de plus en<br />

plus à l’étranger. » Philippe Heudron porte depuis plusieurs années<br />

le projet de développement des classes prépas économiques à<br />

l’étranger. Alors que c’était sur le campus américain de Skema<br />

à Raleigh que l’idée avait vu le jour, des projets sont évoqués en<br />

Afrique francophone. Mais cela suppose que le Ministère soit<br />

convaincu de l’intérêt de ces projets et débloque quelques postes<br />

de professeurs, ce qui n’est pas d’actualité.<br />

: Renforcer la visibilité et la cohérence de<br />

la filière en 5 ans CPGE / Masters des<br />

grandes écoles.<br />

L’APHEC annonce son intention de travailler avec les grandes<br />

écoles sur l’approfondissement et l’amélioration du continuum.<br />

Une commission de travail a été mise en place à l’automne. Par<br />

ailleurs, l’APHEC et les autres associations revendiquent toujours<br />

la création d’un collège national des classes préparatoires. Alors<br />

que les enseignants relèvent de la DGESCO et que les étudiants<br />

et programmes dépendent de la DGSIP, il est nécessaire de<br />

donner une meilleure cohérence au système. Ce collège pourrait<br />

permettre une concertation permanente entre associations de<br />

professeurs, de proviseurs, le ministère et les universités avec<br />

lesquelles les classes préparatoires ont signé des conventions.<br />

: Refonte en vue des statuts de l’Aphec<br />

L’APHEC va enfin rénover sa gouvernance pour « accroître son<br />

caractère collégial de façon à ce que la gestion de plus en plus<br />

lourde ne repose plus sur son seul président ». Les nouveaux statuts<br />

seront mis en ligne en janvier 2017 sur le site de l’APHEC<br />

pendant trois mois. Une assemblée générale extraordinaire aura<br />

lieu pour les entériner au printemps 2017. L’association prétendra<br />

dans le même temps au statut d’association d’intérêt général. n<br />

En prépas comme dans<br />

tout l’enseignement<br />

supérieur le nombre<br />

d’étudiants continue à<br />

augmenter rappelle une<br />

Note Flash du ministère<br />

de l’Education nationale,<br />

de l’Enseignement supérieur<br />

et de la Recherche<br />

intitulée Les étudiants<br />

en classes préparatoires<br />

aux grandes écoles en<br />

2015-2016. En tout les<br />

effectifs sont en hausse de<br />

2,3% à la rentrée 2015 et<br />

atteignent quasiment les<br />

86 000 étudiants. En dix<br />

ans, les effectifs en CPGE<br />

ont ainsi cru de près de<br />

11 000 étudiants.<br />

La filière scientifique<br />

concentre près des deux<br />

tiers des effectifs (53 200).<br />

Les autres étudiants se<br />

répartissent dans les filières<br />

économiques (23%)<br />

et littéraire (15%). C’est<br />

d’ailleurs dans la filière<br />

scientifique que les effectifs<br />

augmentent le plus à<br />

la rentrée 2015 (+2,8% sur<br />

un an). Les CPGE sont en<br />

grande majorité situées<br />

dans des établissements<br />

publics, les établissements<br />

privés représentant environ<br />

17% des effectifs.<br />

Autres données : la féminisation<br />

est très<br />

hétérogène selon la<br />

filière : alors que les<br />

femmes représentent<br />

près des trois quarts des<br />

effectifs en filière littéraire<br />

et 55 % des inscrits en<br />

filière économique et<br />

commerciale, elles sont<br />

moins d’un tiers dans la<br />

filière scientifique. Enfin,<br />

les bacheliers généraux<br />

sont très largement<br />

majoritaires avec 92,9 %<br />

des effectifs. La filière<br />

économique est celle<br />

qui a le recrutement le<br />

plus diversifié puisqu’elle<br />

accueille 10,7 % de bacheliers<br />

technologiques. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 15 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1

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