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Essentiel Prépas HS#1_HD

L'Essentiel Prépas, webzine dédié aux professeurs de CPGE. Edité par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie pour l'enseignement supérieur, la recherche et la formation. www.headway-advisory.com / @HEADwayAdvisory

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D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 22<br />

plupart des attributs liés à la personne morale. Selon l’inspection,<br />

« l’attachement à la notion de personne morale est typiquement<br />

une problématique française et relève bien plus d’un<br />

caractère symbolique que de risques d’une réelle perte de<br />

visibilité et d’autonomie ». Le combat des Mines de Paris pour<br />

ne pas être « dissout » dans l’Institut Mines Télécom est sans la<br />

meilleure illustration de la persistance de cette volonté.<br />

: Les Comue ont-elles changé d’objectif ?<br />

Si les Comue ne fonctionnent pas bien c’est aussi parce qu’elles<br />

semblent ne pas respecter le projet d’excellence qui était<br />

au cœur du projet des PRES. S’il y a eu les PRES, s’il y a eu<br />

l’autonomie des universités, on le doit sans doute finalement<br />

à quelques chercheurs chinois qui ont eu l’idée de classer les<br />

universités du monde entier pour permettre à leurs étudiants de<br />

choisir la meilleure. Nous sommes en 2003 et le Classement de<br />

Shanghai est né. Douche froide pour les universités françaises,<br />

et en particulier l’École polytechnique, qui se retrouve proche<br />

du 300 e rang et n’a fait quasiment que descendre depuis (voir<br />

son récapitulatif). Bien loin de sa voisine, l’université Paris Sud<br />

qui, de son côté, a largement progressé pour se classer cette<br />

année 41 e après être partie 72 e en 2003 (voir son récapitulatif).<br />

Un crève-cœur pour l’autoproclamé meilleur établissement de<br />

France qui pensait bien trouver dans les Comue un relais.<br />

L’université Paris-Saclay nait donc en 2008 avec un projet<br />

d’ «université d’excellence » qui a fini par convaincre universités<br />

et grandes écoles de faire cause commune. Devenue Comue,<br />

le projet semble changer de dimension. À un projet d’université<br />

d’excellence, Paris Sud, accolée à des grandes écoles de<br />

même rang dans un projet clairement fondé sur la volonté de<br />

performer dans les classements internationaux, semble peu à<br />

peu se substituer un projet d’aménagement du territoire marqué<br />

par l’arrivée, en 2013, de l’université Versailles Saint-Quentin en<br />

son sein. Alors que l’université d’Evry en est membre associé,<br />

les grandes écoles se sentent alors peu à peu marginalisées et<br />

l’Ecole polytechnique voit se déliter le projet initial d’université<br />

d’excellence. C’est dans ce contexte qu’est révélé en juin 2015<br />

le fameux rapport de Bernard Attali sur l’Ecole polytechnique qui<br />

entend faire émerger une sorte de grande Ecole polytechnique<br />

regroupant l’ensemble des grandes écoles du site et lui a permis<br />

d’obtenir 60 millions d’euros d’avance de sa tutelle pour se<br />

développer.<br />

: D’autres alliances sont possibles<br />

Paris-Saclay a été une solution, est-ce toujours la solution ? Au<br />

modèle des Comue l’École polytechnique semble aujourd’hui<br />

vouloir substituer la constitution d’un « pôle national d’écoles<br />

d’ingénieurs ». « Nous restons bien évidemment des acteurs<br />

centraux de Paris-Saclay mais nous voulons également constituer<br />

une alliance d’écoles volontaires », confie Yves Demay,<br />

le directeur général de l’École polytechnique, venu signer une<br />

convention de partenariat avec l’Isae Supaéro. Sous la houlette<br />

de la Direction générale de l’armement, les écoles d’ingénieurs<br />

du ministère de la Défense se rapprochent ainsi à grande<br />

vitesse. « Les écoles françaises sont encore trop éclatées pour<br />

jouer un rôle majeur à l’international. Elles doivent s’unir comme<br />

l’ont déjà fait Supaéro et l’Ensica pour constituer l’Isae », assure<br />

Lionel Collet-Billon, le délégué général pour l’armement.<br />

Groupe INP, Institut Mines Télécom, Groupe Insa, Réseau des<br />

Masters : un accord sur une sélection<br />

qui ne dit pas son nom<br />

Le débat a empoisonné toute l’année 2016. C’est désormais dès l’entrée en master que le<br />

« recrutement » des étudiants aura lieu selon l’accord trouvé entre les différentes parties<br />

prenantes et officialisé le 4 octobre.<br />

Des capacités d’accueil pour chaque master. En résumé l’article L. 612-6 du code de<br />

l’éducation devrait maintenant permettre aux universités de fixer des capacités d’accueil pour<br />

l’accès à la première année du deuxième cycle. L’admission est alors subordonnée au succès<br />

à un concours ou à l’examen du dossier du candidat ». Pour tenir compte de la spécificité de<br />

certains domaines, des formations conduisant au DNM pourront être autorisées à fonctionner<br />

selon le système actuel pendant une période transitoire en psychologie (où une réflexion<br />

générale sur la filière est nécessaire pour tenir compte de son lien avec une profession réglementée)<br />

et en droit où la présence de nombreux concours au niveau bac+4 favorise le modèle<br />

4+1 au détriment du modèle 3+2.<br />

Un « droit au master ». Dans ce nouveau contexte, tout titulaire du diplôme national de licence<br />

n’en doit pas moins « se voir proposer une poursuite d’étude dans un cursus conduisant<br />

au diplôme national de master ». L’application de ce droit sera à la charge du recteur de la<br />

région académique concernée (là où l’étudiant a validé sa licence). Si les modalités en seront<br />

définies par décret, on sait déjà que le recteur devra faire trois propositions au titulaire d’une<br />

licence « après échange avec les établissements d’enseignement supérieur accrédités de la<br />

région et éventuellement en accord avec les recteurs des autres régions académiques ».<br />

Cette liste de propositions devra tenir compte de « l’offre de formation existante, des capacités<br />

d’accueil, du projet professionnel de l’étudiant, de l’établissement où l’étudiant a obtenu sa<br />

licence et des pré-requis des formations ».<br />

Des bons et des mauvais masters ? Le risque est maintenant de voir se créer deux catégories<br />

de master dans certaines disciplines : les « bons » (entendez sélectifs) et les autres destinés<br />

à accueillir les étudiants n’ayant pas le niveau pour intégrer les premiers. Des masters qui<br />

risquent vite d’avoir mauvaise réputation et donc de ne guère mener à l’emploi. n<br />

Écoles centrales, les écoles d’ingénieurs se sont beaucoup<br />

rapprochées sur un plan national qui peut sembler antinomique<br />

avec les regroupements régionaux que sont les Comue. « Le<br />

Réseau des Écoles Centrales est essentiellement orienté vers le<br />

diplôme d’ingénieur des écoles membres quand Paris-Saclay<br />

s’emploie à mutualiser des masters. La logique de Paris-Saclay<br />

n’est pas d’homogénéiser les établissements mais de renforcer<br />

les projets internationaux. Ce à quoi le Réseau des Écoles<br />

Centrales peut l’aider », analyse le directeur général de Centrale-<br />

Supélec, Hervé Biausser.<br />

: Un sous-financement chronique<br />

Mais le vrai problème n’est-il pas tout simplement que la France<br />

n’investit pas assez dans son enseignement supérieur ? Avec<br />

1,4 % de son PIB, elle est certes au niveau de la moyenne<br />

des pays de l’OCDE mais très loin des États-Unis (2,8 %), du<br />

Canada (2,5 %) ou de la Corée du Sud (2,3 %). 70 % des fonds<br />

proviennent de l’État et des collectivités pour 8 % des familles et<br />

autant des entreprises. « Il faut réfléchir sans tabou à comment<br />

faire grossir d’autres postes de recettes comme le fundraising<br />

qui, avec l’implication des anciens, peut être un vrai réservoir de<br />

financement. Il faut aussi penser au développement des MOOC,<br />

de la formation continue et ne pas avoir peur de faire payer des<br />

frais de scolarité plus élevés aux étudiants non Européens »,<br />

commente Francis Jouanjean.<br />

Alors qu’en 2016 ce sont plus de 800 millions d’euros qui<br />

ont été affectés à l’enseignement supérieur, les universités et<br />

grandes écoles publiques ont largement eu le sentiment d’être >>> suite page 24<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 23 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1

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