D'HANDWIERK 07/2017
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POLITIQUE<br />
<strong>D'HANDWIERK</strong> <strong>07</strong>|<strong>2017</strong><br />
RÉFORME DES MARCHÉS PUBLICS<br />
Interview avec Paul Nathan, Vice-Président de la Chambre des Métiers<br />
En ce qui concerne la réforme de la législation et de<br />
la règlementation des marchés publics, il faut relever<br />
qu’il s’agit de la transposition en droit national d’une<br />
directive européenne datant de 2014.<br />
Par rapport au projet de loi et au projet de règlement<br />
grand-ducal, l’Artisanat a clairement exprimé son point<br />
de vue : d’une part à travers les avis de la Chambre des<br />
Métiers du 28 février <strong>2017</strong>, et d’autre part, lors d’une<br />
entrevue des organisations de l’Artisanat avec Monsieur<br />
le Ministre François Bausch en date du 3 mai <strong>2017</strong>.<br />
En fait, notre position à l’égard de la réforme peut<br />
se résumer en 4 objectifs auxquels celle-ci devrait<br />
satisfaire.<br />
Un premier point essentiel concerne l’accès des PME<br />
aux marchés publics. Garantir l’accès de ces entreprises<br />
aux commandes publiques est également dans l’intérêt<br />
du pouvoir adjudicateur qui bénéficiera d’un plus<br />
grand choix parmi les offres remises et d’un meilleur<br />
rapport qualité-prix.<br />
La législation sur les marchés publics constitue un<br />
arsenal de règles très complexe qui présente des<br />
aspects tant techniques et économiques que sociaux<br />
et juridiques. Quelles sont, d‘après vous, les principaux<br />
objectifs que la législation sur les marchés<br />
publics devrait respecter ?<br />
Paul Nathan : C’est vrai que la législation sur les marchés<br />
publics est très complexe, mais il s’agit néanmoins<br />
d’un dossier important pour l’Artisanat. Il faut souligner<br />
que les investissements publics représentent une part<br />
significative du chiffre d’affaires des PME artisanales ;<br />
en d’autres termes, un nombre notable d’emplois dépend<br />
des commandes publiques.<br />
Dans ce contexte, l’Artisanat salue le volume élevé des<br />
investissements publics, qui est toutefois indispensable<br />
en raison des besoins en infrastructures qu’implique<br />
une croissance économique vigoureuse.<br />
De tout ceci, il découle qu’il est important de disposer<br />
de règles claires et équitables en matière de marchés<br />
publics.<br />
Par ailleurs, ce qu’il nous importe c’est de créer un<br />
« level playing field », en ce sens que les entreprises<br />
résidentes et non-résidentes devraient être logées à<br />
la même enseigne. L’Artisanat exige tout simplement<br />
des conditions de concurrence transparentes, légales<br />
et loyales.<br />
Dans ce même contexte, on peut citer un autre objectif,<br />
connexe au précédent, à savoir celui d’éviter le dumping<br />
social et la concurrence déloyale. Il serait hautement<br />
malsain que les entreprises respectant la législation<br />
soient défavorisées et pénalisées par rapport aux<br />
acteurs qui ne s’y tiennent pas.<br />
Finalement, notre dernier objectif est de disposer en<br />
matière de sous-traitance d’une certaine flexibilité, tout<br />
en évitant le dumping social. Une économie de marché<br />
impose tout simplement aux opérateurs économiques<br />
un certain degré de flexibilité. Or, je concède qu’il n’est<br />
pas aisé de trouver un équilibre entre les deux enjeux<br />
cités précédemment.<br />
A certains égards, les intérêts des pouvoirs adjudicateurs<br />
et des soumissionnaires sont divergents.<br />
Quels sont, selon vous, les points faibles de cette<br />
réforme ?<br />
P.N. : Je dois dire que tout le monde est d’accord sur<br />
les objectifs à atteindre par la réforme, comme la lutte<br />
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