syndicom magazine No 5 - Tous ont droit à se former

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Tranches
de vie
Hanspeter Truniger
Tout change, il faut rester formé
Né en 1957 à Münsterlingen (TG),
Hanspeter Truniger a appris le métier
de facteur, puis a accompli une riche
carrière au fil des nombreuses
réorganisations de La Poste et de ses
différentes formations continues et
complémentaires. Il a débuté comme
facteur à Pratteln (BL). Après quelques
années dans la distribution, il a suivi la
formation sur quatre ans de fonctionnaire
d’exploitation. Il s’est ensuite
spécialisé comme conseiller qualité.
A 50 ans, il a obtenu un CFC de
logisticien. Aujourd’hui, il fait partie
de l’équipe qualité au centre courrier
de Härkingen (SO). Il s’est affilié au
syndicat dès son apprentissage et
préside actuellement le domaine
PostMail Suisse à syndicom.
Texte : Oliver Fahrni
Photo : Monika Flueckiger
La formation continue
contribue à l’estime
de soi
« Je m’étonne du travail des machines.
Il n’y a pas si longtemps,
les lettres étaient encore triées à la
main pour les 120 arrondissements
de distribution à Bâle. De plus, nous
devions connaître 3000 clients de
boîtes postales.
Aujourd’hui, une machine trie en
une heure 32 000 lettres jusqu’au format
B5 pliable et d’une épaisseur de
6 millimètres.
Mon métier de facteur, dont je
suis fier, a changé de fond en comble
pendant mes presque 45 ans de carrière.
Son attrait consiste à mettre en
lien des personnes de manière fiable
et ponctuelle. Il nous est arrivé de remettre
des lettres écrites en morse
ou en écriture inversée. Ça, c’est le
service public.
J’ai vécu la séparation entre La
Poste et Swisscom, l’externalisation
de PostFinance, sa transformation
en société anonyme, la pression
croissante. Il ne reste plus que trois
des 18 centres courrier. La réorganisation
se poursuit. Le Conseil national
envisage de fixer dans la loi
l’heure de clôture de la distribution
du courrier à 12h30. Près de 1500 distributeurs
devraient alors travailler à
temps partiel et ne pourraient plus
vivre de leur emploi. La Poste doit endosser
une responsabilité sociale.
À Härkingen, j’essaie de maintenir
la qualité du service public dans
mon domaine. Il s’agit d’assurer de
bons processus dans le service de tri
en continu, formé de trois équipes,
parfois avec du personnel non qualifié
ou temporaire. En fin de compte,
l’adressage doit être correct.
Sans le syndicat, je ne pourrais
pas exercer mon travail actuel. Il m’a
soutenu dans mon évolution professionnelle.
D’abord, lors de ma formation
de fonctionnaire d’exploitation.
Ensuite, j’ai suivi en parallèle de
nombreux cours : aux anciens PTT,
chez Movendo et dans d’autres instituts.
Mon premier cours a été un
cours pour les jeunes, en 1975.
En tant que président de la CoPe,
j’ai emmené un jour l’ensemble de la
commission à un cours. La formation
permanente est la clé d’une vie
professionnelle épanouie. Celui qui
ne vit pas avec son temps finit par
être dépassé, dit-on. Se former ouvre
de nouveaux horizons, éveille la curiosité
et rend la vie professionnelle
intéressante. Bien sûr, c’est parfois
aussi laborieux. Pour ma part, j’ai eu
la chance d’être aidé par ma femme
pour l’informatique. Elle avait une
formation commerciale.
Il arrive qu’il faille se battre pour
son développement professionnel.
Mon chef de l’époque ne voulait pas
me laisser suivre un cours Movendo.
Les employés en uniforme étaient
censés rester stupides, les carrières
étaient cloisonnées. Heureusement,
la situation a évolué. A 50 ans, j’ai pu
obtenir à La Poste mon CFC de logisticien.
Un diplôme ouvre des portes.
La formation permanente est une
forme de reconnaissance envers les
employé-e-s. Et elle t’apporte ensuite
de la considération. »
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