syndicom magazine No 5 - Tous ont droit à se former

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Le monde
du travail
« Être mis sous pression pour signer est inadmissible et
doit être signalé sans tarder à syndcom » David Roth
Pas de semaine de six jours,
ni de travail sur appel
Voilà comment se défendre contre une flexibilisation opérée sur
le dos des travailleurs.
Les employeurs cherchent à utiliser
leur personnel de manière toujours
plus flexible et à nous faire croire
qu’ils n’ont pas d’autres choix. Or il
est possible d’exprimer son désaccord
avec des instruments simples, sans
risque de subir des conséquences négatives.
Des mesures sont en cours dans la
logistique pour imposer la semaine de
six jours à un nombre toujours plus
élevé d’employés. Beaucoup ignorent
toutefois qu’ils peuvent refuser de
donner leur accord.
Mesures en cours
De manière générale, syndicom déconseille
d’accepter la semaine de six
jours. Car les conséquences négatives
sont claires:
– Il devient de plus en plus difficile de
planifier sa vie privée.
– Le stress et la fatigue s’aggravent encore.
C’est pourquoi la loi protège les travailleurs.
Ils peuvent refuser une semaine
de six jours. Si tu souhaites
continuer à travailler cinq jours par
semaine, tu peux refuser de signer la
déclaration de consentement (ordonnance
de la loi sur le travail, article 20).
C’est ton droit. Beaucoup d’employés
ignorent toutefois qu’ils ont cette possibilité.
Il arrive souvent que les supérieurs
présentent les déclarations de
consentement comme une simple formalité.
Il n’est pas rare non plus que
des personnes signalent à syndicom
qu’elles ont été mises sous pression
pour signer. C’est absolument inadmissible
et il est urgent que de tels cas
soient annoncés à syndicom sans tarder.
Abus concernant le service de piquet
Le non-respect des règles pour le service
de piquet est encore plus perfide.
Le personnel de piquet peut être
mobilisé à court terme pour des interventions
de travail. L’employeur rétribue
aussi cette mise à disposition par
une indemnité de piquet. Or pour tenter
d’économiser, certaines entreprises
recourent de plus en plus souvent
au travail sur appel. C’est une
pratique inacceptable dans le secteur
de la logistique. Le service de piquet a
précisément été introduit pour répondre
à des interventions urgentes et
imprévues. Quiconque accepte d’être
appelé à la rescousse sans avoir été
affecté au service de piquet se nuit à
lui-même et porte préjudice à ses collègues.
(David Roth)
Dans la logistique, on tente d’imposer la semaine de six jours. (© xavierarnau/iStock)
bit.ly/2raypRn
Des entreprises socialement
responsables
Le droit à la formation continue est la
seule réponse possible à court et
moyen terme pour contrer l’impact de
la numérisation sur les professions de
la logistique. Nous ne parlons pas ici
de la robotisation déjà bien en place. Il
est question de numérisation du
monde du travail, d’industrie 4.0,
d’ubérisation de la société. Toutes les
générations subissent ce phénomène.
Contrairement aux dernières révolutions
industrielles, il manque de débouchés
professionnels dans un autre
secteur. Le personnel devra donc
continuer à se former tout au long de
son parcours professionnel. À cette
fin, des ressources (en temps et argent)
devront être mises à disposition des
entreprises. Elles pourront ainsi se
montrer socialement responsables.
Ces changements n’épargnent pas les
cols blancs, dont les postes de travail
sont aussi compromis par le développement
de l’intelligence artificielle et
des algorithmes. Que ce soit clair : ce
sera difficile de transformer un facteur
en ingénieur, un collaborateur
des ressources humaines en concepteur
industriel. Il faudra prévoir moins
ou plus de personnel à certaines
heures. Pourquoi continuer dès lors à
se former face à ce scénario ? Car la
transition sera encore plus brutale
sans une formation continue qui
oblige les entreprises à planifier ses
besoins futurs avec les employés.
Matteo Antonini, responsable du secteur
Logistique et membre du comité directeur