Production Maintenance n°61
La surveillance vibratoire entre dans l'ère 4.0
La surveillance vibratoire entre dans l'ère 4.0
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technologies<br />
Reportage<br />
Ouvert à tous les vents<br />
L’éolien offshore est l’une des filières d’énergies renouvelables les plus<br />
prometteuses. À l’heure de la transition énergétique, la France se met<br />
en devoir de rattraper son retard. Sa première éolienne en mer a pour<br />
originalité d’être flottante. Rencontre avec Ideol, une PME en pointe.<br />
Sur les quais des chantiers navals de Saint-Nazaire, le grand port de commerce<br />
de la façade atlantique, les bourrasques de vent rendent la pluie encore plus<br />
cinglante. Cela n’altère en rien la bonne humeur de l’équipe Ideol et la fierté<br />
de ses ingénieurs. Dominant le port du haut de ses 62 m, l’éolienne flottante Floatgen<br />
vient tout juste d’être terminée et sera bientôt remorquée vers un site d’essais<br />
au large pour commencer à produire ses premiers kilowattheures.<br />
L’enjeu est de taille tout comme les espoirs placés dans sa réussite. C’est la première<br />
incursion de la France dans la production d’énergie en mer et c’est aussi la première<br />
dans une solution flottante, laquelle pourrait, si elle est appliquée à des installations<br />
à grande échelle, fournir de l’électricité à des millions de consommateurs.<br />
On estime que, rien qu’au large de la côte méditerranéenne, l’éolien flottant<br />
pourrait produire 3 GW à l’horizon 2030 – soit la consommation d’électricité de<br />
6,8 millions d’habitants.<br />
Le projet Ideol a nécessité deux ans pour relever des défis techniques importants<br />
25 millions d’euros<br />
pour le projet<br />
L’aventure a commencé en 2010 lorsque<br />
les ingénieurs Paul de la Guérivière et<br />
Pierre Coulombeau ont fait le pari que<br />
le concept innovant d’une éolienne<br />
flottante avait toutes les chances de<br />
s’imposer comme un complément incontournable<br />
aux éoliennes construites sur<br />
une base fixée sur le fond sous-marin.<br />
Le principal avantage des éoliennes flottantes<br />
est de pouvoir être installées en mer<br />
profonde (à partir de 30 m). Les vents y<br />
étant plus forts et plus constants, elles<br />
peuvent produire plus régulièrement,<br />
ce qui réduit le coût final de l’énergie<br />
produite. Par ailleurs, leur éloignement<br />
des côtes diminue leur impact visuel et<br />
leur caractère flottant limite l’impact sur<br />
la faune et les fonds marins. De plus, elles<br />
sont plus facilement déconnectables.<br />
C’est ainsi qu’est née Ideol, une start-up<br />
implantée à La Ciotat, près de Marseille.<br />
Aussitôt débutèrent la conception et l’ingénierie<br />
du système flottant : la fondation<br />
flottante brevetée par Ideol – un anneau<br />
carré creux en son centre (grâce au<br />
système breveté Damping Pool), capable<br />
d’accueillir tout type de turbine. Parallèlement<br />
s’est organisé un consortium européen<br />
composé de sept partenaires, parmi<br />
lesquels l’expert en génie civil Bouygues<br />
et l’École Centrale de Nantes, pour la<br />
mise en place d’un test grandeur nature<br />
avec le soutien de l’Union européenne<br />
dans le cadre du programme FP7. Objectif<br />
: démontrer que les éoliennes flottantes<br />
représentent une solution techniquement<br />
fiable et économiquement viable. Durée<br />
prévue de l’expérimentation : deux ans<br />
minimum. Coût total : 25 millions d’euros.<br />
16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018