Production Maintenance n°61
La surveillance vibratoire entre dans l'ère 4.0
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management<br />
Perspectives<br />
La France toujours impuissante face<br />
au manque de formation en maintenance<br />
La reprise économique et industrielle laisse souvent les industriels français pantois et dans une certaine<br />
frustration face aux grandes difficultés de recrutement dans le domaine de la production et de la maintenance.<br />
Un problème bien français qui tarde à se régler.<br />
« Urgent : Novo Nordisk recrute dix techniciens de maintenance<br />
à Chartres ». Voici ce que les lecteurs de l’édition du 6<br />
avril dernier ont lire dans L’Écho Républicain, un périodique<br />
local d’Eure-et-Loir qui précise que « plus de 250 postes sont<br />
actuellement proposés par les industriels de tous les secteurs<br />
d’activité et ne trouvent pas technicien de maintenance ». Ce<br />
genre d’articles se multiplie dans la presse locale qui se fait<br />
parfois, sous couvert de dépeindre une réalité sociale, le relais<br />
de la vitalité des entreprises industrielles de la région et de<br />
leurs besoins de main-d’œuvre. Et le cas est loin d’être isolé,<br />
à l’image des nombreuses dépêches portant sur les initiatives<br />
de plus en plus nombreuses en matière d’emplois dans<br />
la maintenance industrielle, qu’il s’agisse des portes ouvertes<br />
de l’Afpa à l’occasion de la Semaine de l’industrie à Dijon,<br />
de « marathons de l’apprentissage » à Clermont-Ferrand ou<br />
encore des Olympiades des métiers à Caen en passant par<br />
des « job dating » à Dunkerque sans oublier les « Trophées<br />
de l’économie » remis fin janvier dans la Vienne à une société<br />
prospère spécialisée dans la maintenance industrielle…<br />
Les temps ont changé et l’industrie,<br />
toujours mal vue car largement méconnue<br />
du grand public, reprend des couleurs<br />
Face à l’afflux de commandes dans l’industrie, les entreprises<br />
ont du mal à recruter. Et le paradoxe n’est pas que français.<br />
On le trouve dans la plupart des pays européens, y compris<br />
l’Allemagne et sa puissance de frappe, ainsi qu’Outre-Atlantique.<br />
Mais en France, on note une plus grande frustration<br />
au regard des chiffres du chômage qui, soyons francs, n’ont<br />
jamais réellement réussi à remonter la pente, les emplois aidés<br />
et autres initiatives similaires du passé mis à part. Depuis les<br />
années 80, la France est comme marquée par le chômage à<br />
jamais et l’épée de Damoclès continue de planer sur les têtes<br />
Formation des futurs opérateurs chez Toyota Valenciennes<br />
de toute une génération de jeunes dont les parents, effrayés à<br />
l’idée que leur rejeton « n’échoue » dans une filière technique,<br />
s’empressent de les « jeter » dans une voie générale à défaut<br />
d’être royale. Or les temps ont changé et l’industrie, toujours<br />
mal vue car largement méconnue du grand public, reprend<br />
des couleurs et le chemin inverse de ce long déclin tricennal,<br />
auquel la crise de 2008 aurait d’ailleurs dû porter le coup de<br />
grâce. Car depuis quelques années, alors que les entreprises<br />
industrielles ré-engrangent des commandes, le manque de<br />
main-d’œuvre freine considérablement le développement de<br />
celles-ci. Pis, elles se mettent parfois à perdre des marchés.<br />
Un fossé de compétences qui se creuse<br />
entre les jeunes et les anciens<br />
Les initiatives de recrutement, poussant certaines entreprises<br />
à faire de l’affichage en 4x3 sur les bords de routes – aux<br />
Herbiers, en Vendée, par exemple – pour attirer ne serait-ce<br />
qu’un tourneur-fraiseur, un mécanicien ou un électronicien,<br />
à la rémunération confortable… Et ces opérations séduction<br />
sont tout aussi valables en production qu’en maintenance,<br />
métiers dont les techniciens font l’objet de toutes les<br />
convoitises. Encore faut-il que ceux-ci soient convenablement<br />
formés. Et c’est là, précisément, que l’on tombe dans le<br />
paradoxe franco-français : on n’a cessé depuis les années 2000<br />
© DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018 ı41