Production Maintenance n°61

TECHNOLOGIES
innoVAtion
L’intelligence artificielle
au service de la maintenance
prévisionnelle
En pleine actualité du rapport Villani remis au gouvernement fin mars dernier sur l’intelligence artificielle, l’IA
touche de plus en plus l’industrie, en passant par la maintenance. En s’associant avec le spécialiste des services
industriels en électronique et en solutions connectées Éolane, la start-up Cartesiam a lancé sur le marché
Bob, le premier assistant de maintenance prévisionnelle dédié aux équipements industriels soumis aux fortes
vibrations, intégrant une IA directement dans les capteurs.
«
Bonjour, je suis Bob, votre assistant
personnel de maintenance ». Qui
aurait cru, il y a encore quelques
années, que l’intelligence artificielle
ferait son entrée dans les métiers de la
maintenance industrielle à travers, dans
ce cas précis, ce boitier comprenant des
capteurs de vibration et de température
et capable de diagnostiquer seul l’environnement
d’une machine et en informer
l’utilisateur. Plus précisément, Bob
est ce qu’on appelle un assistant. Dès
qu’il repère la moindre défaillance ou
de la moindre dérive, celui-ci est chargé
d’avertir immédiatement et de fournir
le résultat de son analyse vers une
console de supervision, une plateforme
IOT sur Internet ou sur le smartphone
d’un opérateur.
La différence avec Bob, c’est qu’il
n’est pas question ici de centaines ou
de milliers de données aveuglément
envoyées dans le Cloud. Ici, le système
ne communique que l’analyse de ce qu’il
a lui-même repéré comme étant anormal.
« Nous avons, à travers cette innovation
de rupture, souhaité développer
de l’intelligence à partir du capteur »,
précise Joël Rubino, co-fondateur de
Cartesiam (avec son frère Michel et
François de Rochebouët), avant d’argumenter
que « seulement 1% des données
stockées sont soumises à analyse », selon
une étude menée récemment par IBM.
UN fONCTIONNEMENT ADAPTÉ
à L’ANALYSE VIBRATOIRE
Installé sur toutes machines tournantes
ou soumises à vibration, le
système est attaché ou aimanté. En
appuyant simplement sur un bouton,
on enclenche le système qui va entrer
automatiquement en phase d’apprentissage
de manière à s’imprégner de son
environnement et des vibrations auquel
il est confronté, plusieurs heures durant.
Puis vient la phase de découverte,
période de plusieurs jours au cours de
laquelle le système va confronter son
apprentissage avec la réalité ; « s’il n’y
parvient pas tout de suite, Bob continue
jusqu’à arriver à un seuil de reconnaissance
puis “switcher” en mode monitoring
», poursuit Joël Rubino.
À intervalles réguliers, Bob envoie par
radio LoRaWan un rapport d’activité et
de santé de l’équipement surveillé mais
également des alertes en cas de suspicion
d’anomalie (présente ou à venir).
Bob est ainsi capable de reconnaître
la signature des vibrations normales
ou anormales, comme l’application
Shazam le fait pour la musique afin de
reconnaître le titre que l’on est en train
d’écouter à la radio ou autre. « Dans
le domaine de l’analyse vibratoire, il
est difficile de faire un apprentissage
20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°61 • mai-juin-juillet 2018