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Désolé j'ai ciné #7

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13<br />

2011 : L’Autoroute de la Gloire<br />

Il lui aura fallu dix ans, et<br />

une année 2011 auréolé de<br />

succès, pour que le Ryan soit<br />

définitivement considéré<br />

comme une valeur sûre<br />

par une Hollywood la<br />

putain ne jurant que par la<br />

puissance des billets verts.<br />

C’est par la force d’une<br />

performance saluée (une<br />

habitude pourtant) et un<br />

box-office plus que flatteur,<br />

que son statut prendra<br />

définitivement l’ampleur<br />

qui est la sienne aujourd’hui<br />

: une révolution nommée<br />

«Drive», thriller d’action<br />

cornaqué par le Danois<br />

génial Nicolas Winding<br />

Refn - son futur BFF - dans<br />

lequel il incarne avec brio et<br />

charisme «The Driver», un<br />

cascadeur /mécanicien le<br />

jour, chauffeur pour gangster<br />

la nuit, qui tombe amoureux<br />

de sa sublime voisine (la<br />

délicieuse Carey Mulligan).<br />

Les critiques sont unanimes,<br />

son interprétation tout en<br />

intensité du justicier solitaire,<br />

mutique et romantique,<br />

tout aussi touchant<br />

qu’extrêmement violent, est<br />

l’une des performances les<br />

plus impressionnantes de<br />

l’année, si ce n’est LA plus<br />

impressionnante avec celle<br />

de Jean Dujardin dans «The<br />

Artist».<br />

Un comble quand on sait<br />

qu’il avait offert, dans un<br />

quasi-anonymat quelques<br />

semaines auparavant, rien<br />

de moins qu’un bijou<br />

de performance dans le<br />

mal buzzé (à l’époque,<br />

puisque le film a faIlli être<br />

classé R-Rated aux USA)<br />

«Blue Valentine» de Derek<br />

Cianfrance, sublime drame<br />

dans lequel l’acteur, et<br />

Michelle Williams (déjà<br />

ensemble à l’écran dans «The<br />

United States of Leland»),<br />

incarne un couple déchirant<br />

qui bat de l’aile, un amour<br />

qui se sait mourant et que<br />

le personnage de Gosling,<br />

magnifiquement pitoyable,<br />

va tout tenter pour le sauver.<br />

Ces rôles suivants, en coach<br />

de séduction à tomber dans<br />

la sympatoche comédie<br />

«Crazy, Stupid, Love», ou en<br />

porte-parole du gouverneur<br />

démocrate en lice pour<br />

les primaires à l’élection<br />

présidentielle dans la<br />

quatrième réalisation de<br />

George Clooney, «Les<br />

Marches du Pouvoir», ne<br />

feront que confirmer une<br />

réalité déjà écrite depuis des<br />

années : Ryan Gosling jouit<br />

enfin de son destin de roi<br />

d’Hollywood.<br />

Une couronne qu’il reniera<br />

farouchement pourtant,<br />

tant il s’échine à voguer à<br />

contre-courant du système<br />

en fidélisant ses liens avec<br />

Derek Cianfrance dans<br />

le formidable «The Place<br />

Beyond The Pines» (où il<br />

campe Luke, un cascadeur<br />

à moto/petit gangster qui<br />

apprend qu’il a un fils,<br />

Jason, issu d’une aventure<br />

d’un soir avec Romina un<br />

an auparavant) et NWR<br />

via “Only God Forgives”<br />

(burnée et fiévreuse série B<br />

dans les rues dangereuses<br />

de Bangkok), ou même en<br />

passant pour la première<br />

fois derrière la caméra<br />

avec le très Lynchien «Lost<br />

River», même s’il se laissera<br />

tenter à la facilité d’un petit<br />

blockbuster aussi vintage<br />

qu’il est bancal (le film de<br />

gangsters «Gangster Squad»<br />

de Ruben Fleischer).

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