Désolé j'ai ciné #7
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2011 : L’Autoroute de la Gloire<br />
Il lui aura fallu dix ans, et<br />
une année 2011 auréolé de<br />
succès, pour que le Ryan soit<br />
définitivement considéré<br />
comme une valeur sûre<br />
par une Hollywood la<br />
putain ne jurant que par la<br />
puissance des billets verts.<br />
C’est par la force d’une<br />
performance saluée (une<br />
habitude pourtant) et un<br />
box-office plus que flatteur,<br />
que son statut prendra<br />
définitivement l’ampleur<br />
qui est la sienne aujourd’hui<br />
: une révolution nommée<br />
«Drive», thriller d’action<br />
cornaqué par le Danois<br />
génial Nicolas Winding<br />
Refn - son futur BFF - dans<br />
lequel il incarne avec brio et<br />
charisme «The Driver», un<br />
cascadeur /mécanicien le<br />
jour, chauffeur pour gangster<br />
la nuit, qui tombe amoureux<br />
de sa sublime voisine (la<br />
délicieuse Carey Mulligan).<br />
Les critiques sont unanimes,<br />
son interprétation tout en<br />
intensité du justicier solitaire,<br />
mutique et romantique,<br />
tout aussi touchant<br />
qu’extrêmement violent, est<br />
l’une des performances les<br />
plus impressionnantes de<br />
l’année, si ce n’est LA plus<br />
impressionnante avec celle<br />
de Jean Dujardin dans «The<br />
Artist».<br />
Un comble quand on sait<br />
qu’il avait offert, dans un<br />
quasi-anonymat quelques<br />
semaines auparavant, rien<br />
de moins qu’un bijou<br />
de performance dans le<br />
mal buzzé (à l’époque,<br />
puisque le film a faIlli être<br />
classé R-Rated aux USA)<br />
«Blue Valentine» de Derek<br />
Cianfrance, sublime drame<br />
dans lequel l’acteur, et<br />
Michelle Williams (déjà<br />
ensemble à l’écran dans «The<br />
United States of Leland»),<br />
incarne un couple déchirant<br />
qui bat de l’aile, un amour<br />
qui se sait mourant et que<br />
le personnage de Gosling,<br />
magnifiquement pitoyable,<br />
va tout tenter pour le sauver.<br />
Ces rôles suivants, en coach<br />
de séduction à tomber dans<br />
la sympatoche comédie<br />
«Crazy, Stupid, Love», ou en<br />
porte-parole du gouverneur<br />
démocrate en lice pour<br />
les primaires à l’élection<br />
présidentielle dans la<br />
quatrième réalisation de<br />
George Clooney, «Les<br />
Marches du Pouvoir», ne<br />
feront que confirmer une<br />
réalité déjà écrite depuis des<br />
années : Ryan Gosling jouit<br />
enfin de son destin de roi<br />
d’Hollywood.<br />
Une couronne qu’il reniera<br />
farouchement pourtant,<br />
tant il s’échine à voguer à<br />
contre-courant du système<br />
en fidélisant ses liens avec<br />
Derek Cianfrance dans<br />
le formidable «The Place<br />
Beyond The Pines» (où il<br />
campe Luke, un cascadeur<br />
à moto/petit gangster qui<br />
apprend qu’il a un fils,<br />
Jason, issu d’une aventure<br />
d’un soir avec Romina un<br />
an auparavant) et NWR<br />
via “Only God Forgives”<br />
(burnée et fiévreuse série B<br />
dans les rues dangereuses<br />
de Bangkok), ou même en<br />
passant pour la première<br />
fois derrière la caméra<br />
avec le très Lynchien «Lost<br />
River», même s’il se laissera<br />
tenter à la facilité d’un petit<br />
blockbuster aussi vintage<br />
qu’il est bancal (le film de<br />
gangsters «Gangster Squad»<br />
de Ruben Fleischer).