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EDITO<br />

PAR MARTINA CAPPUCCIO<br />

Quels visages<br />

pour le Luxembourg et l’Europe de demain?<br />

Alors que le Luxembourg s’apprête à former son nouveau<br />

gouvernement, on voit déjà se construire au loin des enjeux<br />

politiques à plus large échelle sur le Vieux Continent. Au vu des<br />

programmes électoraux des principaux partis politiques du pays, le<br />

Luxembourg semble à l’abri du populisme, du nationalisme et de<br />

l’euroscepticisme. Ce qui est loin d’être le cas de ses voisins…<br />

L’Italie, la Pologne, la Grèce, l’Autriche et la Hongrie voient déjà<br />

leurs gouvernements dirigés par des partis situés aux extrêmes<br />

de l’échiquier politique. Les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suède,<br />

le Danemark et la France ont quant à eux connu une montée<br />

en puissance des partis d’extrême droite lors de leurs dernières<br />

élections.<br />

Selon le Commissaire européen aux affaires économiques et<br />

financières, Pierre Moscovici, les tensions politiques que connait<br />

l’Europe seraient le résultat de la mauvaise gestion de la crise<br />

économique de 2008. Cet argument semble pourtant bien pâle<br />

lorsque l’on voit des pays à l’économie bien portante et au chômage<br />

en baisse céder aux tentations nationalistes ou populistes…<br />

Les Salvini, Orban et Le Pen de la politique puisent plutôt leurs forces<br />

dans la question migratoire, la lutte contre le terrorisme, le contexte<br />

de mondialisation et l’insatisfaction liée aux partis traditionnels et<br />

en font autant de chevaux de bataille dans leur course au pouvoir.<br />

Les élections européennes se profilant à l’horizon, l’on voit même<br />

des tentatives d’alliances se former, à l’instar de la rencontre entre<br />

Matteo Salvini et Marine Le Pen, dont l’objectif était d’envisager les<br />

questions sociale et de croissance économique dans une Europe…<br />

des Nations!<br />

Les réactions des europhiles face à ces mouvements se font<br />

heureusement entendre et on se souvient d’ailleurs d’un Jean<br />

Asselborn exaspéré au son des explications avancées par le ministre de<br />

l’Intérieur italien quant à sa position défavorable sur l’immigration,<br />

allant jusqu’à la comparer à une forme moderne d’esclavagisme.<br />

Contre les eurosceptiques, les partis traditionnels peinent toutefois<br />

à s’affirmer et pour cause, ces derniers connaissent un éclatement<br />

partout en Europe de par leur incapacité à se renouveler et à adapter<br />

leurs programmes aux nouvelles réalités sociales et économiques.<br />

Bravant la tempête à coup de critiques contre le camp adverse, ils<br />

ne semblent avoir pour seule arme que le sentiment de peur qu’ils<br />

distillent en alertant les populations sur les dangers qu’une Europe<br />

menée par les extrêmes pourrait impliquer.<br />

Seuls les progressistes, dont le président français Emmanuel Macron<br />

semble être devenu le chef de file, pourraient encore faire rempart<br />

contre la formation d’une Europe eurosceptique. Les dirigeants du<br />

Benelux lui apportent leur soutien mais faut-il encore espérer que<br />

cette tendance s’affirme parmi les autres Etats membres…<br />

Espérons qu’au sein de cette Europe divisée les électeurs<br />

luxembourgeois se souviendront que leur pays est non seulement au<br />

cœur mais aussi à l’origine de leur si fragile Europe et des valeurs<br />

qu’elle doit continuer à véhiculer… n

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