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OCTOBRE 2018<br />
LOGEMENT<br />
Le logement: état des lieux<br />
avant les législatives<br />
PAR RAOUF HATIRA<br />
Le prix du logement a atteint des sommets. Le développement<br />
économique couplé à la densité démographique urbaine<br />
d’un côté, et le manque de terrains constructibles de l’autre,<br />
amènent fatalement à un déficit criant de logements. Le constat<br />
est sans appel. L’offre en logement social est insuffisante et<br />
le modèle de la maison unifamiliale libre de plusieurs côtés<br />
n’est plus viable. Malgré les efforts de Marc Hansen, ministre<br />
du Logement, et la hausse du budget alloué à la politique<br />
du logement qui est passé de 150 millions d’euros en 2015 à<br />
210 millions actuellement, le problème n’est pas pour autant<br />
résolu, et à la veille des élections législatives, il y a fort à parier<br />
que le sujet sera estampillé haute priorité.<br />
Marc Hansen<br />
Renforcer le logement social<br />
Impliquer les communes dans le processus, sans<br />
renforcer le rôle des intervenants publics comme<br />
acteurs proactifs en matière de construction et<br />
de gestion du logement social à prix abordable<br />
serait improductif. Le Fonds du Logement<br />
et la Société Nationale des Habitations à<br />
Bon Marché (SNHBM) sont le fer de lance<br />
de cette politique. Selon Marc Hansen, une<br />
restructuration était nécessaire pour adapter<br />
le fonctionnement de ces deux institutions<br />
aux besoins réels et aux objectifs politiques.<br />
La priorité est donnée à la construction de<br />
logements sociaux locatifs et à la vente, à la<br />
gestion administrative et technique du parc<br />
immobilier et à une collaboration adaptée entre<br />
le Fonds du logement et les offices sociaux. Les<br />
communes sont également parties prenantes<br />
dans la construction de logements sociaux. Par<br />
ailleurs, le rôle de l’Agence Immobilière Sociale<br />
(AIS) s’est accru avec la perspective de créer des<br />
antennes aux niveaux régional et local.<br />
Le partenariat Etat-communes<br />
Par la signature de la convention «Pacte<br />
logement», l’Etat et les communes se<br />
sont engagés à augmenter l’offre de<br />
logements et à réduire le coût du foncier<br />
et de l’habitat. Les deux partenaires<br />
ont une responsabilité partagée devant<br />
la problématique du logement. Selon<br />
cette convention, les communes doivent<br />
contribuer à la construction de nouvelles<br />
habitations sur leurs territoires dans la<br />
perspective d’augmenter leur population<br />
de plus de 15% sur une période de dix<br />
ans. Cette mesure permettra de réduire la<br />
pression démographique urbaine au profil<br />
du rural. Pour Marc Hansen, le partenariat<br />
Etat-communes, trouve tout son sens si on<br />
considère le manque de réserves foncières<br />
publiques pour relancer la construction<br />
de logements en nombre suffisant. Les<br />
communes sont amenées à réviser leur plan<br />
d’aménagement général (PAG) pour libérer<br />
de l’espace.<br />
En attendant les législatives<br />
A la veille d’un rendez-vous législatif indécis,<br />
le volet social capte toute l’attention. Chaque<br />
parti s’évertue à avancer ses propositions dans<br />
un esprit beaucoup plus réformateur que de<br />
rupture. Le CSV propose une taxe nationale<br />
sur les terrains et les logements vides. Le<br />
parti des Verts préconise la création massive<br />
de logements par l’Etat et les communes,<br />
accessibles à toutes les catégories sociales<br />
afin de créer de la mixité. Le parti démocrate<br />
suggère quant à lui le recours à la construction<br />
en hauteur sous conditions. Pour les socialistes,<br />
le logement est un droit fondamental. L’Etat et<br />
les communes doivent s’associer étroitement<br />
et lutter contre la spéculation sur les terrains à<br />
bâtir, tout en assurant une meilleure utilisation<br />
de l’espace urbain. Il y a urgence, car quand<br />
on parle de logement social et abordable,<br />
ce n’est plus uniquement la précarité qui<br />
est visée, mais aussi une grande partie des<br />
ménages pour lesquels le logement offert<br />
sur le marché immobilier traditionnel n’est<br />
plus financièrement accessible. «Je n’ai pas<br />
envie que les jeunes d’aujourd’hui deviennent<br />
les frontaliers de demain, faute de pouvoir<br />
trouver un logement abordable», a déclaré<br />
le Premier ministre. Mais d’ici là, si rien n’est<br />
entrepris dans le sens de l’intérêt général, on y<br />
viendra, doucement mais sûrement. n