D'HANDWIERK 8 / 2018

ÉCONOMIE
D'HANDWIERK 08|2018
STATEC : RAPPORT TRAVAIL ET
COHÉSION SOCIALE – LOGEMENT
À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté du 17 octobre 2018, le STATEC
s’est penché sur la cohésion sociale au Luxembourg et a publié un rapport sur l’état social et le bien-être de
la société luxembourgeoise. Les 3 parties analysées du rapport sont les suivantes : le marché du travail, les
revenus et conditions de vie ainsi que le PIBien-être au Luxembourg.
Par la suite, la Chambre des Métiers reprend les principaux
résultats du rapport sur le logement.
D’après le STATEC, en 2017, les 10 % des individus les
plus aisés possèdent 24 % de la masse totale des revenus
tandis que les 10 % des individus les moins aisés
n’en possèdent que 3 %. L’évolution des revenus disponibles
réels des ménages modestes par rapport à la
moyenne de tous les revenus a été ralentie lors de la
« Grande Récession » de 2008-2009. Une situation qui
ne semble se rétablir que lentement.
Ce ralentissement de l’évolution des revenus disponibles
réels des ménages modestes se montre également dans
le revenu résiduel des ménages, c’est-à-dire le revenu
disponible après avoir payé le loyer ou remboursé un
emprunt immobilier et les charges liées. En fait, comme
le dévoile le premier graphique, le revenu résiduel des
ménages modestes est plus faible en 2017 comparé à
2012. Les ménages modestes ont un revenu résiduel de
58 % du revenu disponible en 2017 tandis qu’en 2012 ils
disposaient encore d’un revenu résiduel de 66 %. Autrement
dit, les ménages modestes, voire les moins aisés,
se retrouvent dans une situation où le coût du logement
représente 42 % de leur revenu disponible. Surtout les
locataires doivent faire face à un coût qui représente
plus que la moitié de leur revenu disponible. Pour les
ménages aisés le coût du logement dans son ensemble
ne représente que 13 % du revenu disponible.
même si les ménages modestes sont aussi propriétaires.
Pour ces derniers, la partie du budget du ménage consacrée
au logement (le taux d’effort) est élevée. L’accès au
marché de logements à loyer réduit social peut permettre
de limiter la hausse de leur taux d’effort mais n’augmentera
pas l’offre de logements à coût modéré. Ces ménages
se retrouvent donc comme locataires sur le marché libre
avec un revenu résiduel qui baisse du fait de la hausse
des dépenses de logement. Les aides de l’État, notamment
la subvention loyer, constitue une aide pour ces
ménages en ce qu’elle évite que le logement n’ampute
une part croissante de leur budget.
1
Par un propriétaire
« accédant » on entend
une personne qui est
propriétaire d’un logement
sans avoir terminé de
payer pour ce logement
(p.ex. : remboursement
d’un prêt). Un propriétaire
« non-accédant » est une
personne qui a fini de
payer pour son logement.
Mis à part le coût du logement pour les différents
ménages, le rapport montre également
que peu importe la pauvreté d’un ménage, ils
sont plutôt des propriétaires que des locataires.
Comme le relève le graphique ci-après,
plus de 50 % des ménages modestes sont des
propriétaires (accédant ou non accédant à la
propriété 1 ). Les chiffres de 2017 confirment
donc la tendance historique du Luxembourg
avec plus de propriétaires que de locataires et
ceci même en période de récession.
Pour le STATEC l’analyse des évolutions
récentes de la situation des ménages par rapport
au logement montre une concentration
des propriétaires au sein des ménages aisés
15