D'HANDWIERK 8 / 2018
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<strong>D'HANDWIERK</strong> 08|<strong>2018</strong><br />
INFO<br />
Afin de montrer la diversité des métiers qui composent l’Artisanat, mais aussi de les faire découvrir aux<br />
jeunes, dans la continuité de son programme Hands Up de promotion des activités du secteur, la Chambre<br />
des Métiers propose la publication d’interviews réalisées lors de visites d’entreprises.<br />
DE L’OR DANS LES MAINS…<br />
Yves Brever est un jeune maître-bijoutier qui a repris l’entreprise créée par ses parents en 1982. L’enseigne<br />
qui propose aujourd’hui une vaste palette de bijoux stylés en or blanc ou en or jaune sertis de pierres précieuses<br />
brille élégamment au coeur de la Grand-Rue de Clervaux. Rencontre avec un passionné de cette activité<br />
artisanale aux facettes souvent méconnues du grand public.<br />
Vous avez toujours travaillé avec votre père ?<br />
Non, pas toujours. J’ai débuté en faisant mes études à<br />
Namur, en Belgique, études que j’ai terminées en 2002. J’ai<br />
ensuite accompli les trois années nécessaires à l’obtention<br />
de mon brevet de maîtrise au Luxembourg. J’ai d’abord<br />
travaillé chez un horloger, où j’étais notamment en charge<br />
de la réparation des bijoux. Je devais me débrouiller pour<br />
que les tâches soient correctement accomplies, et j’avoue<br />
que je ramenais parfois des pièces à la maison, pour que<br />
mon père me montre comment faire et me transfère le<br />
savoir-faire nécessaire. L’école, c’est bien parce que cela<br />
nous inculque les bases. Mais la réalité sur le terrain est<br />
très différente. Le métier s’apprend véritablement dans<br />
un atelier. J’ai intégré la bijouterie familiale par la suite,<br />
et je la dirige aujourd’hui.<br />
Votre métier fait partie de ceux dont on a tous entendu<br />
parler mais dont on ne sait pas exactement en quoi il<br />
consiste…<br />
Vous avez raison sur ce point : environ 95 % des gens n’ont<br />
jamais vu un atelier de bijoutier. Et ils pourraient être surpris<br />
car l’atelier en soi n’est en général pas très grand. On<br />
n’y trouve d’ailleurs que peu de machines.<br />
Yves Brever – Bijouterie Brever – bijoutier-orfevre<br />
Comment vous présenteriez-vous brièvement, Monsieur<br />
Brever ?<br />
Je dirais simplement que je suis un fils de maître-bijoutier,<br />
et qu’en ce sens j’ai côtoyé l’univers des pierres précieuses,<br />
de l’or et des bijoux depuis ma plus tendre enfance. La<br />
bijouterie que j’ai reprise existe à Clervaux depuis 36 ans.<br />
Mon père, qui l’a créée, était le seul artisan qui y travaillait,<br />
et ma mère tenait le magasin avec lui. Aujourd’hui,<br />
mon père est décédé mais ma mère est toujours dans l’entreprise,<br />
à mes côtés.<br />
Dans l’exercice de mon métier, la première chose consiste à<br />
réaliser un alliage de l’or, c’est-à-dire unir à l’or un ou plusieurs<br />
autres métaux. En effet, l’or pur est de l’or 24 carats,<br />
le carat permettant de mesurer la pureté des métaux précieux.<br />
Or, il est trop difficile de travailler l’or pur ; c’est la<br />
raison pour laquelle on n’en met jamais dans les bijoux.<br />
On opère alors un alliage pour le manipuler plus facilement<br />
et diminuer les carats à 18, 14 ou 8.<br />
L’or sous forme liquide doit ensuite être mis à plat, puis<br />
mis en forme, pour qu’il ressemble à un bijou. Ceci nécessite<br />
des opérations de soudure, de sciage, de pliage, de<br />
forage et enfin de sertissage, lorsque des pierres précieuses<br />
son placées sur le bijou.<br />
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