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Avec son décor au cachet européen et son ambiance conviviale et feutrée,<br />
le Restaurant-Pub D'Orsay n’est pas simplement un resto-pub idéal pour<br />
partager un succulent repas. C’est également un endroit où la bonne humeur<br />
est contagieuse, et où l’on prend goût à se rassembler. Depuis son ouverture<br />
en 1973, le restaurant situé en plein cœur du Vieux-Québec, à deux minutes<br />
de marche du Château Frontenac, séduit non seulement la population<br />
touristique, mais également les gens du coin. En poste depuis maintenant<br />
trois mois derrière les fourneaux du D’Orsay, le chef Steve Bissonnette n’est<br />
pourtant pas un inconnu pour la place, où il a déjà travaillé en 1999.<br />
Quel défi avez-vous à relever<br />
depuis votre arrivée au<br />
Restraurant-Pub D’Orsay ?<br />
Mon défi c’est d’abord d’aller chercher<br />
la clientèle locale. Nous sommes situés<br />
dans un secteur très touristique. Mon<br />
objectif est donc d’offrir un menu où<br />
trône une nourriture de style réconfort,<br />
une bouffe de « caractère », et d’y ajouter<br />
mon ingrédient secret : l’amour. En tant<br />
que chefs cuisiniers, si ça ne nous tente<br />
pas de faire ce que nous faisons, ça ne<br />
sera pas bon. C’est important pour moi de<br />
retourner à la source, d’éviter le « flafla »,<br />
de revenir à la base : de bons fonds, de<br />
bonnes viandes, de bons légumes. Et de<br />
concocter des petits miracles avec tout ça.<br />
Mes 12 dernières années, je les ai<br />
passées à travailler dans le gibier. J’ai<br />
travaillé dans la cuisine asiatique et longtemps<br />
dans la cuisine autochtone. Ce que<br />
j’aime d’un pub, c’est qu’il n’y a pas de<br />
« ligne droite » en cuisine. Ici, je peux travailler<br />
un peu de tout, et élaborer un menu<br />
du jour où on peut se promener sur quatre<br />
continents, et c’est ce qui me fait plaisir.<br />
Voyez-vous une différence entre<br />
votre clientèle touristique et votre<br />
clientèle locale ?<br />
Oui ! C’est même flagrant ! Le touriste<br />
arrive au restaurant et veut sa chaudrée<br />
de fruits de mer, ses calmars et son fish<br />
and chips. Le Québécois, lui, veut à tout<br />
prix découvrir les nouveautés, manger<br />
des plats du terroir qui nous représentent<br />
bien. Comme 90 % de notre clientèle<br />
est composée de touristes, notre défi en<br />
hiver, c’est d’aller chercher les locaux,<br />
ceux qui sortent dans le coin. On aime<br />
dire que le D’Orsay est un resto qui se<br />
prend pour un pub. On veut faire comprendre<br />
aux gens que s’ils viennent nous<br />
voir, ils vont assurément vouloir revenir<br />
par la suite.<br />
À Québec, la compétition en cuisine<br />
est très forte et les cuisiniers se démarquent<br />
de plus en plus. Mais, quand on<br />
va au resto au final, ce qu’on veut, c’est<br />
manger quelque chose qu’on ne se<br />
cuisine pas souvent à la maison mais,<br />
quelque chose de simple, de bon, de<br />
beau et d’abordable.<br />
Une fois rendu chez lui, le chef, il<br />
aime manger quoi ?<br />
Des restants ! Ha ! ha ! Je dis tou jours :<br />
« Demanderais-tu au facteur d’aller<br />
prendre une marche lorsqu’il revient de<br />
travailler ? » Ha ! ha ! Quand on invite des<br />
gens à la maison, j’aime cuisiner et voir<br />
la satisfaction des invités, ou quand ma<br />
blonde ouvre le réfrigérateur et qu’elle me<br />
dit qu’il n’y a rien à manger, je réponds<br />
« Ah oui ? » J’adore faire des « vide-frigos »<br />
et créer à partir des restants !