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PLAYLIST<br />
Quand<br />
le Belge<br />
arrive<br />
Nos voisins pèsent dans le hiphop<br />
: le DJ et producteur belge<br />
Todiefor raconte des titres qui<br />
ont marqué son existence.<br />
Pour Todiefor, tout commence<br />
quand les serveurs du jeu en<br />
ligne World of Warcraft doivent<br />
passer en maintenance durant<br />
toute une nuit. Ce soir-là, pour<br />
passer le temps, le jeune geek<br />
télécharge le logiciel Fruity<br />
Loops et se prend de passion<br />
pour la production musicale.<br />
Il arrête l’école, passe ses<br />
soirées à composer sur son<br />
ordi, puis rencontre un certain<br />
Roméo Elvis qu’il invite à poser<br />
sur un de ses instrus. La suite ?<br />
Plusieurs collaborations,<br />
l’explosion du rap belge et de<br />
ses artistes et un single, Signals,<br />
qui s’est exporté bien au-delà<br />
des frontières du plat pays.<br />
Entre deux sessions studio, le<br />
producteur belge revient avec<br />
nous sur les morceaux décisifs<br />
qui ont tout changé pour lui.<br />
t.A.T.u<br />
All <strong>The</strong> Things She Said (2002)<br />
C’est le tout premier CD que j’ai<br />
reçu, quand j’avais 7 ou 8 ans. On<br />
m’avait offert une petite chaîne<br />
hifi pour Noël accompagnée de ce<br />
disque. Le truc, c’est qu’il n’y avait<br />
que deux morceaux dessus, la<br />
version en anglais et celle en<br />
russe, et comme je n’avais rien<br />
d’autre à écouter pendant plusieurs<br />
semaines, je l’ai saigné à<br />
fond, au point de connaître par<br />
cœur les paroles, en anglais ET<br />
en russe ! Merci Papa Maman !<br />
Rammstein<br />
Feuer Frei! (2002)<br />
Avec mon frère, on passait notre<br />
temps à télécharger des sons sur<br />
eMule ou Shareaza. Une fois, il est<br />
revenu à la maison en me disant :<br />
« J’ai trouvé un méga truc, faut que<br />
t’écoutes ! » Il avait téléchargé le<br />
nouvel album de Rammstein. On l’a<br />
écouté en boucle et ce morceau m’a<br />
particulièrement marqué, avec son<br />
mélange d’électro et de metal super<br />
énervé. C’est clairement à partir de<br />
là que j’ai commencé à apprécier les<br />
sonorités électroniques.<br />
<strong>The</strong> Subs & Party Harders<br />
Pope of Dope (2010)<br />
Ado, je n’étais pas un sorteur (sic),<br />
plutôt un petit geek qui faisait des<br />
sites Internet et qui jouait à World<br />
of Warcraft, mais mes potes m’ont<br />
traîné au Fuse, un club mythique de<br />
Bruxelles. À l’époque, on commençait<br />
à entendre ce mélange de rap/<br />
slam en français qui racontait des<br />
trucs horribles sur un beat electro<br />
super dur. J’ai mis un an à percuter<br />
que c’était belge ! Tous les DJ<br />
jouaient ce titre, ça passait à la<br />
radio et c’est devenu disque d’or.<br />
Roméo Elvis & Caballero<br />
Bruxelles Arrive (2016)<br />
Alors que j’habitais encore chez<br />
mes parents, à Anderlecht, et que<br />
je bossais jour et nuit dans ma<br />
chambre d’ado sur des sons, j’ai<br />
rencontré mon manager, qui gère<br />
aussi des artistes comme Damso,<br />
Roméo Elvis, Caballero… Il a cru en<br />
moi et m’a accueilli dans son écurie.<br />
Quand Bruxelles Arrive est sorti,<br />
c’est devenu un hit, on l’a entendu<br />
partout en Belgique, en France<br />
et ça a profité à tout le monde. On<br />
nous prenait enfin au sérieux.<br />
MARIE-VALENTINE GUILLARD ANTOINE CARBONNAUX<br />
28 THE RED BULLETIN